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« Les saisons », ou la forêt ré-enchantée par Jacques Perrin

Publié le 02 février 2016 par Toulouseweb
 

« Les saisons », ou la forêt ré-enchantée par Jacques Perrin


Promise la semaine dernière, voici donc la critique de la dernière production de Jacques Perrin, qui s’est fait, depuis de longues années, le spécialiste des grandes productions qui nous montrent, sous différentes facettes, la beauté de la nature sauvage qui nous entoure.
Pourquoi « grandes productions » ? Parce que, pour filmer un groupe d’écureuils qui grignotent des glands dans une forêt, il faut parfois déployer des moyens considérables pour obtenir un résultat spectaculaire sur le grand écran d’une salle de cinéma. Et c’est là le talent de Jacques Perrin et de ses équipes : faire de la vie animale, dans une forêt où l’homme ne pénètre pas, ou peu, un véritable opéra, une symphonie d’images et de sons à la gloire des centaines d’espèces de mammifères, poissons ou insectes qui habitent ces lieux, se croisent, se dévorent parfois, se respectent souvent.

Dans son précédent film, « Océans », on se souvient de ces stupéfiantes scènes sous-marines dans lesquelles des oiseaux venaient plonger dans la mer pour chercher leur pitance, ou des bancs de requins partaient en chasse, à grande vitesse, dans les fonds marins. Ici, dans « les saisons », Jacques Perrin déroule la grande saga des forêts européennes, dont malheureusement la surface diminue peu à peu sous les ravages provoqués par les chasseurs autrefois, par l’urbanisation aujourd’hui.
Une des scènes les plus fortes du film est, peut-être, la vision de la Place de la Concorde, vide, au petit matin, avec en commentaire sonore le rappel du fait qu’il y a des milliers d’années une forêt se trouvait là, et le souhait que l’homme, sachant construire des villes éternelles, devrait aussi savoir préserver la part sauvage de la nature... La nature qu’il nous montre aussitôt après, avec une séquence dans laquelle, dans une forêt profonde, un oiseau part à la chasse aux insectes pour nourrir ses petits restés au nid, avec une image magnifique et une bande sonore à quatre pistes qui recrée complètement, dans la salle de cinéma, l’ambiance de cette forêt aux mille bruits, aux mille sensations...
Mais pour créer tout cela, il faut des moyens considérables ( tout le CAC 40 défile au générique du film, d’EDF à Center Parks, en passant par la Fondation Bettencourt et Albert de Monaco ), pour pouvoir dresser des dizaines d’animaux, les filmer en train de chasser ( très beaux travellings de courses de loups ou de chevaux sauvages ) ou d’hiberner dans un terrier (avec des dispositifs techniques spéciaux, et des méthodes d’« imprégnation », comme il est indiqué au générique).
Nous avons donc un spectacle magnifique, mais ce n’est pas la réalité de la vie animale qui est filmée, c’est une re-création de cette réalité. On peut, en effet, facilement imaginer que planter une caméra numérique au milieu d’une forêt, et la laisser tourner sans aucune présence humaine, ne donnerait aucun résultat, sauf incroyable coup de chance...
Il n’en reste pas moins que le spectacle est remarquable, très supérieur à ce que l’on peut voir sur les chaînes TV thématiques, bref que nous sommes là au cinéma... Même si nous savons, que, depuis les origines de cette invention, il y a 120 ans, le cinéma ne peut exister sans quelques artifices !
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