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SCIENCES & NATURE > COP21 : pourquoi +2°C pour la planète d’ici à 2100 ?

Publié le 30 novembre 2015 par Fab @fabrice_gil
Le climatologue Hervé Le Treut, membre du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) et de l’Académie des sciences, revient sur les enjeux de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra à Paris dés ce matin jusqu’au 11 décembre prochain.

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©COP21

La Commission européenne est la première a fixé l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2°C en rapport au niveau préindustriel. Le GIEC a conforté ce choix en 2007, et tous les pays se sont engagés sur cette trajectoire lors des accords de Cancun en 2010. Si ce n’est qu’un repère, forcément réducteur, il présente un intérêt majeur : il est à la fois validé par le monde scientifique et suffisamment simple pour fédérer tous les acteurs présents à Paris.

Que se passera-t-il si les Etats ne font rien ? - "D’après les projections des scientifiques, en l’absence de politique volontariste en la matière, les températures pourraient augmenter de 4 voire 6°C d’ici la fin du siècle, avec des conséquences dramatiques pour l’humanité", explique Hervé Le Treut. "Concrètement, si nous ne faisons rien pour contrer ce phénomène, le niveau de la mer montera de 50 centimètres à 1 mètre ; les deltas comme le Nil ou le Gange seront salinisés puis submergés ; la surface des terres arables risquera de diminuer ; de nombreuses espèces animales et végétales disparaîtront ; l’acidité des eaux affectera une grande partie des coraux. Et ce ne sont que quelques exemples". Le monde commence à observer les changements du système climatique depuis les années 1990 et des symptômes se font déjà sentir, même si ce n’est qu’un début comparé à ce qu’on observera dans vingt ans. "La 'sentinelle' c’est l’Arctique, où l’étendue de la banquise à la fin de l’été a déjà diminué en moitié en quatre décennies. Les zones habitées les plus vulnérables se situent dans la zone intertropicale. En Afrique et en Asie, les risques d’aridité du sol, d’inondations ou au contraire de sécheresses vont troubler les récoltes, alors même que les besoins en alimentation vont exploser. Derrière la lutte contre le changement climatique, l’enjeu est de garder une planète autant que possible en paix, d’éviter de créer de nouvelles sources d’inégalité ou de conflits, mais aussi de préserver la biodiversité, car les dommages sont irréparables. Il faut bien identifier ces causes et se mobiliser autour d’elles".
COP 21, ce sont des tractations diplomatiques... Comment faire face au changement climatique ? - Les négociations internationales vont être cruciales, mais la mobilisation locale reste tout aussi importante. Face à un problème aussi complexe que le climat, l’échelle collective est irremplaçable. "Je ne crois pas trop à une action strictement individuelle. Par exemple, ne plus manger de viande venue de très loin, rouler en vélo, tout cela a un sens, c’est très bien, mais contribuer à créer les conditions qui permettront au plus grand nombre d’en faire autant c’est mieux. L’ambition passe beaucoup par nos municipalités et nos régions. A ce titre, la vigueur de la vie associative, en France notamment, constitue un vrai motif d’espoir : il y a partout des associations qui s’occupent d’éducation, de débats, qui s’impliquent dans la gestion du territoire. C’est dans ce domaine que se trouve une partie de la solution".
"Je pense qu’il y a des raisons d’être optimiste. A ce stade tout le monde semble avoir envie de signer un accord. 140 Etats ont d’ores et déjà publié des engagements, y compris les Etats-Unis et la Chine. Les efforts annoncés restent certes insuffisants par rapport à la cible de +2°C mais sont assez significatifs pour créer une dynamique".FG

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