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Back Home

Par Filou49 @blog_bazart

08 janvier 2016

backhome

Au départ j’avais prévu de publier ce vendredi mon top cinéma de 2015 car le 8 janvier est une bonne date pour tirer un trait sur une année cinéma, et puis en le faisant je me suis aperçu qu’allait figurer dedans un film dont je n’avais pas encore parlé car il est sorti dans les dernières semaines de l’année, et j’ai eu particulièrement du mal à tenir le rang de mes chroniques ciné, dans la dernière partie d’une année qui a fini à toute berzingue.

Contrairement à ce qu’on pourrait deviner, ce film n’est pas au delà des Montagnes de Jia Zhangke- qui figure au palmarès de pas mal de cinéphiles- j’ai bien vu ce film dans les temps et je reviendrais dessus mais malgré toutes ses qualités, il ne m’a pas assez emporté pour figurer dans mon classement final.

En revanche, le Back Home ( dont le titre initial Plus fort que les bombes a été changé pour la sortie en salles, suite aux attentats du 13 novembre, qui a pourtant connu un accueil bien tiède lors du dernier Festival de cannes où il était en sélection officielle, m’a vraiment totalement emballé, de telle sorte que l’inclure dans ce top ten- le suspens est de savoir à quelle place- m’a semblé être une évidence dès la fin de la projection.

D’ailleurs, je dois constater que cette année, les plus beaux films présentés en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2015 avaient tous ou presque pour thématique le deuil car après « Valley of love » de Guillaume Nicloux et « Mia Madre » de Moretti ( tiens, et si eux aussi, figuraient dans le top ten???), « Back home »qui traite de pas mal de sujets différentes en filigrane,  aborde en premier lieu, de très belle manière, cette grande difficulté pour les membres d’une même famille à surmonter un deuil même plusieurs années après qu'il soit survenu.

back home

Si la famille dont nous parle Back home semble être de prime abord une famille- certes un peu dysfonctionnelle- comme les autres, Joachim Trier a l’intelligence de nous rappeler que chaque être et chaque chemin pour tenter de se remettre d’un deuil sont singulier et ont chacun leur beauté et leur légitimité.

Back Home aborde ce sujet le deuil avec douceur, sans jamais l'empoigner frontalement, mais tout en proposant quelques envolées lyriques particulièrement judicieuses et bienvenues.

N’ayant pas vu Oslo 31 aout, un film que beaucoup ont préféré à Back Home, je ne connaissais pas l’univers et l’ambiance du cinéaste danois, mais force est de constater que le cinéaste n’a pas perdu son âme en venant à Hollywood tant le soin apporté à beauté des images – belles couleurs froides et lumières naturelles- et de la musique sert idéalement les questionnements et tourments de ces personnages masculins qui nous semblent être des frères de deuil.

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Le scénario n’est pas vraiment linéaire, il navigue d’une scène du présent à un flash back, à une scène revue sous un angle différent et cette confusion des situations et des sentiments épouse parfaitement la tentative de ce père de famille ( excellent Gabriel Byrne, qu’on est heureux de retrouver dans un rôle assez proche de la formidable série En Analyse) et de ses deux garçons de cherchent à reconstituer le puzzle des derniers moments de vie de leur mère/épouse d’autant plus que comme rarement, le tout s’enchevêtre avec une fluidité et une maitrise parfaite

 Sans jamais s’appesantir dans des discours sentencieux et moralisateurs, Back Home nous rappelle de fort belle manière à quel point il faut prendre soin de nos proches, prendre soin de nos enfants, même la communication est difficile et que les êtres humains n’ont rien de super héros, avec plus de faiblesses que de forces.

 Parmi le casting particulièrement solide, une révélation, Devin Druid, dans le rôle de Conrad Reed, le benjamin de la famille, particulièrement émouvant dans le rôle du jeune adolescent mutique et complexe, et qui vaut aux films quelques beaux instants de grâce comme cette scène à la fin du film, ce  retour d’une fête d’adolescents avec une voix off qui nous fait penser au meilleur des chansons (et des pièces) de Vincent Delerm, à la fois profondément mélancoliques et joyeuses et solaires en même temps.

On pense aussi parfois en voyant Back Home aux films de Gus Van Sant, aux romans de Laura Kashiske bref, que de belles références qui loin de couler le film, rendent ce Back home profondément bouleversant et hypnotique et font assurément de ce magnifique film une des grandes œuvres de cette année qui vient de s’écouler.

 


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