Duo d'escrocs - 0/10

Un film de Joel Hopkins (2013 - UK, France) avec Emma Thompson, Pierce Brosnan, Timothy Spall, Celia Imrie, Laurent Lafitte, Louise Bourgoin

Complètement débile...

L'histoire : Richard, la soixantaine, a vendu sa magnifique entreprise pour pouvoir prendre une retraite bien méritée. Toutes ses économies, et celles de son épouse, Kate, dont il est séparé, sont constituées par des valeurs issues de ladite affaire. Le jour où Richard se rend au bureau pour la dernière fois, c'est-à-dire pour son pot de départ, il apprend que la boîte ne vaut plus un clou. L'acheteur est en fait un financier parisien qui achète, vide et revend des sociétés, sans se soucier des salariés. Furieux, Richard, accompagné de Kate, part à Paris où le carnassier leur rit au nez. Apprenant qu'il a offert à sa dulcinée un diamant de plusieurs millions d'euros pour leurs fiançailles, le duo imagine tout un statagème et, aidé par un couple d'amis, va tenter de ravir le caillou, le remplaçant par un faux, afin de se payer sur la bête...

Mon avis : Une petite comédie après un lendemain de fête ? Oui, bonne idée. Quoique...

 

Comment, mais comment des producteurs et des acteurs peuvent-ils valider des projets aussi catastrophiques ? On doit tout de même bien voir à la lecture du scénario, des dialogues, que ce truc va être infâme ! Suffit-il d'avoir un casting de luxe ? La preuve que non ! Et pourtant on se fait piéger, puisque c'est bien ça qui nous a attirés sur ce film...

Scénario grotesque, vu et revu, pourtant abracadabrant (comment l'entreprise de Richard se retrouve-t-elle du jour au lendemain sans un sou par ce tour de passe-passe financier ? la Bourse va vite, mais quand même... Et ce bijou somptueux, nos "escrocs" ont trouvé où le receleur pour le monnayer ? et leur faux, ils l'on fait fabriquer sur mesure ? les sexagénaires qu'on nous présente perclus de rhumatismes mais escaladent façades et falaises sans sourciller, magnifique !... et je vous en passe et des meilleures...), des gags qui ne sont même plus des gags mais des clichés, lesquels viennent s'ajouter aux autres, innombrables, à commencer par les "cartes postales" de Paris et de la Côte d'Azur.

Et ce pseudo-gag récurrent : les quatre loulous, au ralenti, prêts à en découdre, accompagnés par une musique rock, censée faire contraste bidonnant par rapport à l'âge des intéressés... Tellement facile, tellement superficiel ! Ca m'a gonflée, mais gonflée !

Emma Thompson, Pierce Brosnan, Timothy Spall... ces excellents acteurs britanniques, se couvrent de ridicule ! Laurent Lafitte me déçoit de film en film. Il ne fait vraiment pas honneur à sa carte de visite Comédie Française ; les dirigeants de la compagnie doivent se bouffer les doigts jusqu'à l'os. Quant à Bourgoin... alors là, Bourgoin... c'est le mystère total : comment cette fille peut-elle encore être choisie dans un film ? Elle est jolie, certes (quoique ce ne soit pas mon genre, il y en a de bien plus belles), mais décidément elle joue comme un pied et elle est raide comme un piquet, avec une démarche qui ferait s'écrouler de rire Karl Lagerfeld.

A la décharge des comédiens, on peut dire qu'il n'y a aucune direction d'acteur... ils sont en roue libre et font n'importe quoi. Et le doublage semble avoir été réalisé en cinq minutes chrono dans un vieux labo clandestin. Rarement entendu une horreur pareille. Les voix sortent d'outre-tombe, le texte est récité, sans âme. Peut-être est-il préférable de le voir en V.O. mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

Consternant.

Critiques presse plus ou moins indulgentes, mais le public ne s'est pas bousculé en salle : 180.000 entrées.