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Un album, une semaine | Orange Blossom– Under the shade of violets

Publié le 26 novembre 2015 par Generationnelles @generationnelle

Epopée en musiques du monde. 
Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! En voilà une  qui n’annonce pas la couleur ! Comme l’album Under the shade of violets le laisse entendre, les Orange Blossom surfent sur les nuances de gris pour renouer avec leur musique originelle. Sable opaque  gris ou brun indéfinissable mais mystérieux sur lequel  la danseuse précieuse agite sempiternellement son tambourin scintillant. Nouvelle présence féminine fascinante et envoûtante!

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Dans les oreilles : c’est assez dérangeant. Est-ce un morceau très classique un brin inquiétant ? Ou une chanson française prête pour les stades? On ne sait détecter les signes révélateurs de l’univers d’Orange Blossom. Mais le voyage se fera plus dans la voix, une voix qui danse avec la musique mais aussi la dompte et qui lui… répond docilement, suavement comme charmée par la belle et les choeurs mélodramatiques tonitruants mais sublimes, comme les créations égyptiennes, pays d’origine de Hend Ahmed, nouvelle égérie du groupe qui donne le ton. Mais Lost désoriente à nouveau dans les longues vocalises d’introduction du titre anglais. Le cap est toujours vers l’orient avec des accords mineurs qui finissent dans une apothéose bien rock où l’influence de Pink Floyd, Cocteau Twin ou Joy Division est plus que palpable! Un mélange de mélancolie romantique et d’énergie. Comment se ressaisir alors?

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Par quelques tours de magie. Et le groupe sait y faire avec une prière symphonique aux claviers analogiques qui avec les cordes font entrer dans monde parallèle , le leur, un mélange de chants séculaires d’orient, de Soft Cell et Robert Plan… Un meneur de Led Zep qui engagea même le groupe en première partie dans une tournée mondiale de l’Afrique du nord aux pays de l’Est en passant par les Etats-Unis, pays vus et parcourus bien reconnaissables  dans ce violon fort lyrique… Mais le monde électro est au bout de la rue dans Pitcha, dont les notes acoustiques vont de pair avec cette ambiance frénétique maîtrisée par le calme olympien de sa chanteuse, prenant seule  son temps dans ce monde qui vibre. Mais la star c’est bien la musique, elle-même, frappante, percutante, allant des dunes d’Orient au Brésil, à Los Angeles, et même Abidjian et les percussions de la troupe Yeremba qui affrontent  les guitares sorties de Manchester dans une apocalypse d’ un sombre merveilleux. La destination serait-elle Jérusalem? La voix y est plus posée, plus élégante, délicate aidée par des notes au violon. L’Orient s’invite-t-il encore plus au voyage dans Good Bye Kô au calme zen japonais rythmé par les gongs… des temps mais à la fin en électro comme combo gagnant de cette chanson… soyeuse? Le voyage présent, passé, c’est bien le Mexique pour Carlos Robles Arenas. Mexico est empreint de cette dualité intemporelle entre rêve d’enfance avec instruments traditionnels et narration par la belle du Caire qui semble chanter dans toutes les langues du monde. C’est ça la musique du monde moderne!

Toujours en vadrouille, le créateur du duo a pu croiser des êtres uniques comme The Nubian, au mode et monde à part, qui se perd dans les percussions et guitares entêtantes, veritable fête. Car si The Nubian est un flambeur il a la fête blues mais sûrement pas solitaire avec ces ambiances folkloriques qui finissent souvent en concert rock. Black Box met un coup à l’ambiance atomique avec aspect satanique menée par ces voix en canon. Mais même dans ces célébrations mystiques, la guitare électrique vient se battre dans un tourbillon à armes égales avec l’acoustique, avec comme arbitre sa chanteuse fantasque. Bataille qui se clôt dans un métissage suave d’un nouveau genre. Mais le genre nouveau c’est plutôt le Pink Man, totalement androïde, à l’electro dans le sang pas forcément froid et même bouillonnant qui suit la cadence de la fête, qui vibre sur la voix de sa chanteuse et aussi sur notes de piano sanglantes dans un torrent de vie auditive. Les hommes ne suffisent pas à Orange Blossom qui s’attaquent en foule aux éléments. Aqua, bien mélodieuse et en choeur  va bien au liquide, vibrant aux tambourins mais coulant dans des mélanges de voix féminines, et orchestre d’une nation sans frontière.  Alors quelle couleur? A en voir… de toutes les couleurs!


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