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Coup de blues après une tragédie : que faire ?

Publié le 16 novembre 2015 par Moralotop @moralotop

Tout d’abord, reconnaissons-le :
Oui, il y a de quoi stresser et ressentir un vrai coup de blues après les funestes événements de vendredi.
Oui, il y a de quoi perdre le moral et perdre confiance, en tout, même en vous.

Des impacts dans les corps et dans les esprits

Des impacts dans les corps et dans les esprits

Oui, on peut douter de la nature humaine quand on voit ça, des traces de balles explosant des vitrines, et surtout, des innocents.

Oui, on peut légitimement se demander quel est, pour certains, le sens de la vie.

Oui, la déprime peut vous visiter, oui d’infinis questionnements peuvent vous angoisser.

Oui, enfin, la peur peut vous envahir et ne plus vous lâcher au point de vous faire entendre des bruits là où il n’y en a pas, de vous faire rentrer dans votre coquille et de raser les murs par crainte, comme pour les volcans, d’une… réplique.

Oui… oui mais NON.

NON, car tout compte fait, on trouve aussi sur cette terre :

Photo envoyée par un ami australien.

Opéra de Sydney. Photo envoyée par un ami australien.

Coup de blues après une tragédie : que faire ?

… Aux abords du Bataclan

La solidarité, l’entraide, l’adhésion à des valeurs communes.

Des valeurs intangibles, dépassant les divergences philosophiques ou politiques, des valeurs partagées par le plus grand nombre.
De tous les coins du globe, de Sydney à Paris, une même ferveur, un même engagement témoignent d’une humanité chevillée au corps et qui n’est pas prête à disparaître.
Beau réconfort dans l’épreuve.
Tant que ces valeurs animent le sens commun et la plupart des esprits ici bas, alors l’optimisme est de mise et le coup de blues commence à mincir.

Que faire d’autre pour vous remettre de ces images et de ces déflagrations si traumatisantes ?

  • Séparez les faits de ce que vous PENSEZ des faits.

Cela est TRÈS difficile et demande de l’entraînement.
Surtout lorsque l’horreur s’invite au débat.
Mais pour garder une vision et une appréciation précises des choses et du futur, restez-en aux faits.
De même, veillez, dans vos discussions, à ne pas véhiculer de fausses données ou des informations incomplètes, non vérifiées, non fiables, car elles ne feraient que transmettre et amplifier de nouvelles peurs.
Le coup de blues individuel et collectif ne ferait que prospérer.

  • Prenez du recul sur les choses, ne réagissez pas à chaud, soyez optimistes.

Si vous ajoutez aux problèmes du monde (réchauffement climatique, démographie galopante, pollution, épuisement des ressources, etc.) dont nous sommes abreuvés chaque jour, l’horreur à Paris ce vendredi, la tentation est forte de baisser les bras et de basculer dans le camp des pessimistes sur l’avenir de la planète et de l’homme qui l’habite.
Vous pouvez choisir cette option… mais en quoi vous aide-t-elle ?

Je vous propose une autre vision, tout aussi factuelle, celle d’un monde où les monstrueux massacres – des milliers de morts en un seul après-midi de bataille – n’existent plus (demandez à Napoléon et aux Poilus de 14-18, entre autres…)

Un monde qui génère des montagnes de solutions face aux incontournables problèmes de toute époque :

– la vie ne cesse de s’allonger ;
– des masses de populations sortent de la famine ;
– les consciences s’éveillent et agissent pour protéger la nature et les espèces ;
– des maladies, jusqu’ici peu soignées, trouvent des traitements, etc.
– l’information, l’éducation, la connaissance, la découverte d’autres terres deviennent plus accessibles, etc.
La liste est infinie.
A  côté des drames, il y a aussi de fantastiques avancées, tels sont les faits.

Partagez-les autour de vous, vous aiderez chacun 100 fois plus efficacement qu’en ressassant les multiples tragédies humaines qui finissent par saper le moral de toute une société, de manière infondée. Point d’égoïsme dans tout cela, bien au contraire, car vous œuvrez pour répandre, non une espèce de naïveté ou de béatitude dont on n’a rien à faire, mais le sentiment, lui aussi légitime, que le monde n’est pas si mauvais que cela.

  • Comptez sur la force du groupe.

Si votre coup de blues est profond, que vous ne parvenez pas à vous ôter de la tête ces images et ces bruits détestables, regroupez-vous, la parole de proches est précieuse pour expurger un trop plein d’émotions et d’angoisses.
Le groupe est un cocon.
Ecoutez ceux qui en ont besoin, parfois ne faire que les écouter les aide déjà beaucoup.
Exprimez-vous si vous en ressentez l’envie.
En tout cas, l’échange, le partage est un renfort de poids.

