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21 - Khaled Roumo : Le Coran déchiffré selon l'amour

Par Plumesolidaire
Il y a quelque chose qui est d'intérêt général enre tous les assoiffés d'absolu

Il y a quelque chose qui est d'intérêt général enre tous les assoiffés d'absolu

Le lecteur est convié à accomplir un voyage à travers les mots d’une autre langue et d’une spiritualité peu ou mal connue ! Les paysages en sont inattendus et générateurs de découvertes, d’énigmes et d’interrogations.

Les mots : est-ce un hasard si parole et blessure procèdent d’une même racine en arabe, langue de la révélation ? Parler serait-ce blesser ? Est-ce la blessure qui génère la parole ? Ou y aurait-il autant de mots d’amour que de blessures ?

L’amour : n’est-il pas indicible ? « Si l’amour est savouré, dit Ibn ‘Arabî, son essence est incomprise. » Malgré les facettes infinies dévoilées par les mots du Coran, la difficulté demeure : comment parler de cet autre Amant à travers les dires des autres qui relatent leur expérience de Lui, non pas à partir d’une connaissance couvrant Son altérité (peu s’en faut !), mais plutôt avec le peu qu’il leur a été donné de savoir ?

L’islam : une vision du monde qui se dégage de la geste de générations de contemplatifs qui essaient de donner un sens à leur vie – après avoir fait le tour du cosmos et des créatures – en se remettant en paix, exclusivement, consciemment et de leur plein gré, à Celui qui garantit l’intégrité et l’intégralité de leur être, paré de toutes ses amours !

Dieu : Celui dont le Nom, Allah, évoquant en arabe désir d’union et de connaissance, plonge le désirant dans la perplexité, qu’Il lui prodigue Son amour ou qu’Il se voile à lui !

L’expérience spirituelle : paradoxale puisque subjective et objective à la fois ! Elle demeure le phénomène le moins évident qui soit ! Oui, le lien intime entre Dieu et l'être humain est universellement mentionné et reconnu ; non, de personne à personne, nul ne peut l’établir, ni en rendre compte, ni le prouver, ni le vérifier !

L’extase : expérience vécue par des agnostiques et athées sans référence au divin ! À l’instar de M. Proust, M. Duras, G. Minois et tant d’autres qui nous font penser à ces universaux sémantiques dont parle Umberto Eco.

Le sens : après avoir libéré la foi au nom de la raison, partir à la recherche du sens perdu et en faire un art.

La question : si l’amour est une faille que Dieu enjambe allègrement, comment faire face à notre faillite en amour, cause de nos maux, que les mots seuls ne sauraient jamais résorber ?

--------

Poète et chercheur de formation littéraire, Khaled Roumo est engagé dans le dialogue des cultures et des religions depuis le début des années 70, date de son arrivée en France. Il œuvre - à travers écrits, conférences et participation aux colloques - à décloisonner la recherche du sens pour l’étendre à toutes les visions du monde qu’elles se réfèrent au divin ou pas.

Il est le concepteur et le directeur artistique de l’ensemble WAJD, fruit de rencontre de sa poésie avec la musique et le chant.  Il est aussi le Fondateur et l’animateur des Cercles de Controverses (en continuité de ce qui se faisait à l’âge d’or de Bagdad) et du Café de la Diversité.

