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Critiques Séries : Le Secret d'Elise. Saison 1. BILAN.

Publié le 08 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Secret d’Elise // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN


Ce n’est pas la première fois que TF1 adapte une série britannique. Ils avaient déjà fait avec Tu es mon Fils (adapté de A Mother’s Son) et j’en passe. Le Secret d’Elise est adapté de la série Marchlands, racontant en parallèle l’histoire de trois familles dans trois époques avec quelque chose en commun : le lieu où elles résident. C’est une idée assez intelligente que TF1 a voulu adapter elle aussi à son tour. Au fil de ces six épisodes, le mystère s’épaissi petit à petit jusqu’à nous révéler ses secrets. C’est une histoire qui jongle avec quelque chose de très terre à terre et réaliste et quelque chose de légèrement plus fantastique. En jonglant entre ces genres, la série parvient à la fois à développer son mystère mais également à accoucher d’une bonne et solide histoire. Il y a toujours quelque chose qui vient se glisser au milieu de la narration qui donne envie de revenir car le côté le plus fantastique de cette série prend souvent le dessus. La plus belle réussite de Le Secret d’Elise est probablement son visuel. C’est très soigné d’un point de vue de la mise en scène mais c’est aussi une vraie série d’époque. Les univers de 1969 et 1986 (2015 n’ayant pas autant besoin de soutien visuel) sont reproduit à merveille avec un attachement très fort au choix de la musique, des vêtements, des meubles, des voitures, etc. Je pense que TF1 a mis tout ce qu’elle pouvait dans cette série afin qu’elle ne soit ni anachronique ni ridicule.

Nous sommes en 2013 : un jeune couple s’installe dans une belle maison provençale hantée par le fantôme d’une petite fille, morte en 1969 dans d’étranges circonstances. En 1986, une autre famille habite cette même maison et est confrontée à l’inquiétante amitié entre leur fille et le fantôme. Que s’est-il vraiment passé en 1969, comment Elise a-t-elle pu se noyer ? Sa mère ne se contente pas de la thèse accidentelle... Trois familles, trois époques, un mystère : Le secret d’Elise est une série sur la famille et le couple à la narration originale : les séquences d’aujourd’hui, de 1986 et de 1969 sont habilement entremêlées, sans que jamais le spectateur ne perde le fil.

Ce n’est pas facile de garder un lien entre ces trois époques mais Le Secret d’Elise parvient à faire le tout de façon très intelligente. On ne se perd jamais car l’émotion lie bien souvent le spectateur à ce qui est conté. Nous allons apprendre aussi ce qui s’est passé avec cette jeune fille fantôme, le lien que cela peut avoir avec tout ce qui est raconté à toutes les époques. Impossible de ne rien ressentir à un moment donné. La série met nos émotions à rude épreuve (notamment dans le dernier épisode qui enchaîne à toutes les époques les problèmes). Ce qui m’a aussi étonné (et c’est rare) c’est le fait que la série soit beaucoup plus passionnante et réussie que Marchlands, la version britannique. Souvent, quand en France on adapte une série étrangère, ce n’est pas pour en faire quelque chose de beaucoup mieux mais je suis forcé ici de comprendre que c’est bien le cas. Le mystère de cette série est donc de devoir raconter ce qui s’est passé avec Elise, comment cette jeune fille est morte. On va nous le dire dans le dernier épisode et ce n’est pas forcément ce à quoi je m’attendais. Le Secret d’Elise associe tout cela à une histoire tout aussi touchante et complexe. Car ce n’est pas facile d’assumer certaines choseS. Du coup, la série reste assez fidèle aux repères culturelles de chacune des époques, tant au regard des visuels mais aussi de la pensée et morale de l’époque.

Côté casting, Le Secret d’Elise étonne également. Elle nous offre en effet un Bruno Salomone (Fais pas ci, fais pas ça) particulièrement bon dans le registre de l’émotion. Une Valérie Kaprisky forte en émotions elle aussi dans le rôle d’une femme muette. Hélène de Fougerolles, souvent habituée à des téléfilms et films de seconde zone trouve ici un rôle qui met son talent au service de l’histoire. Elle a quelque chose de naturel et touchant qui fait clairement le succès de Le Secret d’Elise. Je suis également étonné par Bénabar que je n’avais pas pour habitude de retrouver dans ce genre de registre là. Elsa Marpeau (Caïn, Odysseus) et Marie Vinoy (Vive la cool, Mes amis mes amours mes emmerdes) ont réussi à recréer un univers et à lui être fidèle. Au fil des rebondissements de l’histoire que nous raconte Le Secret d’Elise, cette dernière brille. J’ai tendance à être assez méfiant des séries françaises, surtout celles de TF1. Dernièrement, elle tente de nous proposer de nouvelles idées, des mini-séries originales qui sortent peut-être un peu du lot. Manque de bol, la première proposée, Le Mystère du Lac, était particulièrement ratée. C’était ennuyeux et mal fichu, manquant cruellement d’enjeux. Ici, tout est clairement défini et tout est surtout passionnant. Sans s’y attendre, Le Secret d’Elise nous permet enfin de voir les séries de TF1 autrement, d’autant plus que celle-ci n’est pas vraiment un mystère policier, ni même une comédie. C’est une série fantastique et à part.

Note : 6.5/10. En bref, adaptation étonnante d’une série britannique. Le Secret d’Elise brille par son besoin constant de rester fidèle à l’époque et son histoire qui grandie et évolue au fil des épisodes.


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