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Bonjour Madame, je suis le médecin et je vais m'occuper de vous.

Par Galatai @Galatee
Bonjour Madame,  je suis le médecin et je vais m'occuper de vous. Nous sommes en Aout 2014.
Pour ceux qui suivent le blog, oui, j'aime bien faire des trucs en Aout ou fin décembre lorsque le personnel est réduit :) 
Je souffre depuis quelques jours d'un panaris.
Mon néphrologue préféré m'a prescrit des antibiotiques.
Ceux-ci ne font pas effet. Je souffre beaucoup.
Peut-être est-ce parce que j'ai travaillé hier toute la journée et qu'avoir le pied enfermé dans les chaussures n'a pas aidé. 
Le mercredi matin, vers 8h, je téléphone au Dr V. pour lui dire que les antibiotiques ne semblent pas faire effet et que j'ai de la fièvre. 
Il me dis gentiment qu'il ne peut plus rien faire pour moi et que je dois me rendre aux urgences.
Bon, je deteste y aller, mais j'ai très mal, je ne peut pas rester comme ça. 
Me voici aux urgences. J'explique à l'infirmière d'accueil mon souci.
Je sens bien que de bon matin, s'occuper d'un panaris ce n'est pas très ragoutant. 
Elle m'oriente vers une salle d'attente dans le service et va voir ses collègues.
Elle leur dit "Un panaris de bon matin, vous en rêviez hein?" .  Lorsqu'elle reviens du côté de l'accueil et qu'elle passe devant moi pour s'y rendre, je me retient de lui dire qu'un panaris ça ne rend pas sourd. 
Mais j'ai mal, je suis fatiguée, je dors très mal, la journée d'hier au travail a été très éprouvante.En résumé, je ne suis pas assez en forme pour râler :) 
Après 1h d'attente, on me met dans un box. Je suis soulagée de pouvoir m'allonger. 
L'infirmière me prend les constantes.
On tape à la porte du box.
La personne entre et me dit: Bonjour Madame,  je suis le médecin et je vais m'occuper de vous.
C'est un jeune médecin. 
Elle me prescrit une radiographie. Elle est faite très rapidement. 
Le jeune médecin reviens dans la salle et me dis qu'il faut faire une incision au niveau de l'orteil infecté pour nettoyer la partie infectée. 
Je lui dis que je ne suis pas capable de vivre ça.
Je la sens décontenancée, elle ne dois pas s'attendre à ce qu'on lui dise ce genre de choses.
Sur le moment, je n'étais vraiment pas capable de vivre ça. 
Elle tente de me rassurer en me disant qu'on va tout faire pour que je n'ai pas mal.
Elle me propose du MEOPA (gaz hilarant) pour que ça se passe mieux.
Elle me dis qu'elle reviens rapidement. 
Je suis anxieuse. C'est la première fois qu'on me fais ce genre de choses, aux urgences qui plus est. 
10 minutes après, elle reviens avec le gaz et un élève infirmier pour l'administration du MEOPA. 
Elle s'habille et prépare le nécessaire pour la petite intervention.
Elle explique à l'élève le principe du MEOPA et lui donne les conseils élémentaires.
Je lui explique que j'en ai eu souvent l'année dernière, et que je gère à ma manière.
 J'enlève le masque quand je sens que c'est trop et je le remets quand je sens que j'en ai besoin.
Je sent qu'elle me fais confiance à ce sujet, ça me rassure un petit peu.
Elle me met un champ sur le pied et me donne le masque.
Elle me dis de lui dire quand je suis prête. Pendant quelques minutes, je respire le gaz magique.  Je lui dis que c'est bon, je me sens bien.
Elle m'administre un anesthésique local sous l'orteil et sous le pied. Ca me fais très mal. 
Je prends de bonnes bouffées de MEOPA. Je sens que ça me fais du bien et que ça me soulage un peu.
Le médecin me dis que pendant quelques minutes on ne fais rien, le temps que l'anesthésie fasse effet. Elle me dis que si je veux arrêter le gaz je peut, mais que je peut aussi le continuer. 
Je ne l'enlève pas totalement. J'ai eu très mal et j'ai peur maintenant. 
Elle sens que j'angoisse.
Elle maintient le lien et me demande ou je travaille, ce que je fais dans la vie, ce que j'aime. 
Je lui réponds. 
Elle me dis qu'on va continuer maintenant. Je remets le masque.
Elle me trifouille. J'ai mal. Je lui dis. Elle me dis de bien prendre le MEOPA et de rester calme. 
Au bout de quelques minutes de trifouillage, je sens que j'ai moins mal. L'anesthésie doit faire effet maintenant.
Je garde le masque mais je le plaque moins, c'est supportable.
Elle me dis que c'est bientôt fini et que maintenant ça ne me fera plus mal. Elle me dis gentiment que je peut enlever le MEOPA. 
Je l'enlève. 
On entend toquer à la porte. Je suis un peu groggy, encore un peu sous l'effet du gaz.
2 personnes entrent.
Une personne se présente comme l'interne du service et l'autre comme le médecin gérant le service.
Je suis déconfite. Ca dois se voir. 
Je me demande intérieurement qui a fait l'opération?
Je pose ouvertement la question à la personne qui a fait l'intervention.
La personne qui m'a opéré me dis: je suis en fait l'externe du service.
Je lui dis gentiment qu'elle aurait pu me le dire et me demander si elle pouvais faire l'intervention. 
J'ajoute: Enfin bon, tout s'est bien passé, c'est l'essentiel. 
Je sens le malaise dans le box. L'externe finit son pansement. 
Le médecin lui demande si elle a bien gratté et si tout s'est bien passé.  Elle lui répond que oui.
Ils sortent du box. 
Je suis seule. Je suis désabusée.  Je me sens trompée.
Quel dommage alors que tout s'était si bien passé..
Bonjour, je suis le médecin et je vais m'occuper de vous. 
Pour aller plus loin sur le statut des étudiants en médecine ou pharmacie, l'excellent article de  @HygieSuperBowl.


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