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Quercia, quand Santiago se fait noir

Publié le 08 novembre 2015 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Quercia, quand Santiago se fait noir

« Tant de chiens », le nouveau roman (très) noir de Boris Quercia. Un coup de cœur

En juin 2014, les éditions Asphalte dévoilaient en français le premier roman de Boris Quercia. Avec Les rues de Santiago, le Chilien, nouveau venu dans les librairies mais figure connue du mon de de la télévision et du cinéma au Chili – comme il l’expliquait dans cet entretien pour Chili et carnets, il est producteur, réalisateur et scénariste -, Quercia se lançait avec brio dans l’univers du polar.
Forcément, après avoir été emballé par son premier livre, on était en droit d’attendre beaucoup de ce deuxième opus, Tant de chiens, qui vient tout juste de sortir. Bilan des courses ?
Un petit résumé d’abord. Le flic désabusé Santiago Quiñones voit un collègue se faire abattre par des narcos lors d’une intervention qui a mal tourné. Alors qu’il sort de l’enterrement, il croise la route d’une jeune femme qu’il n’avait pas vu depuis des années et qui lui demande – connaissant son métier – de tuer l’homme qui a abusé d’elle à plusieurs reprises. Dans le même temps, les affaires internes s’intéressent de près au passé du collègue mort dont la probité semble remise en cause et qui, à première vue, fricoter aussi avec les membres d’une église, voire d’une secte. Hasard, coïncidence, manque de bol… Et si tout était lié ? Quiñones va à nouveau devoir mettre les mains dans la… mouise (pour être poli !).
Retour gagnant pour Quercia avec cette deuxième enquête – indépendante de la première – de son personnage poissard et poisseux. Avec le réalisme qui seyait si bien à son premier livre, Boris Quercia malmène efficacement ses lecteurs avec ses histoires gigognes aux pages aussi addictives que les substances illégales sniffées par Santiago. Car, s’il n’est pas un ripou, Quiñones est loin d’être un saint. Et c’est aussi ce qui le rend profondément attachant. Ses erreurs, ses errances, ses choix, bons ou mauvais, en font un être humain et pas un super-héros que l’on saurait vouer à la réussite.
Simple, direct, sans fioriture, Tant de chiens se pose un polar diablement efficace qui donne envie de s’envoyer une lampée de pisco sour.
A noter, le très bon travail de traduction d’Isabel Siklodi qui rend parfaitement les subtilités des expressions et du parlé chilien.
Tant de chiens, de Boris Quercia, aux éditions Asphalte, 21 €.


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