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Retour sur le GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE

Publié le 26 novembre 2015 par Idherault.tv @ebola34
Retour sur le GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE Retour sur le GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE avec Marianne Aya Omac et Souad Massi RETOUR SUR
GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉESite web : www.medwomensfund.org
Théâtre Jean-Claude Carrière - Domaine d'ORetour sur le GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE
Retour sur le GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE Vendredi 20 novembre à 20h Retour sur le GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE

Le Fonds pour les Femmes en Méditerranée

" Le FFMed a été créé en 2008, à l'initiative de femmes engagées depuis plusieurs dizaines d'années pour les droits des femmes autour de la Méditerranée. Partant de leurs expériences de recherche de financement pour leurs projets ou ceux d'autres associations, elles ont estimé nécessaire de fonder une structure destinée à soutenir financièrement le mouvement pour l'émancipation des femmes. Depuis sa création le FFMed a soutenu financièrement + de 140 projets dans dix-neuf pays méditerranéens.
Tous les deux ans, le Fond organise un événement sur un thème particulier afin de se faire connaître et de collecter des fonds. En 2015, ce sont les femmes de Méditerranée qui font des vagues et qui doucement mais sûrement font avancer le navire du monde qui sont mises à l'honneur. Graffiteuses et bloggeuses en Egypte, rappeuses en Bosnie, féministes indignées en Espagne, calligraphes sur leur propre corps en Syrie, en campagne sur Facebook, footballeuses en France, jeunes, âgées, habillées ou dénudées, excentriques, féministes, militantes politiques, ou artistes, Elles sont assimilées à des rebelles, des insoumises, des résistantes, des frondeuses, qui refusent de rentrer dans le rang. Par leur implication dans un mouvement en faveur de l'égalité entre hommes et femmes, par des actions individuelles isolées ou par de simples comportements dans la sphère privée ou professionnelle, chacun de leur acte, même anodin, peut devenir une transgression, bousculer l'ordre des choses. "

Cette année, ce sont deux très grandes artistes qui ont accepté de donner leur voix pour les causes défendues par le FFMed : Marianne Aya Omac et Souad Massi.

Retour sur le GALA DE SOUTIEN DU FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE

L'actualité, cruelle mais incontournable, nous rattrape encore, ce soir, à l'occasion de ce gala. On peut douter de l'utilité de telles actions... quand tout va bien et que tranquillement on peut disserter sur la place de la Femme dans nos sociétés méditerranéennes. Quand tout va bien, on peut toujours penser que tout s'arrangera tout seul, que les autres pays sont loin et que chez nous tout va pour le mieux. Cela dure jusqu'au 13 novembre... et puis ! Ce sont les femmes qui font les hommes, la première " éducation, celle reçue au foyer, c'est bien l'œuvre des femmes, des mères. Mais, quelles mères peuvent-elles enseigner cette facilité à donner la mort ? Quelles femmes peuvent-elles être porteuses de messages de haine ?
Ce soir, lorsque l'assistance très nombreuse - la salle est pleine - applaudit les responsables du Fonds et leurs actions, cela prend une valeur nouvelle. Le message donné est plus qu'une approbation, il se transforme en prière, en demande insistante : faites tout pour que cela change et que demain...
Les deux chanteuses qui vont, tour à tour, donner à la soirée un air festif, effaçant pour sa durée les craintes et la tristesse flottant dans l'air ambiant, offrent deux vivants témoignages de cette race de femmes debout, de ces nouvelles femmes de Méditerranée libres, sereines et belles. Belles de cette beauté que donne la confiance, l'amour de l'autre et de l'Homme.

Avec Marianne Aya Omac on retrouve une voix Montpelliéraine, une voix qui après avoir empli les rues et les terrasses de café a participé à de nombreux et fructueux projets. Lorsque, pieds nus comme à son habitude, elle surgit sur scène c'est son énergie, tout d'abord, qui vient à notre rencontre. Elle sait faire avec la foule, avec le public, elle sait l'animer, le motiver, l'entraîner ! Et nous voilà reprenant en chœur et de bon cœur, refrain, couplets, de chansons connues ou moins connues mais toujours rythmées et éclatantes. Qu'elle chante " Ce que l'on sème ", aux accents jazzy, ou " La mouche ", chanson d'amour inattendue, sa voix est toujours une belle architecture, chaude et porteuse d'autres horizons. Cette voix qui l'avait fait surnommer la " fille trompette ", puissante et harmonieuse, son meilleur atout. Humour aussi avec " Paella d'or " dans laquelle un menu de snack-bar devient un texte de chanson... service compris. Et en plus on s'amuse, on répète après elle, on lance des " Olé ", comme aux arènes. C'est du feu qui habite cette fille, belle et féminine, agressive et virile, tour à tour chanteuse de charme et Amstrong au féminin. Marianne c'est le Midi, passé au fer rouge des sierras mexicaines et des soirées manouches, à l'ombre des roulottes. Mention spéciale pour son " touché " de guitare, à faire honte à des participants des " internationales ". Pieds nus, tirant de sa calebasse le rythme primal, elle fait chanter son instrument avec un art consommé.
Bravo, Marianne, nous ne sommes pas endormis et, en route pour l'entracte, nous quittons la salle avec tes éclats de voix plantés dans nos oreilles, comme autant de banderilles.

