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Pourquoi je blogue : je vous attends…

Publié le 06 février 2016 par Mister Gdec

… et soudain, on se réveille un bon matin en se posant des tas de question sur les raisons pour lesquelles on écrit, ou pas. Et pourquoi on consacre tant de temps à une activité bénévole qui ne rapporte rien, sinon l’habituel trollage par des gens si peu instruits, parfois incultes, souvent malveillants et méprisants. On se demande si le jeu en vaut la chandelle, qui ne nous éclaire pas toujours sur les valeurs à l’œuvre dans ce monde. Mais quelque chose au fond de soi, profondément ancré, refuse obstinément de déposer les gants. Des principes, des convictions, le sentiment que cela permet d’expulser ses propres démons, avant qu’ils ne se transforment en ulcère à l’estomac. L’intime conviction que des principes moraux forts martelés à longueur de page web depuis 9 ans peuvent servir à quelque chose, même si l’on ne sait trop quoi. Quelques encouragements, cependant bien plus rares que les insultes et les agressions, viennent ici et là stimuler l’envie de poursuivre l’exercice, toujours sur la corde raide, en un mouvement fragile et susceptible d’être remis en question d’un jour voire d’une heure à l’autre, dans une logique du « trop, c’est trop ». Parfois, ce besoin salutaire de faire le vide, de se nettoyer de la saturation médiatique. Mais revient bien vite, impérieux, le besoin d’écrire encore, pour dire  » NON ! Cela n’est pas possible ! Il faut leur dire ! » Expulser hors de soi cette vérité personnelle qui crie depuis les tréfonds les injustices de ce monde chaotique, en perte de repères, dont on ne peut laisser faire sans réagir tout et n’importe quoi. Mais l’on se pose cependant des questions de méthode… Trop de véhémence, comme on me l’a récemment reproché, ne nuirait-il pas au discours ? Ne vaudrait-il pas mieux sélectionner encore plus rigoureusement les sujets abordés, et se faire plus rare, plutôt que de sauter sur tout ce qui bouge ? Comment ne pas contribuer, même aussi modestement que sur un blog si peu connu, aux emballées médiatiques inutiles, voire nuisibles ? Et si un blogueur se distinguait davantage par les thèmes qu’il n’abordait pas, plutôt que par ceux qu’il choisit ? Mes silences en disent si long, en effet, par bien des aspects. Aucune complicité avec l’innommable, mais un respect, de la prudence parfois à propos de l’indicible, quand ce n’est pas de l’horreur dont il ne s’agit pas d’affaiblir le pouvoir d’indignation par des mots mal choisis, ou maladroits. Se sentir, se connaître, savoir où l’on excelle, et où l’on risque d’être superficiel, si ce n’est pas purement et simplement nocif à la cause que l’on veut soutenir… Bloguer est un exercice solitaire, jeu d’équilibriste intérieur, prédateur d’informations précises, inhabituelles, insolites, ou plus profondes en termes d’argumentaire militant. Toujours se remettre en question. Ne jamais se croire arrivé, parfait dans sa pratique, surtout quand on l’est si peu… Et tant qu’il y aura quelque chose à trouver, je chercherai. Quelque chose en moi remue, espère et pense le monde comme il va, et tente de suivre ces soubresauts afin de prélever de la lave toxique des flux d’information ma petite part de vérité si personnelle, donc sujette à discussion, dans le respect de chacun. Je vous attends. Je donne au jour le jour ce que je peux, mais ne suis rien, ou si peu, malgré mes richesses intérieures, sans vous, cette part de vie que vous me donnez dans vos commentaires, qui font vivre le débat qui m’est cher, que je tente au jour le jour si maladroitement de faire naitre, sans toujours y parvenir… Tant il est vrai que les nuisibles n’hésitent jamais à sortir leurs crocs, quand les timides se demandent toujours si ce qu’ils ont à écrire est si important que cela, et comment les jugera-t-on, et si leur maitrise de l’écrit est suffisante pour se jeter à l’eau… C’est à eux, après tout, que je m’adresse, pour leur donner une voix au chapitre, bien plus qu’aux habituelles grandes gueules qui peuplent la blogosphère, qui ne sont quant à elles jamais à court d’une outrance. La voix de ceux qui n’en ont pas, ou plus, m’est bien plus précieuse… Je vous attends.


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