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Derrière les mots

Publié le 15 décembre 2015 par Marcel & Simone @MarceletSimone

Le parcours de l'exposition est simple et efficace. Il permet de voir comment l'homme Hugo et son œuvre évoluèrent différemment, mais aussi comment l'artiste, qui domina pourtant la création du 19ème siècle, est en retrait par rapport à son versant érotique. Car chaque partie est accompagnée d'œuvres de ses contemporains qui eux s'y adonnèrent (dessins, peintures, sculptures, de Alexandre Cabanel, Achille Devéria, Auguste Rodin, Gustave Courbet ou Arnold Böcklin entre autres). La première salle est consacrée au jeune homme qui demeura vierge jusqu'à son mariage, exigeant la même " offrande " de la part de sa fiancée (Adèle Foucher), au jeune poète qui fonda une famille et commença son œuvre dans laquelle le romantisme asexué prime (et ce malgré la troublante Esmeralda dans Notre-Dame-De-Paris). Dans la deuxième salle on nous présente un être émancipé. Le mari a laissé l'épouse à Sainte-Beuve et s'en allé courir la gueuse. Au passage il y a rencontré un des grands amours de sa vie, Juliette Drouet, qui lui inspirera la plus équilibrée des passions puisqu'elle sera à la fois sentimentale et sexuelle. L'auteur lui aussi a repoussé les limites. Il donne la part belle aux actrices en leur offrant de beaux rôles de femmes, traite de la sensualité mais aussi des blessures de l'amour qui se manifestent après des trahisons ou des tromperies (Angelo, tyran de Padoue, Lucrèce Borgia). Dans la troisième salle, Victor Hugo est à son apogée. Célèbre, productif, admiré, l'homme navigue entre des maîtresses d'occasion (des servantes, des connaissances, des prostituées) et Juliette Drouet. L'amour bringuebale d'un excès à l'autre dans ses écrits : c'est soit le romantisme pur et naïf de Marius et Cosette, soit l'acte sale, condamnable, mais ayant des raisons excusables comme pour Fantine (Les Misérables). Une dernière salle s'attarde sur le fait que si Hugo n'a jamais versé dans l'érotisme littéraire, il a parfaitement su manier l'image du sexe en l'utilisant de manière métaphorique (le combat de Gilliatt et de la pieuvre dans Les Travailleurs de la mer par exemple).


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