Un petit tour au Bistrot d'O, manière de ne pas rester secs après ces belles émotions vocales, et, très vite, l'appel de la raison (et d'un régisseur) nous remet dans les fauteuils confortables de Jean-Claude Carrière, pour un deuxième moment de bonheur.

Chaleureuse mais plus discrète l'arrivée de Souad Massi marque une autre approche. Après l'exubérance c'est la " force tranquille " qui entre en scène. Souad avec ses deux complices, Alexandre Leauthaud et Samir Toukour, et ses deux guitares, lui formant une garde d'honneur ! Elle explique ses textes, pour la plupart en arabe d'Algérie, une langue pas toujours facile qu'elle sait rendre fluide et harmonieuse. C'est son histoire qu'elle raconte, sa mère, son grand père. On ne comprend pas, mais on adhère. La voix est belle, la musique aussi. Elle commente : " Je m'inspire toujours de ce que j'ai gardé en moi, de mon vécu. Mais avec le phénomène de l'exil, j'ai beaucoup écrit sur la nostalgie. Comme j'ai un peu de recul par rapport à ce qui se passe en Algérie, j'ai écrit des chansons sur la liberté et l'espoir. " Moments de bonheur paisible, après Marianne la tornade, Souad la sage. Sage, l'est-elle tellement, le feu couve sous la cendre et la passion n'est pas loin. Passion pour ses pays, passion pour les siens et pour la chanson. Avec son dernier album " El Mutakallimûn ", chanté en arabe classique, c'est la voix des " maîtres de la parole " qu'elle a voulu ranimer. Elle perpétue une tradition d'opposition, celle des grands lettrés arabes, qui ne date pas d'hier. " À l'époque médiévale, un poète comme Al-Mutanabbi était craint, car il pouvait ridiculiser un roi, dit-elle. Aujourd'hui encore, les poètes engagés sont suivis de près, censurés, emprisonnés. Comme tous les gens instruits et cultivés qui prennent le temps d'analyser les choses, ils peuvent être considérés comme dangereux simplement parce qu'ils invitent à réfléchir... "
C'est un autre de visage de la femme méditerranéenne que nous découvrons. Fille d'une culture, elle ne la renie pas mais la porte sans honte, ni ostentation. Une autre beauté, également, extérieure et intérieure au même diapason. Elle aussi, fait reprendre certains refrains, elle aussi sait faire participer mais en plus léger, en moins insistant. On suit tout de même, l'émotion fait place à la liesse. Des danseuses improvisées se rapprochent de la scène, on partage.
Voilà c'est fini, le récital s'achève.
Applaudissements, rappels.

Sur scène l'équipe du FFMed prend sa part, méritée, des remerciements.
Un final grandiose, à la hauteur de leurs talents, de leur humour aussi, réunit Marianne et Souad. Côte à côte, l'une chantant, l'autre l'accompagnant, en improvisant dit-elle, sacré Marianne !

Combien avons-nous eu de chance de rencontrer, d'écouter, d'apprécier ces deux grandes voix féminines. Combien ce manifeste, cet hymne à nos femmes méditerranéennes, arrivait à point nommé pour chanter à la face des tueurs aveugles qu'il existe autre chose !

Marianne Aya Omac

Biographie(autobiographie)

Née à Montpellier en 1972, originaire de la vallée de la Buège, Marianne née Cambournac, devient Aya Omac à son retour du Mexique en 1992.
" Auteur, compositeur, guitariste, je commence la musique à l'âge de 9 ans et après 5 années de piano et la découverte de JOAN BAEZ, je débute à la guitare. A l'âge de 18 ans, je pars vivre un an au Mexique où j'écris mes premières chansons. A partir de 1992, c'est au cœur des rues de MONTPELLIER que je forge mes premières armes. Durant 6 ans, 300 jours par an, les passants s'arrêtent subjugués et toujours plus nombreux, au point de former un public de fidèles qui plébisciteront mon premier " vrai " concert en salle le 30 mars 1995. En parallèle, je rejoins le " Gospelize-it ! Mass Choir ", meilleure chorale amateure de Gospel en Europe où je chante durant 6 années en tant que soliste et m'initie à la direction de chœur auprès d 'EMMANUEL DJOB. Entre 1997 et 2005, c'est avec le groupe GINKOBILOBA que je parcours la France et enregistre deux albums auto-produits. Après de nombreux voyages en Amérique Latine et plusieurs années dans le quartier gitan de Candolle à Montpellier, je perfectionne mes connaissances et mon amour pour la musique latine et gitane. A partir de 2005, je crée et dirige le Grand Chœur de la Buèges pour lequel je compose une trentaine de titres de Gospel et enregistre un DVD Live qui sort en 2010. En 2008, je deviens Marianne Aya Omac et sors un premier album " Be my Witness " (JL & Coproduction). Après une expérience douloureuse dans le métro parisien, je pars à MONTREAL où je chante régulièrement durant 3 ans et deviens Coup de Cœur de plusieurs festivals. En 2009, je rencontre JOAN BAEZ à Montpellier. En 2011, j'enregistre l'album " Solo " avec la participation de JOAN BAEZ, sous le label montréalais des Nuits d'Afrique. A ce jour, nous avons donné 37 concerts ensemble en Europe et autour de San Francisco. En 2014, je change de formule en m'accompagnant de Marcel Muller à la basse et de Marius Welker au sax/flûte/percus/batterie/beatbox. "

