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Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Chroniqué par TaissaTaissa

:star: Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven

Tous nos jours parfaits de Jennifer NivenNombre de pages : 384 pages
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Date de sortie : 17 septembre 2015
Collection : Grand format littérature – romans ado
Langue : Français
ISBN-10 : 2070663337
ISBN-13 : 978-2070663330
Prix Éditeur : 17,50 €
Disponible sur Liseuse : Oui

Son résumé :

Quand Violet et Finch se rencontrent, ils sont au bord du vide, en haut du clocher du lycée, décidés à en finir avec la vie. Finch est la « bête curieuse » de l’école. Il oscille entre les périodes d’accablement, dominées par des idées morbides et les phases « d’éveil » où il déborde d’énergie. De son côté, Violet avait tout pour elle. Mais neuf mois plus tôt, sa sœur adorée est morte dans un accident de voiture. La survivante a perdu pied, s’est isolée et s’est laissée submerger par la culpabilité. Pour Violet et Finch, c’est le début d’une histoire d’amour bouleversante : l’histoire d’une fille qui réapprend à vivre avec un garçon qui veut mourir.

Mon avis :

Après la lecture d’avis plus mirobolants les uns que les autres au sujet de ce roman, la curiosité a pris le dessus sur mon inquiétude face aux sujets abordés : le suicide et la maladie mentale chez les adolescents. Mes craintes ? Que tout cela soit traité de façon superficielle pour se focaliser sur la romance, comme c’est souvent le cas dans le YA. Ou au contraire, que le roman soit une thèse quasi-médicale et que l’histoire soit déprimante de bout en bout. Le fait que Jennifer Niven écrive à la base pour les adultes n’était pas pour me rassurer…

Heureusement, il ne m’a fallu que quelques pages pour comprendre que l’auteure connaissait son sujet et qu’elle allait trouver un juste milieu.

Nous entrons dans le vif dès le départ, avec les pensées de Finch : ses idées partent un peu dans tous les sens et cela colle parfaitement au personnage. En effet, l’adolescent est si vif, tellement dans des extrêmes au niveau émotionnel qu’il en est difficile à suivre. Intelligent, il a pourtant des comportements absurdes et irrationnels qui permettent au lecteur d’aisément comprendre qu’il ne va pas bien… Et qu’il ne s’agit pas simplement d’une crise d’adolescence ou de vagues idées suicidaires, contrairement à ce que tous semblent -ou veulent- croire.

Pour Violet, c’est tout le contraire. Réfléchie, posée, pragmatique, elle parait tout à fait normale aux yeux des autres. D’accord, elle porte les lunettes de sa soeur défunte. Et oui, elle était en haut du clocher de l’école, prête à sauter dans le vide l’espace d’une seconde. Mais personne n’imagine qu’elle puisse aller mal, alors que tous les signes sont là. Ancienne pom-pom-girl. Ancienne blogueuse. Ancienne apprentie écrivain. Elle était tout un tas de choses, et les autres sont restés focalisés là-dessus, sans réaliser que depuis la mort de sa sœur, elle n’est finalement plus personne.

C’est ainsi que l’histoire commence : Finch qui se demande ce qu’il éprouverait en sautant. Et Violet qui réalise ce qu’elle est sur le point de faire et prend peur. Conscient qu’il n’a rien à perdre -tous le prennent déjà pour un fou- il fait croire à tout le monde que Violet l’a suivi pour l’empêcher de sauter, pour le sauver. Puis décide par la même occasion de devenir ami avec Violet et de comprendre pourquoi elle voulait mourir afin de l’aider.

J’ai immédiatement accroché aux deux personnages : les chapitres traitent tour à tour de l’un, puis de l’autre, ce qui permet de les apprécier autant l’un que l’autre. L’auteur est parfaitement parvenue à les rendre reconnaissable, chacun ayant un style personnel qui évolue à mesure que l’histoire avance… Violet, au départ éteinte, reprend peu à peu goût à la vie et cela se ressent dans ses chapitres. Tout au contraire de Finch qui voit s’approcher un peu plus chaque jour son black-out et dont les pensées deviennent de plus en plus erratiques.

