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Jusqu'a ce que la fin du monde nous separe - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Lorene Scafaria (2012 - USA) avec Steve Carell, Keira Knightley

Des maladresses, mais un film très attachant.

L'histoire : Une énorme astéroïde va foudroyer la terre et la dernière mission spatiale, susceptible de la faire éclater, vient d'échouer. Le choc est prévu d'ici trois semaines. Le monde et ses codes sont bouleversés. La femme de Dodge le quitte brutalement et sans explication. Ses copains veulent absolument lui trouver une nouvelle amoureuse car on ne peut pas "mourir seul". Il s'en fout, lui. Il est juste déçu et triste, et tente même de se suicider au produit à vitres. Plus personne ne va travailler, chacun essaie d'imaginer le meilleur scénario possible pour occuper ces derniers jours sur terre. Dodge se décide à aller voir son premier amour. Il rencontre Penny, extravagante et farfelue, qui elle souhaite retrouver sa famille. Les lignes aériennes ne fonctionnent plus. Ils partent alors chez le père de Dodge qui possède un petit avion avec lequel ils pourront atteindre leur destination respective.

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Mon avis : D'abord et avant tout, j'ai adoré cette idée ; l'apocalypse, on nous la sert à toutes les sauces en ce moment, mode aliens, virus, zombies, réchauffement climatique, cadavres partout... Ici, c'est une fin du monde romantique. Dans le double sens du terme : "littéraire" avec les amours tourmentées, les sentiments exacerbés, la destinée tragique, forcément tragique qui fait écho au mal-être ; et puis celui, contemporain, qui évoque l'amour, les fleurettes, la légèreté. 

Dès les premiers moments du film, on est surpris : quoi, la fin du monde programmée ? avec un compte à rebours ? C'est pas comme un virus ou des aliens qu'on espère terrasser ; ou un tsunami géant qui épargnera quelques communautés de survivors. Là, il n'y aucune échappatoire. Et on se met à imaginer, comme les personnages : mais qu'est-ce qu'on va faire pour passer et profiter au mieux de ces derniers instants ? Et comme nous sommes tous des êtres charmants, n'est-ce-pas, on pense familles, amis, et fantasmes. Ainsi mon cher et tendre a décrété : "On va serrer fort nos enfants et petits-enfants, puis on s'en va mourir à Times Square, dans les lumières, la fête."

Mais rapidement, c'est une autre réalité qui se déroule sous nos yeux : les chaînes de télé qui ferment parce que ça ne sert plus à rien, les magasins aussi, les entreprises... des pillages, des émeutes, des crimes, pour certains, puisque soudain tout est permis... drogue, alcool, partouze, pour d'autres. Et c'est là qu'on a une première maladresse, à mon sens, car nos héros fuient la ville pour échapper aux tordus... et à la campagne, tout est paisible et merveilleux. Un peu réducteur. Une analyse plus fine aurait été bienvenue. Je pense que la réalisatrice aurait pu faire un film IMMENSE avec un pareil sujet. Mais il l'a traité de façon trop légère ; ceci dit, c'était peut-être son but. Auquel cas, je suis OK, j'ai beaucoup apprécié cette petite chose très inattendue et charmante.

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Parmi les autres petits bémols, je déplore quelques longueurs par ci par là... et puis aussi, disons-le tout net, les grimaces de Keira ! Je m'interroge depuis longtemps pour comprendre ce qu'on trouve à cette fille. Elle a parfois du charme, je le concède. Dans les films à costumes. Cela ne l'empêche pas d'exagérer ses expressions à outrance, mais elle porte bien le chignon et la robe à froufrous. Tandis que dans le monde moderne... on ne voit que ses yeux qui tournent dans tous les sens pour faire genre, ou qui au contraire se plissent à l'extrême et lui donne un air de petit bouddha à gros sourcils, ses sourires forcés jusqu'à la gerçure, son menton prognathe... On dirait qu'elle ne s'est pas remise de son rôle dans A dangerous method ! Mon homme était atterré : "Qu'est-ce qu'elle est moche !". Voilà Keira rhabillée pour l'hiver. Nous, on préfère Penelope, Cate, Kate, Scarlett, Eva, Angie...

Heureusement, moi j'avais mon Steve. Je l'adore, ce gars-là. Je ne sais pas pourquoi, mais qu'il fasse le clown, ou le petit homme lambda comme ici, je l'ADORE ! J'aimerais tant le voir dans des rôles plus forts, plus puissants, plus dramatiques ; il en a largement les moyens.

A noter aussi en troisième rôle principal, un tichien cro mimi !

En bref, un film vraiment étonnant, assez drôle, plutôt charmant. La dernière scène est vraiment émouvante.

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Il n'a pourtant pas eu un franc succès. 110.000 entrées chez nous. Une bonne moitié des critiques professionnels est conquise par ce je ne sais quoi que dégage le film, quelque chose qui pourrait évoquer Melancholia, dans un registre beaucoup plus léger ; une sorte de fable, de conte philosophique. L'Express résume lui ma position : "Sans être une réussite, le film est une étrangeté drôle et romantique." Parmi les détracteurs, j'ai noté ce commentaire de Critikat qui, lui aussi, résume bien la situation : ""Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare" rate son dynamitage des conventions du genre, renforcé par le festival de gesticulations de Keira Knightley." ! Pauvre Keira...

Les avis sont donc partagés. 

Et vous ?


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