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Les Jours fragiles, de Philippe Besson

Par Etcetera

Les-jours-fragiles-bessonJ’ai acheté ce livre parce que je savais qu’il parlait de Rimbaud et que je suis très curieuse de tout ce qui concerne ce poète. Par ailleurs, j’avais déjà lu quelques romans de Philippe Besson – certains que j’avais bien aimés (comme L’arrière-saison), d’autres nettement moins – et je me demandais ce qu’avait pu donner sa confrontation avec les documents historiques et littéraires autour de Rimbaud.

Ce livre est à mi-chemin entre le roman et la biographie : il se présente comme le journal intime d’Isabelle Rimbaud (la sœur préférée d’Arthur) et mêle des faits historiquement prouvés (certains documents sont cités textuellement et mis en italique) avec des faits plus contestables mais crédibles (par exemple, le viol dont aurait été victime le poète dans une caserne durant la Commune de Paris, alors qu’il n’avait que seize ans).
Ce livre repose en tout cas sur des documents bien avérés et sérieux, et j’ai trouvé qu’il avait une approche honnête et crédible, car il n’essaye pas de trahir Rimbaud ou de lui faire dire ce qu’il n’a pas dit, comme tant d’autres ont pu le faire au 20ème siècle à partir de Claudel.
Chose que j’ai appréciée : l’homosexualité de Rimbaud n’est ici pas niée ou passée sous silence, alors qu’elle a pu l’être bien des fois dans le passé, y compris par des « spécialistes » reconnus.
J’ai trouvé par contre que la personnalité de la mère de Rimbaud était, chez Philippe Besson, très négative, très noire, mais après tout c’est son interprétation (ce n’est pas la mienne) et cette vision des choses est aussi défendable. Disons que, selon moi, si Rimbaud était très hostile à sa mère dans son adolescence, il s’est beaucoup calmé plus tard et, dans les lettres qu’il lui envoyait d’Afrique, on trouve un certain attachement et une prévenance qui n’apparait pas dans Les Jours fragiles … Mais, encore une fois, ce n’est que mon interprétation et celle de P. Besson est également possible.

Le style du livre n’est pas, en revanche, très travaillé, et il y a certaines lourdeurs que l’auteur aurait pu supprimer, comme des répétitions ou des emprunts poétiques qui n’ont pas lieu d’être : on ne voit pas par exemple, pourquoi Isabelle Rimbaud parlerait « du vent mauvais » comme Verlaine ou du « bétail de la misère » comme son frère.

Malgré ces quelques réserves, ce livre m’a paru donner un portrait convaincant de Rimbaud et un bon aperçu de sa biographie.



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