CONSEIL MUNICIPAL DU 1er FEVRIER 2016 EXPOSE 1 – DOB VILLE 2016

CONSEIL MUNICIPAL DU 1er FEVRIER 2016

EXPOSE 1 – DOB VILLE 2016

Christian DALMON

I budget Général

L’exercice qui consiste à faire des prévisions n’est pas chose aisée, et la prudence caractérise souvent ce genre d’exercice.

Je salue, donc l’aisance avec laquelle vous surfez sur le conditionnel et l’indicatif pour tour à tour rappeler les grandes tendances qui nous sont assénées quotidiennement par les médias et quelques lignes plus loin tempérer ces considérations.

Quelques exemples pour illustrer mon propos :

« La croissance mondiale ( ) pourrait être supérieure à 3% » mais plus loin « Le FMI a

revu à la baisse ces prévisions » ;

Pour la zone Euro « les voyants repassent au vert » mais là encore « les perspectives de croissance ont été revues à la baisse par l’OCDE à +2% ».

« L’emploi salarié s’inscrirait dans une dynamique de redressement en 2016» mais. «La baisse du chômage sera marginale ».

Et de décrire le cadre, j’ai hésité à écrire le carcan, dans lequel est établi le budget de la Ville, comme pour mieux en justifier le caractère inéluctable puisque selon le titre d’un de vos chapitres « l’économie française est soumise aux aléas extérieurs ».

Ce qui n’est pas faux, mais qui ne peut en aucun cas justifier que l’on nie toute capacité aux communes à agir contre ce sombre avenir, notamment par ces choix budgétaires en faveur de l’investissement et l’emploi par exemple.

De l’environnement économique international à la loi de finances 2016 vous déclinez les contraintes qui pèsent sur l’économie Française qui dans ce contexte devrait connaître en 2016 :

a) une croissance économique de 1.5% meilleure qu’en 2015 (1%) et qu’en 2014 (0,2%). On a appris depuis quelles devrait se limiter à 1,1%

b) un déficit public de 3,3% du PIB après les 3,8% de 2015 ; l’objectif demeurant de passer sous la sacro-sainte barre des 3% d’ici 2017.

100. l’inflation s’établir à 1,3%.

Quant à l’emploi préoccupation première des Français après avoir cru pouvoir annoncer que « l’emploi salarié s’inscrirait dans une dynamique de redressement en 2016 », vous ajouté comme sur le ton de la confidence

« cette évolution serait essentiellement due aux mesures de soutien des pouvoirs publics (CICE, Pacte de responsabilité et de solidarité, contrat aidées) et moins à un redémarrage de l’économie ».C’est pour le moins nouveau sous votre plume !

Alors qu’un emploi au Smig, en brut, tourne annuellement autour de 17 800 €, 40 milliards d’aides aux entreprises pour pouvoir redonner le sourire aux patrons du CAC 40 , 40 milliards de fonds publics alloués pour quelques emplois à la marge qui n’ enrayent pas la progression de la courbe du chômage il y a vraiment matière à s’interroger sur l’efficience de telles mesures d’autant que vous notez fort justement la consommation des ménages serait,«  le principal moteur de la croissance ( ) soutenue par le pouvoir d’achat ».

Or pouvoir d’achat s’accommode mal avec chômage.Or au-delà du discours les orientations budgétaires que vous retenez pour la ville, ne vont pas vers une France que dans un élan de lyrisme vous réclamez « plus juste, plus entreprenante plus innovante. »

Loin d’atténuer les effets nocifs de l’environnement international européen national, elles les aggravent.

Vos choix sont caractérisés pour ne retenir qu’un point entre 2013 et 2016 par une chute de 8 M€ des investissements sans commune mesure avec la baisse des dotations sur la même période qui  est de – 3.5 M€, alors que comme vous le soulignez vous-même l’investissement des collectivités est l’un des meilleurs soutiens de l’emploi dans le secteur du BTP.

Plus généralement d’ailleurs votre politique d’aménagement de la ville et d’affectation du foncier qui est de compétences municipales, prive le port de toutes chances d’un redéploiement économique dans une région nouvellement élargie susceptible de porter quelques espérances.

Rien n’est facile, l’environnement économique nous commande de rester lucides et de ne pas sous-estimer les difficultés. Mais la mutualisation et la bonne santé de l’agglo ont leurs limites qui peuvent laisser espérer un répit, mais seulement un répit. Ne sapons pas les derniers atouts dont nous disposons encore. Tous les jours un peu plus on découvre l’impasse où nous conduisent les politiques d’austérité.