--------

Format 145X190

380 pages

EAN 9782367600314

15€

sortie décembre 2014

Khaled Roumo : le poète et le prochain

Quand Khaled Roumo donne rendez-vous, c’est au Collège des Bernardins, nouvel espace culturel prestigieux du diocèse de Paris. D’abord, parce qu’il aime l’endroit. Mais aussi parce qu’il va bientôt y intervenir. Musulman d’origine syrienne, auteur d’un livre sur le Coran, il se revendique d’une tradition de tolérance et d’échange entre le christianisme et l’islam. C’est dans cet esprit qu’il organise chaque année un pèlerinage interconfessionnel à Chartres. Il se sent donc parfaitement à l’aise pour prendre un café au collège des Bernardins. Membre du GAIC (groupe d’amitié islamo-chrétienne), il a créé différents cercles d’échanges interculturels et interreligieux. Et quand il fonde un groupe de musique, Wajd, celui-ci, ne peut que mêler plusieurs cultures.
Les cloches et le muezzin
Cela ne s’invente pas, il est né près du Krak (forteresse utilisée par les croisés, NDLR) des chevaliers hospitaliers en Syrie, dans une zone où existent toujours des villages chrétiens. De son enfance, qui ressemble à une légende dorée, il garde le souvenir mêlé du son des cloches et de l’appel du muezzin. Ses parents avaient des amis chrétiens, qu’ils invitaient lors des fêtes de fin de ramadan. Lesquels n’oubliaient pas de leur rendre la pareille. Il arrive en France en 1969 pour une thèse de littérature française sur « Ernest Renan et sa vision des arabes et de l’Islam ». Après avoir enseigné la littérature, il devient ensuite formateur à la diversité des cultures de la Sietar (Société pour l’éducation, la formation et la recherche interculturelle). 
Athée, il connaît une révélation à Damas et se convertit à l’Islam. Suite à cet événement, il lit tous les livres saints pour comprendre ce qui lui arrive. « J’ai compris que la foi était universelle. On ne peut pas être coupé du reste de l’humanité quand on est religieux. Ensuite, j’ai tout rebâti sur l’amour ».
Cette nouvelle vie, l’incite par exemple à créer des cafés de la diversité où deux intervenants « unis par l’amour critique d’au moins deux pays » dialoguent et exposent leur point de vue. Ensuite en créant des cercles de controverses, sur le modèle de ce qui se passait lors de l’âge d’or de Bagdad. Pas d’exégèse, juste un échange entre deux personnes de religion différente sur leur expérience de croyant, afin de se « soutenir mutuellement dans leurs fois respectives ».
Le profane et le sacré
L’amour toujours lorsqu’il dit avoir appris le mystère de Dieu à travers la relation homme femme, et plus précisément celle qui le relie à sa compagne, Gaïss. Elle est pianiste et compositeur. Avec elle, il fonde le groupe Wadj. Au début, elle exprimait ses sentiments « profanes » en composant de la musique classique. « Je me suis dit que dans le monde oriental, les gens ne pourraient pas comprendre cette musique étrangère. C’est pour cela que je lui ai proposé d’y adjoindre des chants en arabes, pour que tout le monde y ait accès », se souvient-il. Lui décide d’écrire des poèmes pour illustrer la musique et en profite pour y exprimer son amour de Dieu. 
« Je suis porté par mon expérience spirituelle. Quand j’écris et qu’elle compose ensuite, je dis ma foi, mais je ne dis jamais Dieu, je dis « tu ». Ma femme, elle, chante l’exil, la nostalgie, et sur sa musique, je ne mets jamais de mots religieux ». Khaled et Ghaïss ont un point commun : qu’il s’agisse d’amour divin ou humain, leurs chants « s’adressent toujours à un bien-aimé ».

Le duo s’est enrichi par l’arrivée de Nasira Meftah, une chanteuse marocaine. Le trio Wajd était né. Leur musique, mélange d’influences orientales et occidentales, puise à la fois dans la tradition, puisque les chants s’écoutent comme de l’opéra, et dans des influences plus incongrues, comme Marguerite Duras. L’ensemble, enlevé par la voix magnifique de Nasira Meftah, est profondément émouvant. Nul besoin de comprendre l’arabe pour saisir la mélancolie des sentiments évoqués. 
Le groupe s’est déjà produit en France (notamment lors de rencontres organisées par Témoignage chrétien), en Belgique, à Bahreïn, en Tunisie. Ils ont sorti récemment leur premier album Traversées
Amour toujours : Khaled Roumo vient de publier un livre "Le Coran déchiffré selon l’amour", où ce sentiment sert de révélateur et de guide pour la lecture du livre sacré. Point de départ de son ouvrage, une conférence qu’il donna après le 11 septembre : « L’Islam est-il une religion d’amour ? » Il en a fait ensuite un article, puis un livre. « L’origine de ma foi, c’est l’amour. Je ne peux pas lire le Coran sous un autre éclairage que celui-ci. »

Source : TC

Il y a quelque chose qui est d'intérêt général enre tous les assoiffés d'absolu

Il y a quelque chose qui est d'intérêt général enre tous les assoiffés d'absolu

Le lecteur est convié à accomplir un voyage à travers les mots d’une autre langue et d’une spiritualité peu ou mal connue ! Les paysages en sont inattendus et générateurs de découvertes, d’énigmes et d’interrogations.

