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[Critique] Deadpool

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

Affiche deadpool
Retour aujourd’hui sur Deadpool, un film de Tim Miller avec Ryan Reynolds en tête d’affiche. Il interprète Deadpool, l’anti-héros le plus atypique de l’univers Marvel. A l’origine, il s’appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d’un humour noir survolté, il va traquer l’homme qui a bien failli anéantir sa vie.

Annoncé comme un film de super-héros outrancier, irrévérencieux et totalement décalé, Deadpool a le mérite d’offrir une proposition de cinéma qui tranche nettement avec les productions habituelles du même genre. Par son humour omniprésent, ses interactions multiples avec le spectateur et ses différents niveaux de lecture, le long-métrage s’avère en effet particulièrement attrayant.

Pour autant, aussi sympathique et divertissant soit-il, il peine tout de même à convaincre totalement. La faute à un scénario aussi avare en surprise que pauvre en écriture. Derrière l’énorme couche de « coolitude » qui enrobe le projet se cache effectivement un film qui n’a pas grand-chose à raconter. Certes, il déploie une quantité invraisemblable de subterfuges pour tenter de nous prouver le contraire mais le constat est implacable : le récit est terriblement classique et aligne les faiblesses avec une facilité déconcertante. Il faut dire que les personnages secondaires manquent tellement d’épaisseur qu’ils semblent complètement transparents, et que les enjeux sont tellement inexistants qu’ils ne suscitent pas le moindre enthousiasme. De la romance anecdotique du héros à son amitié grotesque, en passant par l’introduction poussive des deux X-Men, tout est caricatural et sans saveur.

Photo deadpool
Et pourtant, aussi bizarre que cela puisse paraître, l’ensemble demeure tout de même sympathique. D’abord parce que le rythme soutenu du montage ne laisse pas le temps de s’ennuyer, mais aussi, et surtout, car l’humour cinglant de Deadpool est absolument dévastateur. Bien sûr, toutes les vannes sont loin de faire mouche, et leur dosage laisse parfois cruellement à désirer, mais la plupart fonctionne néanmoins plutôt bien. En particulier celles qui traitent de tout ce qui sort véritablement du cadre du film. A ce titre, on saluera d’ailleurs l’autodérision hilarante dont fait preuve Ryan Reynolds, et même le long-métrage dans sa globalité. En outre, malgré un léger manque d’amplitude, les scènes d’action sont plutôt bien exécutées. Lisibles et prenantes, celles-ci garantissent un beau spectacle, même si on regrettera le côté un peu expéditif du final. Côté casting, Ryan Reynolds est le seul à pouvoir vraiment bénéficier d’une écriture acceptable. Inutile donc de s’étonner de la transparence des autres protagonistes (Morena Baccarin, Ed Skrein, Gina Carano, T.J. Miller). Enfin, mention spéciale au désopilant générique d’introduction qui dicte superbement le ton du film.

En conclusion, malgré un scénario extrêmement pauvre (récit classique, personnages secondaires ratés, enjeux inexistants…), Deadpool parvient tout de même à divertir par son humour tranchant et le traitement génial de son héros. On est toutefois très loin du film original et sans concession que la campagne promotionnelle nous vendait. Un divertissement honnête, donc, mais mineur.



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