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Jusqu'où pousser ses enfants?

Publié le 12 janvier 2016 par Lesimparfaites
On a tous entendu parler du documentaire Parents Inc. sur les parents qui veulent trop que leurs gars réussissent au hockey. L'extrait du petit gardien qui implore son père de lui adresser un regard d'encouragement m'a brisé le coeur. Je n'arrive pas à comprendre ce qui poussent les parents à pousser autant leurs enfants dans des activités où la seule préoccupation devrait être de s'amuser.
Que ce soit le hockey, la gymnastique, le patinage artistique, le violon ou toute autre activité qui demande un don de soi (autant de l'enfant que du parent) et un focus obsessionnel qui fait oublier tout le reste (ou presque) pour exceller dans un domaine précis. Toute mon enfance, j'ai joué au badminton, au kickball, au basketball au parc avec mes voisins et on s'amusait beaucoup. Je me suis complètement désintéressée du sport quand est arrivée la notion de compétition... à l'école: quand il a fallu "gagner" au badminton (j'aimais bien mieux jouer à faire un maximum d'échange sans que le volant ne tombe par terre!) et que s'enfarger en dribblant n'était plus un moment cocasse de la game au basket mais un drame qui m'envoyait directement sur le banc en châtiment honteux (alors que j'en riais encore!).
Je n'ai pas une once de compétitivité en moi et je n'ai pas su en transmettre à mes enfants. Me mesurer aux autres: pourquoi faire?! Mais faire des efforts et avancer sans perdre de vue l'objectif que je me suis fixé à moi, ça oui! Rire un bon coup en faisant une gaffe: encore mieux!
Je suis donc à des années-lumières des parents qui perdent de vue leur enfant pour supporter démesurément "l'athlète". Le petit gardien qui implore son père, j'ai donc le goût de lui dire que c'est telllement pas grave. Sérieusement, on s'en fout complètement de perdre une game, non? Ben voilà pourquoi on ne me verra jamais dans les gradins. Je ne comprends pas la gravité de la situation. Je ne comprends pas pourquoi il faut être fâché, déçu ou démesurément fier. Ça ne m'interpelle absolument pas.
Au retour des Jeux du Québec l'an dernier, Lili devait joindre une équipe pour continuer à pratiquer son sport. On était motivés car elle semblait l'être mais quand est venu le temps de se lever à 7h le samedi matin pour aller à la première pratique, on s'est dit (et elle aussi!): euh, pourquoi?
Elle pratique son sport à l'école, peut quand même participer à des tournois, mais ne deviendra jamais une championne du monde. Et quand même bien on se lèverait tous les samedis matins à 7h, elle ne le deviendrait pas non plus. Elle aime son sport mais elle aime aussi dormir le samedi matin! Et elle aime plein d'autres choses qui ne demandent pas d'être "la meilleure".
Être fier des efforts investis (même si les résultats ne sont pas toujours au top), curieux, ouvert, intéressés à plusieurs choses différentes, être capable de rire de soi, de reconnaître ses limites, ses forces et ses faiblesses, ça me semble aussi de bonnes valeurs à transmettre. Pour soi. Pour être une meilleure personne. Pas pour être le (ou la) meilleur(e).


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