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[Critique] The Big Short – Le Casse du Siècle

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

Affiche the big short - le casse du siècle
Wall Street. 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des médias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point… le casse du siècle ! Michael Burry (Christian Bale), Mark Baum (Steve Carell), Jared Vennett (Ryan Gosling) et Ben Rickert (Brad Pitt) : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques … et tenter de rafler la mise ! Tel est le pitch du film The Big Short – Le Casse du Siècle, dernière découverte en salle de l’année.

Plutôt habitué jusqu’ici aux comédies potaches (Frangins malgré eux, Very Bad Cops, La Légende de Ron Burgundy), le réalisateur américain Adam McKay survient là où on ne l’attend pas en s’emparant de cette histoire inspirée de faits réels et adaptée du livre de Michael Lewis. Celui-là même à qui l’on doit les best-sellers The Blind Side, qui a valu l’Oscar de la meilleure actrice à Sandra Bullock, et Moneyball (Le Stratège en VF), où Brad Pitt tenait le premier rôle. Rien d’étonnant donc à retrouver ce dernier à la production de The Big Short – Le Casse du Siècle avec sa société Plan B. A vrai dire, la surprise vient davantage du traitement réservé au long-métrage, celui-si s’apparentant en effet à une sorte de patchwork mêlant comédie, drame et documentaire, et renvoyant inévitablement à la réalité. A la manière d’un Scorsese, la voix-off est omniprésente et la narration complètement explosée. En parlant de Scorsese, on notera d’ailleurs le clin d’œil appuyé au Loup de Wall Street avec l’apparition de Margot Robbie, que l’on devine dans le même rôle, en tant que vulgarisatrice du jargon financier. Un procédé amusant qui fera d’ailleurs intervenir d’autres guests durant le récit.

Photo the big short - le casse du siècle
Toutefois, si le film emprunte à l’œuvre de Scorsese un peu de sa folie, il n’en demeure pas moins extrêmement sérieux à bien des égards. Notamment dans la précision des faits relatés et dans l’utilisation des termes employés. C’est d’ailleurs certainement dans ce savant mélange de comédie et de sérieux que le long-métrage puise sa singularité. Bien sûr, l’ensemble peut paraître un peu déroutant à première vue mais le récit captive rapidement. D’abord parce que celui-ci s’avère très accessible malgré la complexité du jargon employé (Swap, MBS, Shorter, CDO…). Ensuite parce qu’il bénéficie d’un rythme soutenu pouvant s’appuyer sur des dialogues percutants et un montage énergique. Et enfin car il révèle des personnages hauts en couleur, en marge des financiers lambdas de Wall Street. Ni bons, ni mauvais, les protagonistes ont anticipé ce que personne ne pouvait, ou voulait, voir et ont agi en conséquence. Et si leurs actions s’avèrent à ce point intéressantes, c’est aussi grâce au relief que les acteurs parviennent à leur insuffler entre deux répliques cinglantes. En particulier Christian Bale et Steve Carell qui marquent les esprits dans des registres très différents.

Pour conclure, avec The Big Short – Le Casse du Siècle, Adam McKay signe donc une comédie dramatique pas franchement originale mais redoutable d’efficacité. Porté par un casting royal et une énergie folle, le film met en lumière les dérives du monde financier de façon humoristique et intelligible. A l’instar des personnages, on ne peut d’ailleurs s’empêcher d’être quelque peu dégouté par cette réalité qui est la nôtre à l’issue du visionnage.



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