Compte-rendu et impressions sur NO SENSE CABARET aux 26e Hivernales du Rire et du Vin à Abeilhan le 5 février 2016
RETOUR SUR NO SENSE CABARET
Cie Bruiquicourt
26e Hivernales du Rire et du Vin
Abeilhan - La Bergerie
5 février 2016 - 21 h
La Cie Bruitquicourt : Estelle Sabatier, Françoise Boccadifuoco, Isabelle François, Emmanuel Valeur, Luc Miglietta
Les rideaux et les projos du No sense cabaret se sont installés, pour une soirée festivale, à la Bergerie d'Abeilhan. Pour la 26eme édition des Hivernales du Rire et du Vin les organisateurs ont visé juste en invitant la Cie Bruiquicourt, le remplissage de la salle en témoigne. Luc Miglietta, lorsqu'il n'est pas Hamlet ou Don José, pratique à l'occasion l'art difficile du meneur de revue mais aussi celui de directeur d'établissement, d'acteur déjanté, d'homme canon... et plus si affinités.
S'il sait tout faire, ce diable d'homme, il faut avouer que pour l'occasion toute la troupe est à la noce. On ne sait qui est le plus allumé de nos cinq héros... et ce n'est pas la fausse sagesse d'Emmanuel, dont la Valeur (oui, je sais, celle là est facile !) n'est plus à démontrer, qui fait longtemps illusion. On commence fort, à en faire chialer les marmots, avec un passage dans la foule d'Isabelle, la sauvage cantatrice, fort heureusement tenu en laisse par son gardien (dompteur ?) Emmanuel qui la contient tout à peine " On t'a dit de ne pas toucher ".
Le ton est donné et la succession de tableaux nous promène tour à tour dans des concours ou l'élue se fait abattre d'un coup de revolver, où les girls sont accompagnée d'une improbable drag queen et où Charlotte Corday revisite l'assassinat de Marat. Il y a bien sûr les incontournables refrains, à faire reprendre par un public enthousiaste (voire !) à la sauce tout à fait inattendue d'Isabelle. " Be-ba-be-lu-la " devient une sorte de délire musical !
Quant au grand orchestre à vent de... ballons de baudruche, dirigé par le maestro Luc, Emmanuel aux claviers, il n'a pas démérité dans " l'exécution " d'une grande œuvre du répertoire, le " Beau Danube Bleu ". Le public, subitement promu au rang d'interprète, n'a pas manqué de souffle (de baudruche). Aux anges, la jeune Miranda a montré qu'elle savait jouer excellemment du ballon... dégonflé sur commande. Elle en redemande !
Cela bouge, s'agite, on court vers la lumière des projecteurs, sauf Estelle, petit oiseau perdu, du moins au début. Il y a de l'ambiance, des tenues sexy, des guêpières, des dentelles... du cabaret, quoi ! On s'achemine vers un dénouement sublime où, homme canon dans toute sa splendeur , Luc disparaît en fumée orangée pour reparaître, à peine décoiffé. Et ce n'est pas rien qu'après un final traditionnel, rappels et saluts, le public ait droit à un impératif coup de feu suivi d'une invitation à quitter la salle... on a failli avoir peur !
Avec No sense cabaret on retrouve le sens de la farce, du rire naturel, oublieux du tamis des intelligentsia urbaines. On y retrouve ce sens de la dérision, du décalé et de l'impro qui ont fait la gloire de notre Grand Luc. Certes, il a grandi depuis, la Cie aussi, mais c'est dans ce retour aux arts de la rue que l'on comprend le mieux son cheminement. C'est, pour moi, un honneur d'avoir pu goûter à cette ambiance et dire qu'heureusement il reste des Abeilhan et des Hivernales du Rire et du Vin pour retrouver le sens de la fête... sans chichi, ni tralala.
La dégustation de vins issus du terroir et proposés par la cave des " coteaux de Thongue et Peyne " a fait mentir notre artiste car le public non seulement n'a pas évacué, mais a même retrouvé artistes et organisateurs pour un moment de sympathique convivialité.
Les Hivernales du Rire et du Vin une valeur sûre et des choix artistiques de premier plan. À ne pas manquer, vous ne serez pas déçu !
Liens
Affiche " Hivernales " et renvoi sur facebookhttp://www.leshivernales.fr/
Cie Bruiquicourt (site officiel)
http://www.bruitquicourt.com/
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