Le 11 novembre, la Ville de Gentilly, pour commémorer l’armistice de la guerre 14-18 avait invité une chorale qui chantait la chanson de Jacques Brel, « Jaurès », quand je suis arrivé devant le monument aux morts, et la Compagnie CIA avec son spectacle « Rue Jean Jaurès ».
Un escabeau et la tribune est installée. Un chapeau et on sait vite qui est qui, Jean Jaurès, Jules Guesde, Jules Ferry, Jérôme de Solages et les autres, contemporains du passage du XIXe au XXe siècles, le flash back nous faisant remonter à la Commune de Paris. Chacun, chacune est tour à tour Jaurès, jeune professeur de philosophie embarqué dans l’engagement politique presque à son corps défendant mais engagé sans faiblesse jusqu’à donner la moitié de son salaire pour faire vivre le journal qu’il a créé, L’Humanité,et qu'on l'assassine le 31 juillet 1914 dans un café parisien. Certes, l’intérêt de ce spectacle, vivement mené, impliquant le public, est de faire prendre conscience des enjeux de l’époque (par exemple, la loi de séparation des églises et de l’état date de cette période, en 1905). Mais trois figures féminines s’imposent dans le contexte : Louise Bois, épouse de Jean Jaurès, Rosa Luxemburg, qui sera assassinée en Allemagne en 1919, et Louise Michel, rentrée du bagne où elle avait été déportée après la Commune et militante jusqu’à sa mort en 1905. Ces trois figures donnent un éclairage particulier sur les conflits, les sacrifices qu’ont dû consentir les uns et les autres pour défendre les idées où s’inscrivaient la laïcité, la solidarité internationale prolétarienne, le combat pour la paix et l’amitié entre les peuples. Et tout ça résonne avec la situation actuelle, c’était il y a un peu plus de cent ans : les patrons et les banques voulaient faire régner leur ordre, et peu leur importait qu’il y ait des morts !
Et, pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité, je précise que j’ai écrit cet article avant le 13 novembre.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble