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Americana Jones

Publié le 09 juin 2008 par Catamarca

Ça fait probablement cliché, ou en tout cas attendu.. mais il va bien falloir que je vous fasse partager ce qu'il se dit du dernier volet d'Indiana Jones. D'abord, j'ai jamais pensé à le dire, mais puisqu'on y est : je ne porte pas de chapeau (sauf au soleil de midi) et n'utilise pas de fouet. Ceux qui prétendraient le contraire sont probablement le résultat d'une nuit hautement alcoolisée.

Bref, c'est un bon divertissement (au prix où il a coûté, c'est quand-même le minimum qu'on en attend) mais... les archéos et défenseurs des droits des indigènes/autochtones et tout le reste, ont le poil hérissé face aux âneries qu'il peut se dire au long du film. Moi je dirai qu'en tant que divertissement, il faudrait se contenter de penser que tout ce qui y est dit est effectivement une grosse ânerie... mais certains pensent que les spectateurs, en regardant le film, peuvent penser qu'il sont devant un livre d'histoire. Quoiqu'il en soit, voici le genre de hérissage de poils qu'on écoute partout :

"Le dernier film du héros culte Indiana Jones (...) a généré le malaise au Pérou -où se situe l'action du film- à cause d'erreurs grossières. Par exemple, quand il est dit que Pancho Villa , héros de la révolution mexicaine, et ses amis parlaient entre eux en quechua, langue des Incas.

"C'est une énormité", a declaré Hugo Neyra, directeur de la Bibliothèque Nationale du Pérou.

A la sortie des salles, les cinéphiles péruviens expriment leur malaise devant le fait que la musique qui accompagne les aventures, situées au Pérou, est constituée de rancheras, typiques du Mexique.

A cela s'ajoute le fait qu'il y ait des guerriers mayas parlant quechua dans la forêt péruvienne, région apparement remplie de sables mouvants, d'insatiables fourmis dévoreuses d'hommes, et d'énormes chutes d'eau qui en réalité se trouvent à Hawai.

Mais l'erreur la plus grande sera peut-être de placer la pyramide de Chichen Itzá -située au Mexique- au milieu de la forêt péruvienne.

L'historien Manuel Burga, ex-recteur de l'Université de San Marcos, a commenté que bien qu'il s'agisse d'un film de fiction, il aura manqué aux créateurs, Steven Spielberg et George Lucas, un avis plus expert : "Il y a beaucoup d'informations incorrectes. Cela portera préjudice pour les gens qui ne connaissent pas notre pays, car il montre une image du Pérou qui n'est pas réelle. C'est impossible de confondre les forêts amazonienne et du Yucatán au Mexique. Des spécialistes auraient dû faire des recherches avant l'élaboration du scénario"

Neyra fait remarquer que beaucoup de nord-américains et européens moyennement informés se rendront compte que de mélanger les cultures maya et inca est une "aberration". "Ils savent que Machu Picchu est à Cuzco est que Chichen Itzá est au Mexique".

Teodoro Hampe, historien, estime qu'en réalité, dans l'esprit du nord-américain moyen, il existe un schéma selon lequel tout ce qui est au sud de ses frontières, à partir du Mexique, est identique : "Pour eux c'est la même chose, que ce soit le Mexique, le Guatemala, la Bolivie ou le Pérou".

Une autre incongruité, c'est la situation de la ville de Nasca, sur la côte sud du Pérou, qui dans le film se trouve à Cuzco, au milieu des Andes du sud péruvien.

Enfin, le message final du film semble souligner que toute la technologie et les acquis des civilisations sudaméricaines sont le produit de forces extraterrestres et non de la capacité de ses habitants."

M'enfin, je reste sur mes positions, Indiana Jones, ça n'a rien à voir avec de l'archéologie, mais beaucoup à voir avec le divertissement et surtout, surtout, l'imagerie populaire de l' " aventurier et découvreur extraordinaire de fabuleuses (et riches, TRÈS riches) civilisations disparues". L'archéologie, c'est de longues heures passées sur un bout d'os, sur un relevé, de longues heures à faire des tranchées et sondages qui en tout et pour tout vous ont livré deux tessons inidentifiables, le tout dans un contexte hyper dur qui vous en a fait bavé pour que dalle (ou dans la boue, c'est drôle aussi). L'archéo c'est être heureux d'avoir trouvé un sol, heureux de trouver un reste de foyer, heureux de trouver un dallage d'une rue antique.
L'archéo c'est des heures en plein cagnard, ou sous la pluie, les pieds dans l'eau à pomper parce que votre trou s'inonde, à se geler en hiver, à essayer une tranchée alors que la terre est congelée parce qu'il fait -5°C, c'est parfois un vent infernal et la terre qui vous entre dans le moindre petit orifice malencontreusement à sa portée. L'archéo c'est des archéos qui à 40 ans sont moulus par leur boulot : l'archéo c'est à peu près les mêmes problèmes de santé qu'un maçon (le dos, les articulations, etc.). L'archéo en France c'est 1500 qui en vivent et peut-être 5 fois plus qui essaient de survivre.

Ben oui, moi l'archéo c'est ma vie, mais on peut le dire : c'est une vocation. Simplement une passion.


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