Le bitcoin : La nouvelle monnaie du futur ?

Depuis sa création en Grèce au VIème siècle avant Jésus-Christ, la monnaie n’a cessé d’évoluer. Et on le sait, en 2015, tout va plus vite. Trop vite ? En 2009, une nouvelle monnaie virtuelle apparaît : Le Bitcoin. Depuis, sa régulation est controversée : Utilisation illicite, hacking des plateformes d’échanges, volatilité instable ou encore spéculation, les arguments ne manquent pas quant à son éventuelle disparition. Et pourtant, l’innovation est là, et sa popularité ne cesse de croître…

Comment ça fonctionne ?

Il s’agit d’une crypto-monnaie : Les bitcoins sont créés par un processus appelé processus de minage. Grâce à leurs ordinateurs, les mineurs effectuent des calculs pour le réseau servant à générer de nouveaux bitcoins, assurer les transactions et améliorer leur sécurité. Comme sur le forex, ils sont achetés et échangés sur des bourses de change.

Les bitcoins sont en fait stockés sur des disques durs externes et des plateformes d’échange en ligne. Mais que les adeptes du trading ne s’enflamment pas, le minage de bitcoin n’est plus une activité rentable pour les particuliers, car la concurrence est devenue bien trop rude ! Ne nous égarons pas, il s’agit d’un autre sujet

Les bitcoins permettent en réalité d’acheter et de vendre des produits sur Internet. Aujourd’hui, on compte environ 60 000 commerçants qui acceptent ce mode de paiement ! Et votre choix peut-être quasi illimité : Jeux vidéo, soins, produits de beauté, sextoys (Oui…), vêtements, produits numériques… Mais aussi (et on y reviendra) : Drogues de synthèses, armes… L’essence même de l’illégalité.

Pourquoi est-ce qu’elle est si intéressante ta monnaie ?

L’avantage majeur du bitcoin est sa décentralisation. Autrement dit, il ne dépend d’aucun organisme, le système monétaire est parfaitement autonome et n’a pas besoin de banques pour effectuer les transactions.

Cela a plusieurs conséquences :

– L’échange se fait directement en ligne entre le vendeur et l’acheteur, donc vous ne payez aucun frais de transaction ou de virement ! C’est comme si vous donniez directement du cash « main à main » à la personne avec qui vous faites l’échange, comme si vous lui faisiez « un pumpkin » ! (Il s’agit d’une application récente développée par des élèves de l’EDHEC, facilitant le transfert d’argent de compte à compte)

– Les transferts sont quasi-instantanés, c’est à dire de 5 à 10 minutes. Utile si vous avez l’habitude d’angoisser sur le moment où vos emplettes seront débitées de votre compte ; vous savez, cette fameuse question du flambeur : « Quand vais-je être à découvert ? »

– Théoriquement, vous êtes protégés d’une dévaluation ou d’une surévaluation de la monnaie : En effet, lors de sa création, il a été officiellement décidé que seulement 21 millions de Bitcoins serait émis. (Le Bitcoin était au départ utilisé uniquement par les « geeks », le japonais Satoshi Nakamoto en est l’un des pionniers). Ainsi, contrairement à l’euro par exemple, on ne peut pas « faire marcher la planche à billets », comme la politique du Quantitaive Easing mise en place par la Fed ou la BCE par exemple. Les banques centrales ne peuvent donc pas influencer les taux de change !

– L’anonymat des transactions… Bien qu’elles soient publiques, il n’y a aucun élément qui relie votre identité et votre numéro de compte. Pratique si vous voulez acheter une nouvelle tenue sexy à votre maîtresse sans que votre femme s’en aperçoive. Mais cet avantage est à double tranchant, comme évoqué plus bas.

C’est donc la future monnaie universelle ?

On s’en doute, le marché du Bitcoin a lui aussi son tableau noir. Voici les principales raisons qui en font une monnaie à risques :

• Sa volatilité. Brièvement, il s’agit d’un indice de mesure des variations du cours. Une forte volatilité indique que le cours peut augmenter ou diminuer fortement, c’est un signe d’instabilité. Et le marché du bitcoin est très volatil ! Au départ, un bitcoin valait moins de 1 dollar. Aujourd’hui, il n’en vaut pas loin de 460 ! Il est donc très sensible aux événements extérieurs. La moindre rumeur peut faire chuter sa cotation, c’est donc très risqué de parier sur cette monnaie en termes de placement. Par exemple, en 2013, la crise Chypriote a fait monter fortement son cours, tout comme l’intérêt soudain des chinois pour cette monnaie qui ont fait passer le bitcoin au prix astronomique de 1000 dollars ! (Avant d’être interdit par un gouvernement chinois des plus démocrates….)

• La spéculation due à sa pénurie. Comme évoqué plus haut, l’algorithme conçu pour la création des bitcoins limite leur nombre à 21 millions d’ici 2140. On compte actuellement 14 millions de bitcoins en circulation. Ainsi, environ 6 milliards de dollars circulent sur le marché. Mais le nombre de bitcoins crée dépend des transactions entre les mineurs actifs. Puisque le nombre maximal de bitcoins est limité et que leur création varie au cours du temps, les utilisateurs se la jouent « Loup de Wall Street » et préfèrent garder leur bitcoin, ils n’effectuent pas de transactions mais attendent que sa valeur augmente : L’intérêt est alors uniquement spéculatif !

• Le risque d’Hacking du système. L’exemple le plus représentatif : Le piratage de la plateforme d’échange MtGox. 127 000 clients ont eu le malheur de découvrir que 850 000 Bitcoin avaient disparu (Soit l’intégralité de ce qui circulait sur la plateforme…) pour un montant avoisinant les 500 millions d’euros ! Le comble du scandale ? Environ 20 000 Bitcoins auraient été retrouvé sur un compte soupçonné d’appartenir au PDG de la plateforme, Mark Kapelès ! Difficile de faire plus immoral…

• L’anonymat des transactions, une nouvelle fois. On s’en doutait puisqu’il n’y a pas de traçabilité, c’est la porte ouverte aux échanges illégaux. Cocaïne, Cannabis, MDMA, LSD, mais aussi méphédrone, le catalogue des drogues dures est vaste. Avant sa fermeture, le volume total des ventes du site SilkRoad, un marchand en ligne du Darknet, s’élevait à environ 1,3 millions d’euros par mois. Quand on sait que sa fermeture a pris plusieurs années et qu’il existe des milliers de sites du même genre… Le Bitcoin c’est aussi la monnaie du dealer 2.0 !

Un bilan mitigé pour une monnaie au fort potentiel, l’avenir du bitcoin se résume en ces quelques mots. Personne ne sait encore si ses atouts primeront sur l’ensemble des enjeux illégaux qu’il engendre. Qu’adviendrait-t-il si de nouveaux « jetons » venaient à être créer ? Que l’on soit simple acheteur, dealer ou spéculateur, gardons en tête qu’il y a beaucoup d’argent sur la table, et c’est surtout ça qu’il faut retenir !