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Une histoire glande thyroïde, la mienne! #maladie

Publié le 22 janvier 2016 par Mamanbooh @mamanbooh

L’année 2015 a été, disons, difficile. Particulièrement dans ma vie personnelle où mon cœur de maman a reçu de nouveaux diagnostics a vécu de grands stress et plusieurs autres trucs trop intimes pour les nommer. Côté couple, nous avons aussi connu une crise. Puis, pour la première fois, j’ai été malade, vraiment malade, comme dans « j’ai attrapé une thyroïdite virale ».

Une histoire de glande thyroïde Julie Philippon

"Ralenti ou mourir" Crédit photo Julie Philippon


J'ai mal, mais j'endure

Ça a commencé par un serrement à la gorge de plus en plus grand que j’ai nié puis mis sur le compte de l’anxiété : quand tu ne dors pas assez pendant plusieurs semaines, que tu t’inquiètes pour la santé et la sécurité des enfants, c’est fort possible que cela arrive.
Je suis devenue de plus en plus irritable, je trempais mon lit chaque nuit (ha! Non! Pas la préménopause déjà?), je tremblais, j’étais épuisée, etc.  Je n’avais pas faim, j’étais essoufflée, j’avais des vertiges. Je me décourageais de jour en jour, repoussant la douleur, niant mon état physique et mettant le compte de tous ces bobos sur ma santé mentale qui déraillait sans raison pourtant.
De toute façon, plusieurs me disait, « tu en fais trop », « tu ne penses pas assez à toi », « quand on brûle la chandelle par les deux bouts, cela nous rattrape », « c’était prévisible avec tout ce que tu as vécu les dernières années que ton corps te lâche », alors que d’autres soulignaient ma perte de poids (mais je pers du poids depuis 3 ans parce que je fais des efforts, c’est juste que ça paraît plus maintenant, non?), « wow, tu as encore maigri? », « tu es belle, toute petite », etc.

Une histoire de glande thyroïde Julie Philippon

Je ne vais pas bien, mais il y a de la lumière sur mon chemin -  Crédit photo Julie Philippon

Et si j'étais malade pour vrai?

Un vendredi matin, une amie infirmière m’a encouragée à aller consulter pour être certaine que c’était juste l’anxiété. De toute façon, je souffrais vraiment, j’avais besoin d’aide et de soulagement, peu importe la raison de mon état.
J’ai fait plusieurs démarches pour trouver une clinique – je n’ai pas de médecin de famille – pour finalement avoir un rendez-vous dans une clinique sans rendez-vous (suis-je la seule à trouver que ça sonne drôle?). Et là, j’ai frappé un premier mur.
J’ai été accueillie par une infirmière puis un docteur et j’ai appris que je faisais possiblement de l’angoisse, mais que ma glande thyroïde était très enflée, du double voir du triple de sa taille normale et je suis repartie avec une référence pour une échographie et des tests de sang, un peu surprise, mais sur le mode « action » comme dans « fille, tu vas aller passer les tests au plus vite et tu vas savoir ».
J’ai obtenu un rendez-vous l’après-midi pour mon échographie et c’est là que j’ai frappé mon deuxième mur, ou encore, qu’il s’est écroulé sur moi : j’ai eu peu d’expérience pour ce genre d’examen. Elles se limitaient pendant mes grossesses, c’était joyeux et surtout, ça ne faisait pas mal!  Alors que la technicienne passait la sonde encore et encore sur ma gorge, ça me faisait tellement mal, j’ai eu peur : et si j’étais vraiment malade? Et si j’avais des trucs au cou? Comment souffrir autant s’il n’y a rien?

Maladie auto-immune ou une infection virale?


Je suis repartie les yeux rouges, épuisée et un brin honteuse d’avoir pleuré autant, je ne suis pas si douillette pourtant, je ne comprenais plus rien. Le lundi matin, c’était les prises de sang. Toujours souffrante et de plus en plus inquiète, j’attendais des nouvelles. Le mardi, j’ai appelé en fin de journée à la clinique, je me sentais trop mal et là, j’ai eu un début de réponse : j’avais un problème avec ma glande thyroïde, le docteur voulait me voir le jeudi matin avant sa journée. Après mon rendez-vous, j’ai su que mes tests sanguins n’étaient pas bons,  ma glande thyroïde était hyperactive, j’avais trois nodules assez volumineux sur ma glande qui expliquaient ma douleur et que je devais voir un endocrinologue pour la suite.

