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Humains - 2/10

Par Aelezig

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Bon ça y est, ils ont fini leur maintenance chez Canalblog... Mais les images ont du mal à venir. Patientons encore un peu, mes amis !

Un film de Jacques-Oliver Molon et Pierre-Olivier Thévenin (2009 - France, Suisse, Luxembourg) avec Lorant Deutsch, Sara Forestier, Dominique Pinon, Elise Otzenberger, Manon Tournier

Allez... c'est pas si grave... y avait du potentiel...

L'histoire : Le professeur Schneider, anthropologue, son fils, et une jeune étudiante, se penchent avec stupéfaction sur un crâne datant du Moyen-Age mais qui pourtant ressemble à celui d'un homme de Néandertal. Ils décident d'aller fouiller l'endroit mystérieux d'où il vient, la Suisse (on ne rit pas). Et là... un accident de voiture les précipite dans une vallée perdue, isolée.

Mon avis : Mon Challenge Cinéma 2016prévoit de regarder un film... qui a eu de très mauvaises critiques. Non, non, je ne suis pas maso ! Ca pouvait être intéressant : quelquefois des films bardés d'étoiles me laissent totalement indifférente, tandis que d'autres, démontés, déboulonnés, me plaisent bien. Alors peut-être allais-je avoir une bonne surprise ?

Non. 

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D'abord, je vous donne les critiques en question pour vous permettre de mesurer la hauteur du défi : "Un film Z plus risible que frissonnant, à force de ridicule." - "Tout concourt à faire de ce film d'épouvante un film épouvantable" - "Humains peut se targuer de coller une jolie gueule de bois à ceux qui, en entrant dans la salle, se voyaient déjà défendre la nouvelle génération de cinéma de genre francophone..." - "TOUT (mise en scène, casting, dialogues) part en sucette. Avec Lorant Deutsch déguisé en Shia Lebeouf et Sara Forestier qui aurait mieux fait de céder sa place à Paris Hilton" - "Ces deux réalisateurs ne manquent pas de potentiel. Mais de grâce, qu'ils quittent l'âge de pierre pour l'âge de raison!" Les spectateurs sont d'accord à la quasi unanimité ! Finalement, moi, je suis un peu indulgente !

Au début, j'ai presque cru que je tenais une pépite, injustement décriée. Au début seulement. On avait Philippe Nahon (qui meurt rapidement dans l'histoire), Lorant Deutsch, son fils maladroit, et la jolie Sara Forestier en étudiante brillante ; tout ce petit monde-là, anthropologues, s'interrogeant sur un crâne récent présentant... les caractéristiques de l'homme de Néandertal. Pas si mal, pour démarrer. 

Et puis cette histoire portait quelques promesses : on n'a jamais su pourquoi l'homme de Néandertal s'était éteint. Savoir qu'une petite communauté existait encore, c'était hyper excitant comme deal. Et puis ça m'a fait penser à un film que j'aime beaucoup, bien que lui aussi souvent éreinté par la critique : Le dernier Cheyenne. Sauf que dans ce dernier, outre le fait que la réalisation et l'interprétation sont nickel, le scénario est plus plausible : des Amérindiens vivant exactement comme autrefois, pourquoi pas ? on ne remonte pas 30.000 ans en arrière. Et puis une vallée perdue dans un territoire aussi immense et accidenté que celui des Rocheuses aux Etats-Unis, ça pourrait le faire. Alors que là, on est en moyenne montagne... en Suisse !!!

Tout de même, ce scénario me donnait envie de voir la suite.

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Hélas, ça part rapidement en vrille, lorsque nos personnages ont un accident de voiture : ils foncent dans un ravin, un grand ravin. La voiture est ratatinée dans le fond... mais ils en sortent avec quelques égratignures seulement. Même pas de airbags pourtant. Génial. Bon y a le papa qui meurt quand même, mais les autres : en pleine forme. Ils se mettent donc en route pour aller chercher du secours et rapatrier le corps.

Ces petites aventures en forêt profonde durent une bonne moitié de film. Là j'ai commencé à bailler, je l'avoue. Toujours pas de Néandertal à l'horizon. Quand ils apparaissent, hum, ce n'est guère convaincant... mais ça aurait pu. C'est ça qui est bizarre dans ce film. Il y a quelques bonnes idées, mais tout est complètement raté.

Le dernier quart d'heure, c'est carrément Grand Guignol : on passe en mode violent et gore, sans aucune légitimité (peut-être pour justifier la catégorie dans lequel le film voulait être classé : épouvante... que personnellement je me garderai d'utiliser), les surprises et rebondissements s'enchaînent, tous plus ridicules les uns que les autres. Quant à l'image finale, la gamine dans la foule, les yeux perdus... y a un message ? Ouh ouh y a quelqu'un ? Elle est grave traumatisée ? Elle a été violée et elle a un polichinelle dans le tiroir qui va permettre à la "race" de ne pas s'éteindre ? Pas clair, pas clair.

Comme l'histoire même du crâne, au début ? Vu que cette petite tribu vit dans un coin reculé où personne n'accède, comment diable est-il arrivé sur le bureau du professeur Schneider ? Tout beau, tout neuf, et tout seul ? Pas d'autres os, pas d'autres vestiges ? Affolant, cette affaire...

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Les dialogues, j'aime autant vous dire que ce n'est pas du tout du Audiard ! D'une platitude et d'une bêtise affligeante, ils ne sont même pas naturels. Avec des expressions toutes faites qui apparaissent comme un cheveu sur la soupe. Ou bien des petites phrases pour accompagner une image qui a elle toute seule expliquait très bien le topo. Genre Sara qui se lève parce que Thomas l'appelle et qui se croit obligée de dire aux autres "Je reviens". Ah ouais ? Nous on croyait que tu te barrais sans eux...

Aucune direction d'acteurs, c'est la catastrophe. Les filles n'arrêtent pas de pousser des cris stridents (ce qui est une vision hyper macho, disons-le) et les hommes font des grimaces à n'en plus finir pour exprimer les innombrables émotions et réflexions qui leur passent dans la tête pour un espace temps de 3 secondes... on dirait presque qu'ils jouent au ralenti ! Ah ah ah !

La vallée du Lötschental, où a été tourné le film, est connue pour son carnaval qui voit le village envahi par les "tchagattas". Selon une coutume ancestrale, une fois par an an les Lötschards subissent une étrange métamorphose. Portant masque de bois, revêtus de peaux de bête et bardés de cloches, ils se transforment d'un coup en êtres primitifs et démoniaques : les tchagattas. Tous plus effrayants les uns que les autres, ils s'en vont par petits groupes sur les routes et les chemins, semant la panique. Ce carnaval s'inspire de vieilles légendes locales.

Bref... c'était vraiment pas terrible, mais au final, j'ai bien rigolé !


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