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Creed: l'héritage de Rocky est en de très bonnes mains..

Par Filou49 @blog_bazart
19 janvier 2016

  

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Lundi soir de la semaine dernière, l' incontournable Institut Lumière- un lieu formidable dont je ne parle, hélas, pas assez sur ce blog-  organisait, en préambule de son  3ème festival "Sport, Littérature et Cinéma", qui a lieu  à partir de ce  jeudi  21 jusqu'à dimanche 24 janvier, une avant première du Film " Creed- l'héritage de Rocky Balboa", pour une projection deux jours avant sa sortie officielle dans les salles dans un Pathé Bellecour particulièrement excité- il y a avait quelques champions du monde de boxe dans la salle, cela expliquait sans doute l'adrénaline ressentie ce soir là-.

Si cette projection du 7ème épisode d'une saga qui a révolutionné le film de boxe et même le film de sport au cinéma semblait fort à propos dans le cadre de ce  Festival, mon impatience de voir ce film avant sa sortie était sans doute moins attendue, car, comme je le disais lors de ma récente  chronique de la Rage au Ventre- ( un film qui vous a d'ailleurs beaucoup plu vu le classement qu'il a obtenu dans votre top internaute), le film de boxe, avec ces clichés et ses passages attendus n'est pas forcément celui qui m'excite le plus de prime abord.


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Mais sans vraiment expliquer pourquoi, et sans que mon inspérable Michel n'arrive à comprendre cette incongruité qui ne colle pas avec mes goûts habituels, j'ai toujours eu une tendresse particulière pour cette franchise ainsi que pour Stallone, qui au départ pourrait paraitre complètement à l'opposé du cinéma que je défends la plupart du temps.

Certes, Rocky obéit totalement au genre  très codifié du film de boxe, car tout autant, sinon plus encore que dans Racing Bull, Million Dollar Baby ou Fighter, dans les 7 épisodes de cette saga,   il est question de gloire, de sang, de chute, de reconquête et à la fin, forcément de rédemption.

Mais sincèrement, chez Rocky, à part sans doute dans les épisodes 3 et 4 les plus failbards en terme de scénario et de cinématographie, tout cela nous est raconté avec une humanité et une tendresse particulièrement bienvenue dans cet univers où les torgnoles et les coups de poings les plus violents ne sont pas épargnés. 

 Comme Thierry Frémeaux nous l'a annoncé en présentation du film- le directeur de L'institut Lumière aime autant le sport que le cinéma, d'où son éloquence et sa grande connaissance des films de sport,  ce "Creed", comme du reste les autres films de la saga,  n'est pas en avare en scènes de combats pas très crédibles sur le plan purement sportif: le moindre des uppercuts lancés par les champions tueraient immédiatement dans la vraie vie, mais qu'importe car nous ne sommes pas ici sur le terrain du réalisme, mais bien du spectaculaire.

Et sur ce plan là, "Creed" est particulièrement réussi tant la mise en scène de Ryan Cooper virevolte lors des combats, et tente quelques idées de mise en scène souvent bienvenues- les encarts très télévisuels annonçant l'arrivée d'un champion ou le match final quasiment filmé en un seul plan séquence- apportant pas mal de modernité à la saga.

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Il faut dire que Ryan Coogler et l'acteur principal de Creed, Michael B Jordan, viennent tout droit d'un film qui a fait sensation il y a deux ans et que j'avais énormément aimé, Fruitvale station ,  un film militant épousant la cause des noirs américains,  mais qui privilégiait l'émotion et l'humain au dictatisme, et surtout qui était déjà parsemé d'idées de mise en scènes ingénieuses et audacieuses.

Et puis, surtout Creed, comme les meilleurs épisodes de la saga, est aussi et surtout une belle réflexion et un beau portrait de l’Amérique en creux, et en lien avec la modernité de son époque. Ainsi la confrontation entre  Rocky  Balboa,  icône d'un passé révolu avec Creed et les autres champions de maintenant, moins "artisanaux" , plus robots dans leur façon de boxer et d'envisager la compétition, est à la fois juste et vraiment touchant.
Car Creed, c'est bien sûr une référence à  Apollo Creed, le premier adversaire de Rocky, mort dans le quatrième épisode sous les poings de Yvan Drago. Dans le "septième" long-métrage de la saga, le fils d'Apollo Creed, Adonis, qui n'a jamais connu son père, mort avant sa naissance, retrouve Rocky dans son restaurant à Philadelphie et lui demande de l'entraîner, et cette relation entre les deux, paternelle et tendre- il l'appelle "Tonton", sans que Rocky ne le reprenne jamais donne beaucoup d'émotion au film. 
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Et cet aspect émotionnel de l'histoire, évidemment, Stallone, qui pour une fois, n'a assuré ni la mise en scène ni l'écriture du film, l'assume pleinement par son interprétation pleine d'autodérision et de recul en prenant énormément de plaisir à jouer ce vieux cheval malade, pratiquement revenu de tout, mais qui touve quand même l'étincelle de vivacité et d'énergie en entrainant  Adonis Creed que Michael B Jordan incarne avec un culot et une maestria évidente. Sylvester Stallone, qui a reçu le Golden Globe du second rôle pour ce film, pourrait bien tutoyer la légende lors des prochains Oscars …On aime la façon dont Ryan respecte  la légende Rocky, puisque pas mal de scène  rendent hommage aux premiers films de la saga, donnant une connivence au fan des Rocky, qui ne peut qu'apprécier les clins d'oeil. Reprenant une bonne partie de la trame du premier volet, Creed nous raconte aussi  la création d’une légende,  avec un passage de relais assez bouleversant entre l'ancien champion et celui en devenir , mettant sans doute un terme à la saga Rocky, mais dans le but de mieux  créer le nouveau mythe CREED)., Il est passionnant de voir à quel point le personnage que joue Stallone tisse un lien évident avec le personnage qu’était Mickey dans Rocky 1, ce vieux roublard revenu de tout, mais dont les conseils et la bineveillance ne peuvent qu'aider le jeune champion à progresser.

Comme Frémaux nous l'a également  notifié, le film est également très interessant par l'usage qu'il fait de la musique mythique de la saga, car le compositeur , comme le ferait un orchestre de jazz, joue avec la partition originale, en conservant le style mais en modifiant les variations mélodiques, afin, là encore, d' ancrer le film dans la légende de la saga,  tout en parvenant à en faire un nouveau film appelant sans doute une nouvelle saga à venir. 

Et évidemment pour le Rocky 8, je serais fidèle au rendez vous, qu'il soit ou pas intégré dans les prochaines éditions du Festival Cinéma Sport et littérature...

Bande-annonce : Creed - VO (3)

 Et on finit cette chronique avec  un petit mot sur ce 3ème festival  Sport Littérature et cinéma Du jeudi 21 au dimanche 24 janvier 2016 : Des hommages à des sportifs : Une soirée d’ouverture en présence de Raymond Poulidor, un hommage au pilote Giacomo Agostini, une invitation au judoka Thierry Rey et au boxeur Louis Acariès…Des films : De fiction ou documentaires, classiques, contemporains, inédits ou en avant-première Des invités : Écrivains, journalistes, sportifs, cinéastes....

Un colloque animé par Thierry Frémaux, directeur de l’Institut Lumière
Une exposition dans la galerie photo de l’Institut Lumière : 
Chic le sport ! de Jacques-Henri Lartigue
Des séances-événements
Une séance pour les scolaires : Red Army de Gabe Polsky, jeudi matin

Projections, Rencontres, Expositions, Salon du livre de sport 

Plus d'informations sur le site de l'institut Lumière

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