Une histoire de glande thyroïde Julie Philippon

Comme s'il y avait une barrière sur mon chemin - Crédit photo Julie Philippon


J’ai réussi à avoir un rendez-vous assez rapidement en endocrinologie(ce qui n’était pas toujours une bonne nouvelle en soi) et j’ai été faire des tests sur deux journées en médecine nucléaire pour pouvoir savoir si mon problème était dû à une maladie auto-immune  comme la maladie de Basedow (le pire scénario) ou une infection virale. J’ai aussi pris que dans les dernières semaines, j’avais vraiment perdu beaucoup de poids (plus de 20 livres), que je devais arrêter de m’entraîner parce que mon cœur fonctionnait trop vite, que je devais commencer une médication pour le ralentir et que si je voulais voir une différence, jedevais aussi cessez celui que je prenais pour mon TDAH qui est un psychostimulant. Bref, pas mal trop de trucs en même temps.
Le deuxième jour à l’hôpital, quand mon médecin a reçu tous les tests, il était très content parce que la maladie auto-immune a été écartée, mais sur le coup, je me sentais tellement mal que j’étais vraiment découragée, je me serais couchée en petite boule dans un lit et j’aurais dormi jusqu’au printemps sans même penser à la petite jaquette bleue.

Ma glande thyroïde est hyperactive, mais moi je suis sur le cul


J’ai une infection virale de la glande thyroïde, ou encore une thyroïditeet il n’existe pas vraiment de traitement, ça prend juste du temps, soit environ un an. Et un an, c’est terriblement long pour une impatiente, surtout quand on ne peut vraiment pas faire grande chose à par ralentir et attendre. J’ai aussi des nodules thyroïdiens qu’on surveille, mais ils me font moins souffrir depuis Noël.
Depuis, j’ai ralenti pas mal toutes mes activités, manquant plusieurs évènements, cours, conférences, soupers, sorties, etc., j’ai mangé beaucoup de chocolat, repris presque tout le poids perdu trop vite l’automne dernier et j’ai joué des jeux sur mon iPhone comme Sugar Crush qui abrutissent le cerveau.
"Je suis au ralenti. Je dois ralentir.Ça me ralentit. 
Et plutôt que d'être dans l'action, j'ai l'impression de tourner en rond."
Ce matin, il y a comme une thématique à mon programme! Quand j'ai demandé à la bibliothécaire de mon village si elle connaissait le livre "Qui es-tu?" Elle savait la cote par coeur et me l'a trouvé en 30 sec.! #lecture #yoga #stress #anxiété #peur #mieuxUne photo publiée par Julie Philippon (@mamanbooh) le 22 Janv. 2016 à 5h14 PST
 
Mon énergie revient lentement, ça fait du bien parce que j’étais même plus capable de lire et de regarder un film, ça vous donne une idée de comment ça pouvait tourner au ralenti dans ma tête. Je me repose.  Pis je ne trouve pas ça facile. En même temps, ça me permet aussi de retourner à l’essentiel, de faire du ménage dans mes idées et dans ma vie en général. J’ai des bonnes et des moins bonnes journées, ça influence mon moral et je dois me parler très fort pour ne pas tomber dans le jugement et la culpabilité. L’occasion parfaite pour travailler sur mes petites bibittes, de recommencer le yoga et d’essayer la méditation.
Ce qui m’attriste le plus quand j’y pense, c’est à quel point j’ai enduré une grande douleur physique, la mettant sur le compte de l’anxiété alors qu’elle était réelle : imaginer avoir une balle de golf et deux billes dans la gorge comment cela peut faire mal. Ça en dit long sur ma capacité à ignorer mes besoins, à avoir peur du jugement et à repousser mes limites pour des mauvaises raisons.
Maintenant, je sais. Et je me soigne. Un jour à la fois, voire une heure à la fois.
Suis-je la seule à avoir souffert autant avant de demander de l’aide? Comment faites-vous pour vous faire du bien? Pour aller mieux? Partagez-moi vos trucs, je veux savoir. Je veux aller mieux.

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