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Qu'entendons-nous par "nomadisme" ?

Par Gerard

Que tentons-nous, quand nous parlons de "nomadisme" en poésie ? Un déplacement, une circulation, une dérive en lieu et place d'une "représentation pittoresque". Pas une quête d'exactitude ni de ressemblance : la recherche d'un rapport.Trouver un nouveau corps qui nous mettrait "au-dehors". Un corps en relation. Un corps-relation. A la fois intensément monadique et furieusement nomadique; reconfiguré à chaque pas. Qui se joint moins à la nature qu'à l'immanence de la nature. Il s'agit moins d'une pensée de la nature - cet oxymore romantique - qu'une poussée vers l'extérieur, après avoir été enfermés par les curés dans la spéculation métaphysique, enfermés par Descartes dans notre raison, enfermés par Spinoza dans le déterminisme, enfermés par Freud dans notre tripaillerie psychologique... Construire par l'art, la pensée, l'écriture, son propre sol, son propre plan d'immanence - ses propres conditions de surgissement inattendu (ipséité). La terre, donc, plus que le Ciel. Le dehors, donc, plus que le confinement. Des penseurs de grand air ! Des poètes de l'espace ! Dans l'étant donné rien n'est donné. Rien n'est là que le langage n'institue. Toute chose est tissée de la sensation et de la parole qui la fait naître. Elle ne préexiste pas en tant que telle : surgie de la rencontre. Née de l'entre-deux. Seule, invue, intacte, elle est, mais n'existe pas.Tout advient par consommation langagière des choses. La métaphore du poète, en liant les choses de façon chaque fois nouvelle et imprévue, crée un monde qu'on n'avait jamais vu avant lui.


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