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[Critique] Mon Roi, de Maïwenn ****

Publié le 23 octobre 2015 par Anything Is Possible @fanny_aip

Des frissons. Cela fait bien longtemps qu'un film ne m'avait pas suscité une telle émotion. " Mon Roi " de Maïwenn est bouleversant, prenant, scotchant... Il assène une grande claque tant le propos est juste, tant l'histoire est poignante, tant les acteurs sont vrais, tant la réalisation est parfaite.

[Critique] Mon Roi, de Maïwenn ****

Après avoir vu la bande-annonce, j'ai eu très envie de voir ce film. Mercredi soir, dès sa sortie en salles, je me suis ruée dans le cinéma près de chez moi pour le découvrir. (Et je ne pouvais attendre plus longtemps pour vous en parler). Le film s'ouvre sur Tony qui est en centre de rééducation après un accident de ski. Epuisée physiquement et moralement, elle revient sur son histoire d'amour passionnée avec Giorgio.

On découvre Giorgio superbement interprété par Vincent Cassel... Il a un charisme et un charme fous. Il est totalement envoûtant. Il a de l'allure, du style, de l'humour. L'amant passionné et passionnant par excellence. On suit les prémisses puis les débuts idylliques d'une histoire d'amour, avec toutes les premières fois qui se révèlent souvent magiques. On tomberait volontiers amoureuse de ce Giorgio. Puis très rapidement, des signes sonnant comme des mises en garde viennent assombrir le tableau. La passion devient destructrice et révèle les côtés les plus noirs des deux amants. Ils tombent amoureux, se marient, ont un enfant... Ces événements d'une banalité finalement déconcertante deviennent effrayants dans le film. Le malaise est palpable. On entre totalement dans la tête de Tony, incroyable Emmanuelle Bercot. Elle mérite amplement son prix d'interprétation féminine à Cannes. On ressent le poids de sa souffrance... Si fort qu'à de nombreuses reprises, je n'ai pu empêcher les larmes de couler.

[Critique] Mon Roi, de Maïwenn ****

Dans la vie, on peut tous être amené à tomber amoureux de la " mauvaise " personne, celle qui ne nous fera pas du bien. Combien de gens se séparent alors qu'ils s'aiment toujours ? On peut s'aimer, mais mal, et ne pas être fait pour vivre ensemble. Seul l'amour peut nous plonger dans un désespoir si profond qu'on peut flirter avec la folie. Qui n'a pas connu des cris, des larmes, des scènes épouvantables ?

[Critique] Mon Roi, de Maïwenn ****

J'ai lu très peu de choses sur " Mon Roi " parce-que je n'aime pas laisser les critiques avoir une quelconque influence - consciente ou non - sur mes ressentis. Il y a eu tout un truc sur les pervers narcissiques autour du personnage de Giorgio. Moi je m'en fiche. A aucun moment, je n'ai cherché à savoir ce qu'était vraiment Giorgio qui est d'une complexité dingue. Impossible à cerner. Tony lui dit très justement dans le film qu'elle ne le connaît pas. Il y a toujours un besoin de mettre les gens dans des cases, mais là ce n'est pas ce qui compte. Peu importe ce qu'il est finalement, il détruit la mère de son enfant. En effet, il parvient à avoir une emprise à la limite de l'absurde sur Tony tant il se comporte de manière atroce... Mais doit-on forcément être un pervers narcissique pour avoir une telle emprise sur l'autre ? L'amour, c'est prendre des risques. Prendre le risque d'être tellement amoureux qu'on en devient dépendant. Prendre le risque que la personne aimée nous quitte, ne nous aime plus, nous trompe, nous déçoive. Nous fasse du mal tout simplement.

[Critique] Mon Roi, de Maïwenn ****

Le traitement des personnages est si bien fait que pas à un seul moment le personnage de Tony ne nous agace. Elle vit des situations horribles avec Giorgio qui se montre souvent odieux voire monstrueux, mais on ne pense pas la phrase si simple " mais pourquoi elle ne se barre pas ? ". Dans la vie, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. La situation est d'une évidence folle pour tous ses proches, et notamment son frère (très bien joué par mon chouchou Louis Garrel), mais pas pour elle. Elle a besoin de temps pour arrêter de se battre. Elle qui est avocate de profession. On la voit très peu dans son métier mais son quotidien est de se battre pour les autres. Comment pourrait-elle alors cesser de se battre pour les siens ?

La trentenaire que je suis a également apprécié le clin d'oeil au film culte " La Haine " de Mathieu Kassovitz sorti en 1995 (avec Cassel !).

Le film est une véritable pépite du cinéma. Il est impératif de le voir. Pour moi, c'est très certainement le film le plus marquant de l'année.

Résumé :

Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l'histoire tumultueuse qu'elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l'homme qu'elle a adoré ? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c'est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer ...

Secrets de tournage :

- A la fin de la projection au palais du festival à Cannes, le film a reçu une standing ovation de plus de 8 minutes !

- Emmanuelle Bercot a obtenu le Prix d'interprétation féminine au festival de Cannes, ex aequo avec Rooney Mara pour " Carol ".

- Maïwenn avait déjà dirigé Emmanuelle Bercot dans son film " Polisse ". Elles avaient d'ailleurs co-signé toutes les deux le scénario.

Mon Roi : Avez-vous déjà vu le film ?
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