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Nymphomaniac - vol. 2 - 6/10

Par Aelezig

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Un film de Lars Von Trier (2014 - Danemark, Belgique, France, Allemagne, UK) avec Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgard, Shia LaBeouf, Jamie Bell

Moins bien que le premier.

Attention contient des scènes très explicites

L'histoire : Joe continue de raconter son histoire à Seligman. En couple avec Jérôme, auquel elle est vraiment attachée, et réciproquement, elle a eu un enfant. Mais Joe ne parvient plus jamais à l'orgasme et s'acharne à retrouver la sensation perdue. Jérôme, consterné de ne pouvoir satisfaire sa compagne, lui propose de tenter quelques expériences... sans lui. Joe va alors s'engouffrer dans une voie aux limites de la perversion.

Mon avis : Le message reste fort, les scènes aussi. Certaines images, contrairement au chapitre 1, sont assez gratuites, nuisent au film et à l'intérêt de son propos. Ceci dit, quelques unes sont amusantes, comme celle des deux blacks qui se disputent, le zizi en l'air...

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Mais dans l'ensemble, le sexe reste résolument "clinique" et ça, c'est bien. L'enquête continue : l'orgasme et la vie sexuelle sont-ils si importants qu'il faille les rechercher à tout prix, ou bien finalement... est-ce qu'on ne pourrait pas laisser tomber et... vivre, tout simplement ? Les tentatives de Joe pour répondre à ces questions sont violentes, sombres, infiniment tristes.

En plus de cette longue interrogation sur le sexe, où les hommes s'accorderont, je pense, à traiter Joe de super salope, LVT, à ma plus grande joie, fait soudain dire à Seligman : "Vous ne devez pas culpabiliser ! Si vous étiez un homme, personne ne trouverait rien à dire sur ce que vous faîtes." Génial ! Je l'adore, ce LVT. Qui, taquin, nous en remet encore une couche avec une dernière scène fracassante ! Inattendue, réjouissante, mais terrible, elle enfonce le clou, si je puis dire, et nous laisse pantois. Seligman n'a rien compris, en fait.

Charlotte est très touchante et son visage multiplie les expressions, entre chagrin, questionnements, douleur, souffrance...

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Mais tout cela devient un peu répétitif, même si cette descente aux enfers demeure un moment de cinéma bien plus intellectuel et cérébral qu'il n'y paraît et que le réalisateur brosse, sans concession, un portrait de femme aussi surprenant qu'attachant. Bien que j'aie vu les deux chapitres à plusieurs mois d'intervalle, je trouve néanmoins vraiment une impression de "redite". Je pense que LVT aurait dû faire un seul film, de 2 h ou 2h30. Plus concis, plus ramassé, cela aurait pu être grandiose !

Car, bien au-delà du scandale et du plaisir de choquer, LVT livre encore une fois un cinéma très particulier, original, brutal et brillant, un cinéma qui interroge, qui interpelle, qui réveille. Intelligent, quoi. Et c'est vachement bien.

A noter, une scène rappelle très fortement Antichrist, avec le petit garçon, laissé seul, attiré par la fenêtre où il voit la neige qui tombe... D'ailleurs, ça me donne envie de le revoir, celui-là... car je n'avais pas su déterminer si j'aimais ou si je détestais et j'ai mis 5. Depuis j'ai vu Breaking the waves, Melancholia, également des portraits de femmes, somptueusement noirs, et finalement, tout est très cohérent. Je suis sûre que j'adorerai Antichrist à la seconde lecture... Y a plus qu'à...

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Les avis sont partagés, évidemment, comment pourrait-il en être autrement ? La presse se partage entre les scandalisés (il paraîtrait que LVT est juste lourdingue et artificiel) et les fans absolus d'un cinéma qui dérange. Un peu pareil pour les spectateurs, mais avec une plus grosse part de choqués... Faut dire que ça n'y va pas avec le dos de la cuillère. 72.000 entrées en France seulement.

Pourtant, ce n'est pas un film pornographique. On n'est pas là pour voir du sexe, on est là pour parler de la sexualité, et c'est très différent.


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