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Avis sur la sophrologie caycédienne (2)

Publié le 21 janvier 2016 par Emmanuel S. @auxangesetc

Finalement ma sophrologue caycédienne s’appelle Mathilde Hauss elle me reçoit au 22 rue du Bel Air à Paris. Toutes les séances commencent par une conversation au coin de la cheminée qui n’existe pas on cause de ma semaine de mes émotions de mes joies de mes peines d’Enzo. On n’est pas loin du groupe de paroles ou d’une séance de psychanalyse enfin j’dis ça mais je n’en ai jamais pratiqué aucune. Freud très peu pour moi je n’aime pas les gens qui me culpabilisent de vivre.

On discute donc en face à face elle sur une chaise moi sur un canapé ce sont les préliminaires.

Ensuite Mathilde Hauss brunette pétillante qui expire sa confiance sur le patient que je suis m’explique ce qu’on va faire ce matin. Tous les lundis matins à 8h15. Comptez 30 minutes environ avec le RER A depuis Houilles. C’est dur 8h15. Même que l’autre fois à la maison j’ai renversé toute ma théière tellement je n’étais pas réveillé j’ai épongé avec un torchon et du sopalin heureusement que ma femme dormait sinon elle aurait gueulé on s’en fout revenons à la sophrologie caycédienne.

Le travail consiste en un lâcher prise avec les soucis, à visualiser ses problèmes sous forme de bulles plus ou moins grosses par exemple, XXXXXXXL pour l’absence d’Enzo, XL pour les comportements de ma femme, S pour les gosses, XS pour les problèmes de boulot, puis à souffler dessus mentalement pour les écarter le temps de la séance. Il faut aussi parvenir à un relâchement musculaire total, de la tête aux orteils, sentir vivre dedans soi ses organes vitaux, cerveau, cœur, poumon, ventre, respirer, n’être plus qu’un corps nu de toutes pensées parasites.

Posture pharaon, posture de relaxation, posture isocay j’avoue  je les confonds un peu c’est la voix de Mathilde qui me guide.

C’est pas fastoche mais je progresse, il faut accepter de jouer le jeu pas évident quand on est hypra-rationel matérialiste juriste comme moi. Après Hatem et ma peur de l’eau (clic) c’était encore un défi pas couru d’avance et pourtant…

… L’autre fois on a compliqué l’exercice avec les ressentis au niveau de la peau. Au début je vends à Mathilde la peau de l’ours avant de l’avoir touché je dis que je vais avoir du mal à ne pas juste intellectualiser, que ressentir à la demande des sensations sur mon enveloppe corporelle j’y crois pas trop. Mathilde commence  par me guider de la voix vers le haut du visage, j’ai les yeux fermés, je pense aux sensations du rasage, à mes poils de barbe qui poussent, au savon sur ma peau, et les larmes me montent, la main d’Enzo s’est posée sur mon visage, comme ça, simplement, brutalement, sans que je m’y sois préparé, je me retiens de chialer, il est là sa main posée sur moi je ne pourrai pas m’en détacher tout le temps de la séance.

Mathilde me rassure elle me dit que c’est normal qu’avec le temps j’apprivoiserai ces sensations ce ressenti que peut-être même j’éprouverai du plaisir à retrouver à la demande la sensation de la main d’Enzo posée sur mon visage. Ses grands doigts sa peau douce ses ongles lui et moi comme sur le lit d’hôpital au 6D du CHU de Pellegrin ou face à l’affiche de clown dans ta chambre (clic). Dans sa chambre…

J’ai pleuré des larmes qui n’ont pas coulé pendant toute cette journée celle aussi où David Bowie est mort.

Mathilde avait raison les jours suivants cette main posée sur ma joue était redevenue celle qu’elle a toujours été, un pur moment de bonheur et de chaleur humaine par-delà les étoiles.

Lazare s’est posé sur moi.


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