Les mots : est-ce un hasard si parole et blessure procèdent d’une même racine en arabe, langue de la révélation ? Parler serait-ce blesser ? Est-ce la blessure qui génère la parole ? Ou y aurait-il autant de mots d’amour que de blessures ?

L’amour : n’est-il pas indicible ? « Si l’amour est savouré, dit Ibn ‘Arabî, son essence est incomprise. » Malgré les facettes infinies dévoilées par les mots du Coran, la difficulté demeure : comment parler de cet autre Amant à travers les dires des autres qui relatent leur expérience de Lui, non pas à partir d’une connaissance couvrant Son altérité (peu s’en faut !), mais plutôt avec le peu qu’il leur a été donné de savoir ?

L’islam : une vision du monde qui se dégage de la geste de générations de contemplatifs qui essaient de donner un sens à leur vie – après avoir fait le tour du cosmos et des créatures – en se remettant en paix, exclusivement, consciemment et de leur plein gré, à Celui qui garantit l’intégrité et l’intégralité de leur être, paré de toutes ses amours !

Dieu : Celui dont le Nom, Allah, évoquant en arabe désir d’union et de connaissance, plonge le désirant dans la perplexité, qu’Il lui prodigue Son amour ou qu’Il se voile à lui !

L’expérience spirituelle : paradoxale puisque subjective et objective à la fois ! Elle demeure le phénomène le moins évident qui soit ! Oui, le lien intime entre Dieu et l'être humain est universellement mentionné et reconnu ; non, de personne à personne, nul ne peut l’établir, ni en rendre compte, ni le prouver, ni le vérifier !

L’extase : expérience vécue par des agnostiques et athées sans référence au divin ! À l’instar de M. Proust, M. Duras, G. Minois et tant d’autres qui nous font penser à ces universaux sémantiques dont parle Umberto Eco.

Le sens : après avoir libéré la foi au nom de la raison, partir à la recherche du sens perdu et en faire un art.

La question : si l’amour est une faille que Dieu enjambe allègrement, comment faire face à notre faillite en amour, cause de nos maux, que les mots seuls ne sauraient jamais résorber ?

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Poète et chercheur de formation littéraire, Khaled Roumo est engagé dans le dialogue des cultures et des religions depuis le début des années 70, date de son arrivée en France. Il œuvre - à travers écrits, conférences et participation aux colloques - à décloisonner la recherche du sens pour l’étendre à toutes les visions du monde qu’elles se réfèrent au divin ou pas.

Il est le concepteur et le directeur artistique de l’ensemble WAJD, fruit de rencontre de sa poésie avec la musique et le chant.  Il est aussi le Fondateur et l’animateur des Cercles de Controverses (en continuité de ce qui se faisait à l’âge d’or de Bagdad) et du Café de la Diversité.

