Le retour des barbouzes

Après Besancenot, Thibault.
Quelques semaines après les révélations de L'Express sur l'espionnage dont a été victime le leader de la LCR, c'est au tour du patron de la CGT de découvrir un boitier électronique à côté de sa voiture de fonction, son garage ayant été forcé.
Sur la première affaire, L'Express "s'est procuré l'édifiant rapport de surveillance qu'elle a rédigé : il met en lumière des pratiques barbouzardes*, aux confins des mondes politique, économique et policier"
L'Express ajoute que "ces informations n'ont pu être collectées sans la complicité de fonctionnaires ou d'employés de banque disposant d'un accès informatique à plusieurs fichiers gérés par le ministère de l'Intérieur, par la Direction des impôts ou par des établissements bancaires" ce qui commence à faire beaucoup de monde.
Sur la seconde affaire, Bakchich considère que c'est "une affaire donc extrêmement grave et quasiment sans précédent connu sous la V° République s’agissant d’une tentative d’espionnage de l’un des principaux dirigeants syndical du pays".
Un seul, ça fait toujours bizarre (Besancenot est en procès contre la société fabriquant les taser, même s'ils ont évidemment démenti être liés à cette affaire d'espionnage), mais deux, outre la gravité de tels faits dans une démocratie, on peut raisonnablement se demander s'il n'y aurait pas un lien.
* Les barbouzes, "désignait les agents de services de renseignement officiels opérant à l'extérieur du territoire national, le plus souvent sous une identité d'emprunt, la fameuse "fausse barbe"." Histoire secrète de la V° République, La Découverte, 2007.
Illustration : Bernard Blier et Francis Blanche dans Les Barbouzes, le classique de Georges Lautner, d'après un scénario de Michel Audiart.