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Critiques Séries : Occupied. Saison 1. BILAN (Norvège).

Publié le 15 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Occupied // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Occupied ou Okkupert en norvégien est une dystopie qui nous raconte comme un pays comme la Norvège, producteur important de pétrole et de gaz en Europe, pourrait se retrouver occupé par la Russie si le pays décidait d’abandonner l’exploitation de ces énergies pour privilégier une énergie propre qui pourrait inonder toute l’Europe. Le problème ? L’Europe est l’un des plus gros clients de la Russie pour les énergies telles que le pétrole et le gaz, un manque à gagner que la Russie ne peut pas supporter. Je ne serais pas surpris que Occupied ait une grosse part de réalité si jamais il y avait quelque chose de ce genre là qui était développé. Créée par Jo Nesbo (Headhunters, Arme Riddere), ce dernier est connu pour être l’un des maître du thriller scandinave et c’est sur une idée bien à lui que Occupied est née. Cette série singulière, audacieuse et réellement palpitante n’a de cesse de surprendre au fil des épisodes et des retournements de situation. C’est rythmé, non seulement par l’action mais aussi par des dialogues et des personnages particulièrement bien écrits. J’avais peur au départ que Occupied ne soit pas à la hauteur des attentes, qu’elle soit une série décevante ou en tout cas qu’elle parte en sucette. Après tout, une dystopie c’est bien souvent quelque chose de complexe à développer et l’avantage de cette série est de ne jamais tomber dans certains clichés.

Dans un futur proche, le Premier ministre norvégien, écologiste convaincu, annonce l’abandon, au profit d’énergies alternatives, de l’exploitation des énergies fossiles qui ont fait la richesse norvégienne. Mandatée par les États de l’Union européenne, la Russie décide aussitôt d’occuper le pays et d’y relancer les forages pétroliers. En quelques heures, Oslo et ses provinces sont mises sous tutelle. Sans chars ni bruits de bottes, la Russie étend son emprise, mettant désormais politiques et citoyens norvégiens face à un dilemme : résister ou collaborer ? Résister, au risque de tout sacrifier à des idéaux patriotiques et démocratiques abstraits, ou s’accommoder de cette omniprésence russe qui perturbe si peu, en apparence, l’ordre des choses ?

Un suspense tendu doublé d’une formidable leçon de géopolitique, voici ce que l’on retenir de Occupied. Car d’un point de vue géopolitique, c’est une série qui cherche à raconter quels sont les enjeux dans un pays comme la Norvège (notamment sur les énergies). La place de l’Europe (de l’Union Européenne) et puis aussi de la Russie, mais également la question des énergies propres. Ce n’est pas un débat simple et en pleine COP 21, je trouve que Occupied a toute sa place. Cela permet de se demander si finalement la Russie serait capable de renoncer à une grosse partie de ses revenus si jamais l’Europe trouvait une nouvelle énergie moins cher et beaucoup plus écologique. C’est une série qui rappelle les enjeux écologiques pour un pays et les terribles catastrophes qui peuvent arriver. D’ailleurs, le Premier ministre norvégien a été élu pour ça. La série, prend petit à petit de l’envergure, compte bien prouver que son sujet a beaucoup plus à raconter que l’on ne pourrait le penser. Au départ, ce ne sont que des élucubrations, beaucoup de dialogues et des actions qui sont discrètes. On voit petit à petit la Russie prendre place sur le sol norvégien mais cela n’a pas toujours les pires conséquences.

Notamment pour les propriétaires d’un restaurant sauvés grâce aux russes et leur argent. Sauf que voilà, là aussi cela permet de poser des questions complètement différente. Occupied révèle ainsi petit à petit la complexité d’une étrange intrigue car le but n’est pas de stagner et à chaque nouvel épisode, quelque chose vient plus ou moins changer la dynamique de la série. Les grandes manoeuvres vont alors s’intensifier à la fin de l’épisode 7 et les politiques sont terriblement impuissants. La guerre de résistance s’organise quant à elle de façon sous jacente. Le mouvement pour la Norvège libre est par exemple quelque chose qui se dessine énormément dans les deux derniers épisodes (notamment avec le cliffangher d’entre deux). Mais au fur et à mesure, Occupied reste toujours très subtile et lucide dans son analyse des évènements. Ce n’était pas forcément gagné d’avance mais le résultat est clairement au rendez-vous. Si la fin de saison reste frustrante (notamment car l’on espère forcément une saison 2 alors que la série ne se conclut pas du tout à l’issue de cette saison), et ce même si elle n’a pas encore été renouvelée à l’heure où j’écris ces lignes. On ne peut que le souhaiter.

Surtout que cette fin de saison mêle pas mal de choses. A commencer par l’ellipse, les points de suspension. Il y a donc des choses qui restent en suspend, comme si Occupied ne voulait pas forcément donner de fin à cette très belle histoire. C’est presque maladroit puisque la série reste grandement ouverte à l’issue de cette saison. C’est bien la seule chose décevante étant donné que le reste fonctionne très bien. Le rythme reste bon, les personnages sont au rendez-vous, etc. On peut y voir donc une maladresse, mais aussi une ruse scénaristique (afin de pousser au renouvellement ?). Finalement, Occupied est une nouvelle très bonne surprise venue de nos amis norvégiens. Ils démontrent encore une fois leur capacité à bousculer le monde des séries avec des idées qui fonctionnent très bien.

Note : 8/10. En bref, agréable surprise.


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