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Format 145X190

380 pages

EAN 9782367600314

15€

sortie décembre 2014

Khaled Roumo : le poète et le prochain

Quand Khaled Roumo donne rendez-vous, c’est au Collège des Bernardins, nouvel espace culturel prestigieux du diocèse de Paris. D’abord, parce qu’il aime l’endroit. Mais aussi parce qu’il va bientôt y intervenir. Musulman d’origine syrienne, auteur d’un livre sur le Coran, il se revendique d’une tradition de tolérance et d’échange entre le christianisme et l’islam. C’est dans cet esprit qu’il organise chaque année un pèlerinage interconfessionnel à Chartres. Il se sent donc parfaitement à l’aise pour prendre un café au collège des Bernardins. Membre du GAIC (groupe d’amitié islamo-chrétienne), il a créé différents cercles d’échanges interculturels et interreligieux. Et quand il fonde un groupe de musique, Wajd, celui-ci, ne peut que mêler plusieurs cultures.
Les cloches et le muezzin
Cela ne s’invente pas, il est né près du Krak (forteresse utilisée par les croisés, NDLR) des chevaliers hospitaliers en Syrie, dans une zone où existent toujours des villages chrétiens. De son enfance, qui ressemble à une légende dorée, il garde le souvenir mêlé du son des cloches et de l’appel du muezzin. Ses parents avaient des amis chrétiens, qu’ils invitaient lors des fêtes de fin de ramadan. Lesquels n’oubliaient pas de leur rendre la pareille. Il arrive en France en 1969 pour une thèse de littérature française sur « Ernest Renan et sa vision des arabes et de l’Islam ». Après avoir enseigné la littérature, il devient ensuite formateur à la diversité des cultures de la Sietar (Société pour l’éducation, la formation et la recherche interculturelle). 
Athée, il connaît une révélation à Damas et se convertit à l’Islam. Suite à cet événement, il lit tous les livres saints pour comprendre ce qui lui arrive. « J’ai compris que la foi était universelle. On ne peut pas être coupé du reste de l’humanité quand on est religieux. Ensuite, j’ai tout rebâti sur l’amour ».
Cette nouvelle vie, l’incite par exemple à créer des cafés de la diversité où deux intervenants « unis par l’amour critique d’au moins deux pays » dialoguent et exposent leur point de vue. Ensuite en créant des cercles de controverses, sur le modèle de ce qui se passait lors de l’âge d’or de Bagdad. Pas d’exégèse, juste un échange entre deux personnes de religion différente sur leur expérience de croyant, afin de se « soutenir mutuellement dans leurs fois respectives ».
Le profane et le sacré
L’amour toujours lorsqu’il dit avoir appris le mystère de Dieu à travers la relation homme femme, et plus précisément celle qui le relie à sa compagne, Gaïss. Elle est pianiste et compositeur. Avec elle, il fonde le groupe Wadj. Au début, elle exprimait ses sentiments « profanes » en composant de la musique classique. « Je me suis dit que dans le monde oriental, les gens ne pourraient pas comprendre cette musique étrangère. C’est pour cela que je lui ai proposé d’y adjoindre des chants en arabes, pour que tout le monde y ait accès », se souvient-il. Lui décide d’écrire des poèmes pour illustrer la musique et en profite pour y exprimer son amour de Dieu. 
« Je suis porté par mon expérience spirituelle. Quand j’écris et qu’elle compose ensuite, je dis ma foi, mais je ne dis jamais Dieu, je dis « tu ». Ma femme, elle, chante l’exil, la nostalgie, et sur sa musique, je ne mets jamais de mots religieux ». Khaled et Ghaïss ont un point commun : qu’il s’agisse d’amour divin ou humain, leurs chants « s’adressent toujours à un bien-aimé ».

Le duo s’est enrichi par l’arrivée de Nasira Meftah, une chanteuse marocaine. Le trio Wajd était né. Leur musique, mélange d’influences orientales et occidentales, puise à la fois dans la tradition, puisque les chants s’écoutent comme de l’opéra, et dans des influences plus incongrues, comme Marguerite Duras. L’ensemble, enlevé par la voix magnifique de Nasira Meftah, est profondément émouvant. Nul besoin de comprendre l’arabe pour saisir la mélancolie des sentiments évoqués. 
Le groupe s’est déjà produit en France (notamment lors de rencontres organisées par Témoignage chrétien), en Belgique, à Bahreïn, en Tunisie. Ils ont sorti récemment leur premier album Traversées
Amour toujours : Khaled Roumo vient de publier un livre "Le Coran déchiffré selon l’amour", où ce sentiment sert de révélateur et de guide pour la lecture du livre sacré. Point de départ de son ouvrage, une conférence qu’il donna après le 11 septembre : « L’Islam est-il une religion d’amour ? » Il en a fait ensuite un article, puis un livre. « L’origine de ma foi, c’est l’amour. Je ne peux pas lire le Coran sous un autre éclairage que celui-ci. »

Source : TC


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