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Le nouveau commerce florissant de l’art en ligne

Publié le 30 octobre 2015 par Aude Mathey @Culturecomblog

Comme nous en parlions dans l’article « Amazon : un acteur incontournable du marché de l’art ?« , Internet devient une interface privilégiée pour le marché de l’art. Les e-boutiques constituent soit un canal de vente supplémentaire pour les galeries et les sociétés de vente aux enchères, soit le seul espace de vente. Tour d’horizon de ce nouveau business.

Le boom des boutiques d’art en ligne

Le marché de l’art est bien moins craintif face au monde digital qu’on aurait pu le croire. La révolution numérique prend pied en effet dans le milieu et son développement est fulgurant. Une vingtaine de sites de vente d’art en ligne est ainsi apparu en à peine trois ans, estime Le Monde. La proportion globale peut encore paraitre bien maigre par rapport au commerce physique (2,5 milliards d’euros contre 33 milliards) mais il semble que la transition est en marche. Les grands acteurs du marché de l’art comme Christie’s ou encore des galeries reconnues telles que celle de Nathalie Obadia réalisent maintenant bon nombre de leur transactions sur le Net. Cependant l’innovation tient surtout à la multiplication sans précédent des petites entreprises e-commerce présentant des modèles de vente très variés pour cibler des publics tout aussi divers. En France, on peut noter par exemple la création d’Artsper, une place de marché qui présente les collections de 310 galeries. Le site est plutôt consacré à une clientèle aisée. Dans un autre style, la e-boutique Juniqe met en vente différentes œuvres d’artistes divers à des prix accessibles au grand public.

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Blur or Defocus image of the lobby of a modern art center as background with bokehThampapon / Shutterstock

Vers une démocratisation de la vente d’œuvres d’art ?

À l’inverse de ce qu’on pourrait penser, la croissance de la vente en ligne n’est pas prête de mettre en péril la vitalité des petites et grandes galeries. Au contraire, le marché de l’art en ligne élargit le nombre de consommateurs et atteint des publics encore peu concernés par le commerce de l’art il y a quelques années. Deux raisons à cela. Tout d’abord, les œuvres sont nettement plus accessibles. La démarche de venir acheter en galerie reste une démarche d’initiés. L’acte d’achat via un site est bien plus banal et de ce fait simplifié. Il est même maintenant possible pour tout artiste de créer sa propre plateforme e-commerce via 1&1, et de réaliser des ventes sans l’intermédiaire d’un galeriste. Ensuite, les stratégies marketing des boutiques en ligne sont plus variées que celles des boutiques physiques. Les gammes de prix, moins rédhibitoires pour les consommateurs de la classe moyenne, ouvrent de nouveaux marchés. L’art est concrètement moins l’affaire des élites et en termes d’image le commerce d’œuvres d’art se popularise. On trouve par exemple des sessions « Cadeau » sur les e-boutiques d’art qui prêtent à penser que l’acquisition d’œuvres détient également sa place dans nos habitudes de consommation quotidiennes et revêt moins un caractère exceptionnel. Somme toute on peut le dire, la toile démocratise l’achat d’œuvres d’art par les particuliers.

Le e-commerce spécialisé dans l’art semble être une véritable aubaine aussi bien pour l’offre que pour la demande. Au regard des différents sites qui sont apparus ces dernières années, on peut tout de même noter que les e-boutiques d’art réinventent les codes de ce business autrefois si électif, aujourd’hui rendu à la portée de (presque) tous. Un moyen peut-être de rendre à l’art son attrait populaire, qui sait ?


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