Leur relation, bien que principalement amicale pendant la première moitié du roman, était particulièrement touchante à voir évoluer. Ils se cherchent, se taquinent et se sauvent successivement, se soutenant, rouvrant des plaies pour mieux les refermer, se guérissant du mieux que peuvent le faire deux adolescents livrés à eux-mêmes.

En effet, ils m’ont paru seuls d’un bout à l’autre du roman.

Finch, en particulier, semble n’avoir personne pour le soutenir. Son père a une nouvelle famille qu’il trouve évidemment plus intéressante que l’ancienne, et sa mère a tout un tas de problèmes à gérer, si bien que tous ont l’air de croire que Finch fait juste son intéressant lorsqu’il va mal… Ses deux sœurs sont heureusement présentes, mais que peuvent une jeune femme et une fillette face à la maladie ? Pas grand chose.

La famille de Violet, bien que plus présente, gère le deuil de sa sœur d’une manière très particulière : ils ignorent le problème et ne l’évoquent jamais. Certes, ils aiment Violet et la soutiennent, mais j’ai eu la sensation qu’ils préféraient jouer les autruches.

Evidemment, ces comportements auront des conséquences et la dernière partie du roman aura été très éprouvante à lire. Débordante de douleurs et de regrets, les cinquante dernières pages m’auront tiré des larmes, malgré l’espoir qu’elles laissent également transparaître.

L’écriture de Jennifer Niven m’aura au final largement convaincue : sa façon de traiter le sujet, sans en faire trop, a réussi à me toucher, bien plus que je ne l’avais prévu au départ. Elle a parfaitement saisi les subtilités des émotions de ses personnages, de leurs dépressions et de leurs souffrances à leurs désirs et espoirs ; et sera parvenue à me les faire partager.

Excellent

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Chroniqué par TaissaTaissa

:star: Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven

Tous nos jours parfaits de Jennifer NivenNombre de pages : 384 pages
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Date de sortie : 17 septembre 2015
Collection : Grand format littérature – romans ado
Langue : Français
ISBN-10 : 2070663337
ISBN-13 : 978-2070663330
Prix Éditeur : 17,50 €
Disponible sur Liseuse : Oui

Son résumé :

Quand Violet et Finch se rencontrent, ils sont au bord du vide, en haut du clocher du lycée, décidés à en finir avec la vie. Finch est la « bête curieuse » de l’école. Il oscille entre les périodes d’accablement, dominées par des idées morbides et les phases « d’éveil » où il déborde d’énergie. De son côté, Violet avait tout pour elle. Mais neuf mois plus tôt, sa sœur adorée est morte dans un accident de voiture. La survivante a perdu pied, s’est isolée et s’est laissée submerger par la culpabilité. Pour Violet et Finch, c’est le début d’une histoire d’amour bouleversante : l’histoire d’une fille qui réapprend à vivre avec un garçon qui veut mourir.

Mon avis :

Après la lecture d’avis plus mirobolants les uns que les autres au sujet de ce roman, la curiosité a pris le dessus sur mon inquiétude face aux sujets abordés : le suicide et la maladie mentale chez les adolescents. Mes craintes ? Que tout cela soit traité de façon superficielle pour se focaliser sur la romance, comme c’est souvent le cas dans le YA. Ou au contraire, que le roman soit une thèse quasi-médicale et que l’histoire soit déprimante de bout en bout. Le fait que Jennifer Niven écrive à la base pour les adultes n’était pas pour me rassurer…

Heureusement, il ne m’a fallu que quelques pages pour comprendre que l’auteure connaissait son sujet et qu’elle allait trouver un juste milieu.

