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Goldlink « And After That, We Didn’t Talk » @@@@

Publié le 06 novembre 2015 par Sagittariushh @SagittariusHH
goldlink aatwdt - Hip-Hop/Rap, - Trip Hop/ Electro/ Alternatif

Goldlink « And After That, We Didn’t Talk » @@@@

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Stop, arrêtez-vous cinq minutes sur cette chronique je vous prie. J’interromps mon programme pour parler de ce jeune rappeur de 22 ans originaire de Washington, Goldlink, que j’ai découvert le jour-même de la sortie de ce premier album And After That We Didn’t Talk. Après trois écoutes d’affilée s’emmêlaient en moi des sentiments de surprise et de honte, surprise parce que je ne m’attendais pas à un tel résultat, honte parce que je ne l’ai repéré avant.

En lisant son court CV en diagonale, on apprend que le rappeur a grandi avec la Go-Go music (normal quand on vient de Washington), qu’il a été adoubé par ce saint homme qu’est Rick Rubin et qu’il a eu le culot de sampler l’internationalement connu « Men In Black » de Will Smith sur sa mixtape The God Complex (que je recommande vivement également). Okayplayer et Pitchfork l’ont aussi encensé donc… Ah, détail important, ce premier essai est diffusé par la structure Soulection, connue pour ses excellentes émissions de radio.

Comme Azealia Banks (sa musique, par la personne), Goldlink sillonne dans une musique transgenre à mi-chemin entre hip-hop et dance/house à laquelle on donne maintenant le nom de « future bounce ». C’est une musique jamais triste, pas une seule goutte de mélancolie, que du positif même quand ses raps parlent de sa famille pauvre sur « Zipporah » (le gospel fait beaucoup de bien) ou de la difficulté de naître de couleur aux US (« New Black« ). Très entreprenant, et osé avec les jeunes femmes en particulier, il varie les plaisirs en ajoutant des touches de cuivre sur le séduisant « Dark Skin Women« , ou bien joue sur les rythmes avec le tribal « Polarized » figurant Demo-Taped, sorte de Jesse Boykins III bis. « Palm Trees » n’a-t-il pas un côté Frank Ocean non?

Goldlink prend un malin plaisir à nous faire plaisir avec des chansons dancefloor à souhait complètement dingues. Sur « Spectrum« , sample la voix de Missy Elliott sur « She’s a Bitch« , il décompose le standard « My Place » de Tweet (la chanteuse) pour le recomposer en un uptempo bouncy à souhait (« Dance On Me« ) et enfin il invite l’étoile naissante Anderson .Paak sur le funky « Unique« , un gros summer hit en retard d’une saison. Anderson revient sans prévenir à la fin sur « See I Miss » (il n’est pas crédité dessus), chanson avec une garniture nusoul riche en Rhodes.

Le comble de And After That We Didn’t Talk, c’est que le LP se termine par le mot « repeat ». Pas la peine de le dire, on a envie de se le refaire comme reprendre une partie de sexe après une chaude nuit passée trop vite (avec tout de même un second round sur « Late Night« ), analogie d’un album trop bon qui ne dure que 33 minutes. Je ne sais pas dans combien de temps je me lasserai de ce disque, quelques jours encore, ou bien des semaines, mais une chose est sûre, avec, les soirées pourront être excellentes.


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