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À la recherche du sixième continent

Publié le 06 janvier 2016 par Aicasc @aica_sc

« OPALINE ET VÂYOU »

Solo show de Jérémie Paul

Jérémie Paul, ÉcumeV, peinture sur soie, 240 x 140 cm, 2015 (détail)

Jérémie Paul, ÉcumeV,
peinture sur soie, 240 x 140 cm, 2015 (détail)

Du 08 janvier au 06 février 2016
Du mardi au samedi de 14h00 à19h00

MAËLLE GALERIE
Galerie d’art contemporain
1 – 3 rue Ramponeau 75020 Paris

http://www.maellegalerie.com

HypoPasthèque, Aquarelle sur papier, 41x31cm, 2014

HypoPasthèque, Aquarelle sur papier, 41x31cm, 2014

Inaugurée en 2012 à Paris, la Maëlle Galerie, galerie d’art contemporain, a pour vocation de fédérer des pratiques artistiques actuelles.
Installée dans le quartier de Belleville, son désir est de lancer, de promouvoir et d’accompagner des artistes émergents et confirmés sur le plan national et international.

Coldsouth aquarelle sur papier 31 x 41 cm 2014

Coldsouth aquarelle sur papier 31 x 41 cm 2014

A la recherche du sixième continent

Myriam Odile Blin, sociologue, décembre 2015

Tel un passeur de mondes, Jérémie Paul cultive l’entre deux. Entre terre et mer, sacré et profane, animal et humain, masculin et féminin, entre le même et l’autre, foisonnent des espaces im(pré)visibles, que Jérémie Paul explore. Jérémie Paul n’aime pas l’exotisme : celui-ci tente de séparer l’ici et l’ailleurs, ce qui depuis toujours s’hybride.
Tel un Ulysse vagabond, Jérémie Paul a côtoyé les rives de plusieurs genres artistiques, expressionnisme, surréalisme, pop art, dessin satyrique, cartoons et les icônes de plusieurs civilisations. Il part à la rencontre de multiples techniques, installation, porcelaine, gravure, peinture, dessin. Mais la saturation des couleurs du lagon et la fluidité des espaces insulaires, il les retrouve principalement dans l’usage du pastel et des encres sur soie. Et Jérémie Paul ne retient à chaque halte de sa traversée des styles, des cultures, des techniques et des mondes, que ce qui lui permet de construire un espace poétique aussi inattendu que celui de la rencontre d’une pastèque et d’un hippopotame, d’un condor et d’une casquette.
Les hybridations croissantes des cultures et de leurs images, les engloutissements, les acculturations, les survivances et les disparitions, les fabuleux syncrétismes des peuples, de leurs divinités et de leurs langues provoquent parfois ces instants de grâce inouïe, auxquels l’artiste est aux aguets. Aux aguets de temps improbables encore, comme ce calme intense après le passage du cyclone Hugo sur l’île de la Guadeloupe.

Botte 2012 faience emaillee 30x22x10cm

Botte
2012
faience emaillee 30x22x10cm

D’Haïti, Jérémie Paul retient la figure d’Erzulie, entre Madone et vaudou.
Du Mexique, où il séjourne à plusieurs reprises, le rouge incandescent des laines des tapissiers des montagnes qui lui prêtent leur savoir-faire pour tisser un tapis à l‘effigie d’Erzulie, et dont la pointe s’achève dans une goutte de sang.
Du japon, la vague universelle d’Okusai, de l’hindouisme le dieu Vâyou, insaisissable, des USA, la pop culture, les boîtes de soupe d’Andy Warhol, remplacées par des tranches de cake tout aussi facétieuses qui forment comme autant d’écrans à images, les Clippers, héros du basketball, et l’étoile noire de star wars, enfin le fameux «yes we can» réapproprié par un Mickey transgenre.
De la Chine, il utilise les soies aux multiples brillances et textures.
Crêpes, pongées et autres variétés soyeuses offrent des tombés ondoyants qui accueillent une vague qui se dessine et redessine à l’infini et que l’artiste peint selon des techniques traditionnelles.
Dans ce bruissement fluvial d’images et de formes, un nouveau continent advient, un continent d’après la fin des vieux mondes engloutis dans le maelstrom de la mondialisation. Un continent fait d’îles et de passages entre les récifs. L’art de Jérémie Paul est un archipel.

 


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