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L’embryon d’une maison du climat à La Rochelle

Publié le 26 novembre 2015 par Blanchemanche
#Evolutionclimatique #LaRochelle

Carrefour historique et scientifique sur l’évolution climatique, La Rochelle pourrait devenir un pôle européen sur la question. La réflexion est lancée.

L’embryon d’une maison du climat à La RochelleFévrier 2014, quatre ans après Xynthia : les caprices du climat au cœur des préoccupations rochelaises.© ARCHIVES XAVIER LÉOTY
A l'évidence, La Rochelle peut se trouver au cœur du dispositif. La Cop 21 se profile et le climat alimente les conversations. Comme s'il avait fallu attendre que Paris soit au centre du monde pour se rendre compte que quelque chose ne tourne plus rond dans la rotation des saisons. Comme si Xynthia et ses petites sœurs n'avaient pas suffi.
Xynthia, justement. Elle a balayé nos côtes de La Faute à Royan. Avec La Rochelle au milieu. La Rochelle, qui possède avec son Institut du littoral son laboratoire universitaire Lienss (1), ses archives météorologiques très anciennes, ses historiens, son Muséum d'histoire naturel, son Musée maritime né du « France 1 » - bateau météorologique - et une légitimité incontestable pour se décréter capitale européenne du climat. « Disons qu'aujourd'hui, nous posons un petit drapeau sur la ville », annonçait hier Jean-François Fountaine, maire et président de la Communauté d'agglomération (Cda).De quoi en faire un romanLe Docteur Frédéric Surville pose une question : le climat joua-t-il un rôle dans la Révolution française ? En clair, s’il n’y avait pas eu l’orage de grêle de 1788 et ses conséquences sur les cultures, le peuple de France se serait-il soulevé ? Les événements météorologiques ne sont pas neutres dans l’histoire de France. Après avoir écrit sur les archives de Jacob Lambertz, sur Xynthia et toutes les « colères de la nature », Frédéric Surville change de forme de narration sans changer de registre. Avec « Hippolyte ou les orages de l’histoire » (Cherche Midi, 18,50 euros), il écrit son premier roman sur fond de phénomènes climatiques lointains qui trouvent résonance dans des phénomènes plus récents : l’éruption du volcan islandais Laki en 1783 (souvenez-vous d’Eyjafjallajokull !), la grêle de 1788 (Aquitaine en 2013), l’hiver glacial de 1789 (hiver 54).Entre le temps qu’il fait et le temps qui passe, il y a finalement bien peu de différences.

Aréopage d'érudits

Un drapeau pour préempter l'idée d'un espace consacré au climat qui réunirait scientifiques, historiens et vulgarisateurs de cette question essentielle pour l'avenir de notre planète. Au départ de cette réflexion, la ville et la Cda, bien sûr, mais également Emmanuel Garnier, directeur de recherches au CNRS (2) et historien du climat et des risques au Lienss, ainsi que tout un aréopage d'érudits rochelais préoccupés par le temps qu'il fait, celui qu'il faisait et celui qu'il fera. Dont Frédéric Surville, qui en est à son quatrième livre (lire ci-dessous) ayant rapport avec le climat à La Rochelle. Un intérêt né de la maison où il réside rue Gallieni, ancienne demeure de Jacob Lambertz, négociant du XVIIIe siècle originaire de Brême. Il a retrouvé toutes les archives de ce passionné de météo qui notait chaque jour les coups de chaud, les coups de froid, les coups de vent et les coups de pluie.Brême, en Allemagne, est justement la seule ville européenne où il existe déjà une structure consacrée au climat. « Mais qui traite peu des questions océaniques. Non, à vrai dire, nous avons peu de concurrence. Et au-delà de la démarche scientifique et historique, ce doit être un projet de citoyenneté où la vulnérabilité du littoral devra être traitée comme la culture du risque », explique Emmanuel Garnier.

Drapeau provisoire

Où et à quelle échéance ? « Le lieu n'est pas encore choisi. Mais nous ne construirons pas de nouveau bâtiment. Et nous nous donnons deux ans pour passer de la réflexion au concret », poursuit Jean-François Fountaine. Et trouver d'éventuels partenaires financiers. En attendant, le drapeau provisoire a été planté au Musée maritime.En parallèle de ce projet de maison du climat, le géologue Christian Moreau travaille sur la création d'un Centre de culture scientifique technique et industriel, comme il en existe à Poitiers (espace Mendès-France) et à Bordeaux (Cap sciences), et le Muséum d'histoire naturelle prépare pour 2016 une grande exposition « ludique et interactive » sur le climat. Un sujet inépuisable.(1) Littoral environnement et sociétés.(2) Centre national de la recherche scientifique.http://www.sudouest.fr/2015/11/26/l-embryon-d-une-maison-du-climat-a-la-rochelle-2197854-1391.php

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