Magazine Musique

J Dilla « Dillatronic »

Publié le 30 octobre 2015 par Sagittariushh @SagittariusHH
dillatronic - Hip-Hop/Rap

J Dilla « Dillatronic »

Laisser un commentaire

Dillatronic est la nouvelle livraison posthume de beats conçus par J Dilla validée par sa mère Maureen Yancey alias Ma Dukes, compilée par les Alien Villainz (un crew de DJ originaire de Detroit proches du défunt) et publiée par la structure GreenStreets Entertainment. Comme l’indique l’intitulé, le thème est la musique électronique au sein des archives décadenassées de J Dilla et s’adresse principalement aux connaisseurs et autres initiés.

Toutes les personnes qui connaissent la discographie de Jay Dee/J Dilla que l’électro a toujours été une partie intégrante de sa musique, rappelez-vous « Raise It Up » des Slum Village, c’était il y a quinze ans. Il faut garder à l’esprit que le foyer de la techno, c’est la ville de Detroit ce qui explique en partie pourquoi Dilla a mis le nez dedans. Un autre exemple, c’est bien « B.B.E. (Big Booty Express) » d’influence Kraftwerkienne sur son premier LP solo Welcome 2 Detroit. Le très talentueux Black Milk, son héritier spirituel, en a bien repris le flambeau par la suite.

Les 41 beats sélectionnés pour Dillatronic ne demeurent pas tous totalement inédits [#10 #34 #38], disons que ce sont des « drafts » rares plus ou moins élaborés. Pour la datation, les estimations sont larges, entre 2002 et 2005, couvrant sa période « rugged n raw » chez Stones Throw avec JayLib et avec les Frank-N-Dank (48Hrs et Extended Play), quand les beats étaient lo-fi et simplistes (pour ne pas dire « crasseux » sans être péjoratif). Les sirènes d’intro peuvent donner une meilleure idée de la période mais pas le « Dilla Dilla mix mix mix » de MF Doom puisque ce gimmick date de 2008/2009. Possible que quelques beats soient plus anciens (le côté smooth soulful de #35 et le style du très bref #40 rappellent sa période Slum Village), quant à l’utilisation des infra-basses c’est jusqu’au début des années 2000  [#36].

Volontairement, je ne mets pas de note pour Dillatronic. On a vu qu’il était délicat de considérer le travail de J Dilla depuis Donuts, son décès ayant sacralisé tout ce qu’il a pu faire. Depuis des critiques un minimum négatives suscitent des réactions d’indignation chez ses adorateurs. Cependant, on a le droit de ne pas toujours apprécier ses beats ou de les trouver tous bons, juste parce que c’est Jay Dee. Personnellement, je ne trouve pas qu’un de ces 41 beats frôle le palier « excellent » (du calme, je suis Charlie). D’ailleurs, est-ce que les instrus édités post-mortem sont meilleurs que ceux publiés de son vivant? Dans 95% des cas, à mon sens, non. Si ces beats n’ont jamais vu le jour de son vivant, c’est qu’il devait y avoir une raison. Ce que démontre en revanche Dillatronic, c’est à quel point Dilla avait une capacité de travail impressionnante si on mesure cette quantité d’ébauches.

En parlant d’albums posthumes, la plupart des beats [#04 #17 #19 #21 #24…] sont similaires dans le style  à ceux retenus pour Jay Stay Paid, le premier vrai album/compilation hommage composé à partir de ses trésors cachés. Le réel intérêt est d’écouter l’éventail de sonorités électroniques que J Dilla a pu défricher tout au long de sa vie et certaines samples sont surprenant, comme cette voix de femme qui « non » [#31] ou ces cowbells [#30], la touche indécollable des TR808. [#29] sample les MOP comme pour « Make’Em Envy » sur Aussi parce qu’on peut y trouver des petites merveilles en vrac restés secret pendant plus de dix ans.

Pour reprendre l’idée de @2UKey et @jim_tonics, voici mon tirage des beats favoris: le moyen-oriental #06 – #13 pour ses touches de Funk – #14 – le throwback #35 – le meilleur pour la fin #41 et en numéro complémentaire #31.

Une information pour terminer : un autre projet posthume de J Dilla est programmé, et s’appellera The Diary. Aucune date de sortie pour l’instant.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sagittariushh 4688 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines