I love you…But I love me more

Par Elise Côté De L’Isle

Tu as déjà aimé ? Aimé à en crever ? Aimé au point de t’oublier complètement ? Ses centres d’intérêt sont devenus les tiens ? Avant tu aimais la lecture, le jell-o et aller marcher avec le chien, mais avec lui, c’était plus billard, méchoui et grandes virées. Comme moi, tu t’es probablement dit qu’en amour, il faut faire des compromis, que les deux doivent faire leur « bout de chemin ». Mais ton bout à toi il a été plus long que le sien ? C’est pour ça que, à chacun de tes temps libre, tu t’es appliqué à le rendre heureux. Comment ? En faisant toutes les tâches de la maison avant qu’il revienne du travail, en te privant de sortir avec tes amies pour pouvoir être avec lui quand lui était dispo et en te moulant à son mode de vie comme si c’était le tien. Pourquoi ? Parce qu’en toute honnêteté, tu avais peur qu’en arrêtant de faire tout ça pour lui, il cesserait de t’aimer.

C’est en revenant dans le clan des célibataires que ça m’a frappé. Mon comportement. Oui parce qu’il s’agit bien du mien, et pas du sien. Mon comportement de femme dépendante, tellement, qu’à force de vouloir être aimé, j’ai oublié la personne que je devais aimer de manière inconditionnelle : moi-même. J’ai oublié à quel point il est agréable de prendre du temps pour moi, de décentraliser l’attention que je lui portais, de dire « non » une fois de temps à autre, de m’accorder le droit de ne pas être…parfaite. Je me suis oublier, perdue dans cette relation à sens unique que j’avais créée.

Combien de fois on s’est fait dire que « la base d’une relation commence par le respect de soi » ou « commence par t’aimer avant d’envisager aimer quelqu’un d’autre ». Bin devine quoi ? Un jour ou l’autre (je te le souhaite), tu vas te réveiller et peser le poids de ces mots là. « I love you…But I love me more » (je t’aime…mais je m’aime davantage) a dit Samantha Jones (de Sex and the City) et ce sont là ses plus sages paroles (on s’entend qu’il n’y en a pas eu beaucoup d’autres).

En gros, aimer ne veut pas dire se perdre de vue ni faire de l’élu le centre de l’univers. Il y a moyen d’aimer beaucoup, passionnément et à la folie, en se divisant les responsabilités, en ayant des intérêts divers et en demeurant celle qu’on est. Les concepts d’équilibre et d’équité devraient toujours être à la base d’une relation solide et ça, ça veut dire de moins donner et de plus partager.