  • Ne vous abreuvez pas en permanence d’informations anxiogènes.

Bien sûr l’info est nécessaire. Vous n’êtes pas dans une tour d’ivoire et les souffrances des autres vous concernent.
Heureusement.
La compassion pour les douleurs d’autrui est une vertu.
Pour autant, il est inutile et contre-productif de rester scotché, rivé, placardé aux chaines d’infos dont le ton et les images en boucle ne font qu’alimenter votre coup de blues… 365 jours par an !
Connectez-vous avec mesure.

  • Parlez aux enfants, ils sont le monde de demain.

Dites-leur ce qui s’est passé.
Expliquez en quoi ces actes sont ignobles.
Pourquoi ils contreviennent à vos valeurs et au fondement même de l’existence.

Dites à vos enfants qu’on a beau être ouvert, tolérant, accueillant, il y a une barrière entre le Bien et le Mal.
Et que faute de faire cette différence, beaucoup sombrent dans l’inimaginable, la violence et la perte de contrôle de leurs propres pensées.
Où faut-il en être arrivé pour accepter que l’on pense pour vous ? Et pour croire à des préceptes qui défient le bon sens ?

Là comme ailleurs, pas d’angélisme, en disant clairement à vos enfants où est le mal, vous leur ferez du bien.

Ecoutez leurs questions, répondez-y simplement, complètement et de manière adaptée à leur âge et à leur niveau de maturité.
Dites leur qu’il ne sert à rien de vouloir refaire le monde car il sera ce qu’ils en feront.
Et que le meilleur moyen de l’améliorer est finalement de… s’améliorer soi-même.
Autant partir sur de bonnes bases tant qu’ils sont enfants !

Pensez-y.
Si en dépit de ses atrocités, vos enfants voient le monde d’un bon œil, alors l’espoir est permis. Si, à l’inverse, sous le poids de vos émotions et de vos peurs, vous leur transmettez une vision négative de leur environnement, alors, tels des buvards, ils l’absorberont.

Dites-leur aussi que vous les aimez, que vous les protégez.
Dites leur que 99,99 % des gens, de la campagne et de la ville, des gens de gauche et de droite, des personnes de toutes conditions et de tous pays, tous sont unis contre la barbarie, l’aveuglement, le fanatisme.

Dites-leur qu’il y a aussi des gens qui consacrent leur vie – certains la risquent même – à les protéger : policiers, militaires, urgentistes, médecins, infirmières, brancardiers, etc.
Et que tous ces gens là sont dirigés par un chef, le Président de la République.

Vous pouvez ou non apprécier sa politique, peu importe, dans ces circonstances, vos enfants ne retiennent qu’une chose : au sommet, il y a un pilote dans l’avion pour protéger le pays.
Et ce pilote est assisté par d’autres chefs d’Etats, eux-mêmes associés à la défense des valeurs de liberté et de démocratie.
Vos enfants peuvent entendre tout ça : mieux, ils en ont besoin et se sentiront rassurés puisque , comme dans la cour de récré, à plusieurs on se sent et on est plus forts.

  • Montrez l’exemple et donnez du sens à vos actes.

Vous avez des opinions politiques, philosophiques, des pratiques religieuses (ou pas) et pourtant, jamais, vous ne toucheriez un cheveu de ceux qui ne pensent pas comme vous.
Pourquoi ?
Car vous savez que LA vérité ne vous appartient pas. Vous n’en détenez qu’une fraction.
Étrange paradoxe avec ceux qui imposent, décident, décrètent dans un extrême violence qu’ils ont LA vérité.

Réfléchissez et appliquez ces quelques recommandations, enrichissez-les et vous atténuerez votre coup de blues et celui de vos proches.
On ne peut effacer la réalité – hélas – mais on peut en revanche l’interpréter de manière constructive car vous avez le droit – et le devoir- de vivre, c’est à dire vivre les épreuves et les moments de joie.

Hier, sur les lieux du drame, j’ai assisté à des scènes poignantes tel cet homme expliquant à qui voulait l’entendre qu’il était attablé au café une heure avant le passage des assaillants et que… vous devinez la suite.

Et comme les émotions font partie de la vie, et que j’en ai eu beaucoup hier aux côtés de centaines de Parisiens je vous laisse en compagnie d’une courte vidéo tournée telle qu’elle.
En guise de témoignage et de recueillement.

Et d’hommage aux victimes 

Merci.

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