Vidéos

Closer

Site France inter
http://www.franceinter.fr/personne-souad-massi

Ce que l'on sème

Souad Massi

Biographie

" Issue d'une modeste famille kabyle de mélomanes, elle découvre le chaâbi, puis le rock américain, le folk, la pop, la country et le fado portugais. Elle apprend la guitare et le solfège. Elle apprécie le flamenco et se produit sur scène au sein du groupe Les Trianas d'Alger à partir de 1989.
Les événements noirs des années 1990 et en particulier le couvre-feu rendant la carrière d'artiste quasiment impossible, Souad suit des études d'urbanisme et devient ingénieure. Menacée, elle fuit Alger pour s'installer avec sa famille en Kabylie où elle travaille pour un cabinet d'architecture. À partir de 1989, elle se produit sur scène à Alger au sein du groupe hard-rock Atakor, le groupe enregistre une cassette qui rencontre un grand succès. Souad abandonne alors l'urbanisme pour se consacrer à la chanson. Sa première cassette porte son prénom, elle la fait connaître d'un public amateur de musique anglo-saxonne.
Le 10 janvier 1999 (durant le ramadan), Souad est invitée au festival Femmes d'Alger au Cabaret Sauvage à Paris. Remarquée, elle reste en France et signe un contrat avec Island-Mercury (Universal Music). Raoui (" le conteur ") sort en 2001 et est applaudi par la critique. Souad et ses musiciens entament une longue série de concerts dans toute la France. Ses premiers titres passent sur les ondes de France Inter, elle s'impose comme artiste et on la considère souvent comme une porte-parole de la jeunesse algérienne.
En 2003, Universal lui donne l'occasion d'enregistrer un second album Deb. Dar djedi est un joyau écrit il y a des années alors que sa famille quittait Alger pour s'installer en Kabylie.
Entre temps, l'artiste chante en duo avec Marc Lavoine, Ismael Lo ou encore Florent Pagny et tourne en France et à l'étranger.
En 2005, Souad met au monde son premier bébé et passe quelques semaines à Tahiti avant de réaliser son troisième album, Mesk Elil.
Le quatrième album Ô Houria est enregistré à Astaffort, dans le studio de Francis Cabrel qui signe un duo avec Souad, et sort le 8 novembre 2010. Il a une coloration rock assez forte mais garde les couleurs des racines de Souad avec des ballades.
Souad Massi mêle des styles aussi variés que le folk-rock, le chaâbi, la musique arabo-andalouse à des textes très personnels, souvent empreints de poésie et de nostalgie. Elle chante la plupart du temps en arabe algérien, parfois en français, et quelquefois en anglais et en langue berbère, employant souvent plusieurs langues dans la même chanson.
Depuis 2011, Souad Massi chante au sein de la formation " Les chœurs de Cordoue " , qu'elle a créée avec le guitariste Eric Fernandez. Un hommage à la ville de Cordoue qui fut la capitale mondiale de la culture, mêlant les arts des Chrétiens, Musulmans, Juifs et Athées dans la tolérance et le partage. "

Vidéos

El Mutakallimûn - El Houriya

En duo avec Marc Lavoine - Paris

Texte :
El Houriya (La liberté, traduction de Moustapha Kharmoudi)
Poème de Ahmed Matar

Notre maître nous a entretenus
De quelque chose qu'on nomme liberté́
Je l'ai prié́ avec douceur
De nous parler en langue arabe
S'agit-il d'une notion grecque
D'une époque bien révolue
Ou de ces choses qu'on importe
Ou d'une fabrication nationale
Et le maître de répondre
Tristement les larmes aux yeux
Ils vont ont même fait oublier
Votre histoire et vos valeurs
C'est désolant de voir des jeunes
Ne rien comprendre à la liberté́
Et qui n'ont ni épée ni plume
Ni idée ni identité́
Pourtant jamais tyran ne hissera la tête
Tant que le peuple résistera


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