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Critiques Séries : Premiers Crus (2015)

Publié le 04 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Premiers Crus // De Jérôme Le Maire. Avec Gérard Lanvin, Jalil Lespert et Alice Taglioni.


Ces dernières années, il y a eu un film sur le monde des vignobles qui m’avait plu et c’est Tu Seras Mon Fils de Gilles Legrand. J’avais cependant envie de faire confiance à Premiers Crus, dans un premier temps grâce au casting mais aussi car il y avait une volonté de parler d’un sujet qui ne fait pas tant de films que ça. Le vin est un produit français qui fait partie de notre culture, souvent attaché à des valeurs familiales, à de la transmission de père en fils, etc. Le seul problème c’est que ce n’est pas forcément pertinent du début à la fin. Le film sait rester entrainant grâce à des personnages sympathiques et à une ambiance joviale et tendre qui fait le boulot mais j’aurais peut-être préféré un film un peu moins prévisible. Il n’y a pas de recherche très intéressante parmi les intrigues (une histoire d’amour difficile, une guerre entre deux domaines, etc.). J’aurais peut-être préféré un film un peu plus boueux, qui cherche à se salir les chaussures et pas à faire quelque chose d’aussi propre. Pourtant, le film tente quand il tente de parler des techniques d’autrefois afin de faire un vin d’exception, loin de toutes les traditions modernes (et ce que cela peut impliquer pour les vins actuels). Cela manque donc un peu d’âme, d’émotions, alors que la structure même du film ne sait pas être artisanale.

Fils de viticulteur, Charlie Maréchal a quitté la Bourgogne pour devenir un œnologue parisien réputé, auteur d’un guide à succès dont les notes font chaque année trembler tous les vignobles.
Mais en Côte-d’Or, son père a perdu le goût du vin et ses errements précipitent l’exploitation viticole familiale vers la faillite.
D’abord réticent, Charlie revient en Bourgogne. Il doit rechausser ses bottes et remonter ses manches, devenir viticulteur et se confronter à un métier qu’il ne connait pas, sous le regard dubitatif de son père.
Entre une météo capricieuse et un cépage délicat, Charlie va devoir prouver à son père qu’il est digne de ce terroir transmis de génération en génération dans leur famille.
Il est facile de noter un vin, mais comment fait-on un grand vin ?

Je disais plus haut que le sujet des vignobles et du vin est rarement utilisé au cinéma alors qu’il s’agit d’un terrain que la France connaît bien. Cependant, Premiers Crus utilise énormément de sujets narratifs ultra connus et faciles (notamment l’histoire d’amour et les problèmes familiaux qui cachent forcément des trucs un peu plus importants que l’on ne pourrait le croire au premier abord). Mais derrière ces éléments ultra classiques se cache tout de même un petit film pas désagréable. Ce film est loin d’être un grand cru, on est plus face à un vin de supermarché mais peut-être aussi que le sujet, qui me passionne, survendait un peu le film pour moi avant même de l’avoir vu. Mais le casting est bien trouvé. Gérard Lanvin en bougon qui n’a pas envie de changer est parfait. D’ailleurs, c’est plus ou moins le même rôle qu’il incarne au cinéma ces derniers temps (j’avais l’impression de voir la même prestation que dans 99 Heures ou encore Pension Complète). L’acteur cachetonne un peu mais son personnage n’est pas dénué d’intérêt. J’ai aussi apprécié la complicité entre Alice Taglioni et Jalil Lespert. Ce petit duo qui ne mange pas de pain fait étrangement mouche.

La façon dont les deux interagissent les uns avec les autres est l’un des atouts de ce film. On retrouve également pas mal de choses de Tu seras mon fils, que j’avais beaucoup aimé il y a quelques années. Le retour du fils prodigue, le père qui a du mal à cacher le fait qu’il n’est plus du tout apte à gérer son domaine, etc. Jérôme Le Maire, réalisateur du très médiocre Requiem pour une Tueuse (avec Mélanie Laurent) ne fait pas de grandes fulgurances dans sa mise en scène qui est très classique elle aussi. Dans un sens, il n’en fallait pas plus. Reste cependant la photographie, très soignée qui apporte de la lumière solaire sur ces vignes bourguignonnes. J’aurais apprécié que ce côté soigné aille de pair avec quelque chose de plus documenté. Le film ne cherche pas à raconter les techniques, uniquement à nous indiquer ici et là qu’il y a des choses qui peuvent changer dans la façon de faire le vin, sans devoir passer par des cuves en inox ou encore des techniques beaucoup plus modernes et industrielles.

Note : 4.5/10. En bref, dommage que le film soit aussi naïf.

Date de sortie : 23 septembre 2015


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