Nous entrons dans le vif dès le départ, avec les pensées de Finch : ses idées partent un peu dans tous les sens et cela colle parfaitement au personnage. En effet, l’adolescent est si vif, tellement dans des extrêmes au niveau émotionnel qu’il en est difficile à suivre. Intelligent, il a pourtant des comportements absurdes et irrationnels qui permettent au lecteur d’aisément comprendre qu’il ne va pas bien… Et qu’il ne s’agit pas simplement d’une crise d’adolescence ou de vagues idées suicidaires, contrairement à ce que tous semblent -ou veulent- croire.

Pour Violet, c’est tout le contraire. Réfléchie, posée, pragmatique, elle parait tout à fait normale aux yeux des autres. D’accord, elle porte les lunettes de sa soeur défunte. Et oui, elle était en haut du clocher de l’école, prête à sauter dans le vide l’espace d’une seconde. Mais personne n’imagine qu’elle puisse aller mal, alors que tous les signes sont là. Ancienne pom-pom-girl. Ancienne blogueuse. Ancienne apprentie écrivain. Elle était tout un tas de choses, et les autres sont restés focalisés là-dessus, sans réaliser que depuis la mort de sa sœur, elle n’est finalement plus personne.

C’est ainsi que l’histoire commence : Finch qui se demande ce qu’il éprouverait en sautant. Et Violet qui réalise ce qu’elle est sur le point de faire et prend peur. Conscient qu’il n’a rien à perdre -tous le prennent déjà pour un fou- il fait croire à tout le monde que Violet l’a suivi pour l’empêcher de sauter, pour le sauver. Puis décide par la même occasion de devenir ami avec Violet et de comprendre pourquoi elle voulait mourir afin de l’aider.

J’ai immédiatement accroché aux deux personnages : les chapitres traitent tour à tour de l’un, puis de l’autre, ce qui permet de les apprécier autant l’un que l’autre. L’auteur est parfaitement parvenue à les rendre reconnaissable, chacun ayant un style personnel qui évolue à mesure que l’histoire avance… Violet, au départ éteinte, reprend peu à peu goût à la vie et cela se ressent dans ses chapitres. Tout au contraire de Finch qui voit s’approcher un peu plus chaque jour son black-out et dont les pensées deviennent de plus en plus erratiques.

Leur relation, bien que principalement amicale pendant la première moitié du roman, était particulièrement touchante à voir évoluer. Ils se cherchent, se taquinent et se sauvent successivement, se soutenant, rouvrant des plaies pour mieux les refermer, se guérissant du mieux que peuvent le faire deux adolescents livrés à eux-mêmes.

En effet, ils m’ont paru seuls d’un bout à l’autre du roman.

Finch, en particulier, semble n’avoir personne pour le soutenir. Son père a une nouvelle famille qu’il trouve évidemment plus intéressante que l’ancienne, et sa mère a tout un tas de problèmes à gérer, si bien que tous ont l’air de croire que Finch fait juste son intéressant lorsqu’il va mal… Ses deux sœurs sont heureusement présentes, mais que peuvent une jeune femme et une fillette face à la maladie ? Pas grand chose.

La famille de Violet, bien que plus présente, gère le deuil de sa sœur d’une manière très particulière : ils ignorent le problème et ne l’évoquent jamais. Certes, ils aiment Violet et la soutiennent, mais j’ai eu la sensation qu’ils préféraient jouer les autruches.

Evidemment, ces comportements auront des conséquences et la dernière partie du roman aura été très éprouvante à lire. Débordante de douleurs et de regrets, les cinquante dernières pages m’auront tiré des larmes, malgré l’espoir qu’elles laissent également transparaître.

L’écriture de Jennifer Niven m’aura au final largement convaincue : sa façon de traiter le sujet, sans en faire trop, a réussi à me toucher, bien plus que je ne l’avais prévu au départ. Elle a parfaitement saisi les subtilités des émotions de ses personnages, de leurs dépressions et de leurs souffrances à leurs désirs et espoirs ; et sera parvenue à me les faire partager.


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