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Delmas au Havre, la fin d’un grand armement français

Publié le 20 février 2016 par Blanchemanche
#Delmas #LaRochelle

Publié le 19/02/2016

Armateur. C’est une page qui se tourne. À compter du 1er mars, la marque commerciale « Delmas » disparaît après 150 ans d’existence. Depuis 2012, Delmas était devenu partie intégrante de la compagnie CMA CGM.

Delmas au Havre, la fin d’un grand armement françaisSi la marque commerciale Delmas disparaît, l’activité Afrique de l’ancienne compagnie, elle, reste dans le giron de CMA CGM1/5Cette roue de moulin, symbole bien connu des automobilistes havrais, va tout prochainement disparaître en entrée de ville. À compter du 1er mars en effet, la compagnie maritime Delmas appartiendra définitivement au passé.Suite à son absorption juridique en juillet 2012 par le géant CMA CGM, la société avait déjà cessé d’exister en tant que telle. Elle était ainsi devenue la « marque » commerciale de CMA CGM sur les liaisons avec l’Afrique de l’Ouest. Désormais, le groupe de Jacques Saadé commercialisera tous ces services sous un seul nom, celui de CMA CGM.Delmas n’en est plus à un changement près puisque la compagnie avait déjà été rachetée par le passé par un autre investisseur, Vincent Bolloré. Delmas constitue à elle seule une véritable saga qui court sur près de 150 ans d’histoire maritime.UN VAPEUR ENTRE LAROCHELLE ET L’ÎLE DE RÉTout démarre le 15 juin 1867 à La Rochelle. Ce jour-là, le vapeur Jean-Guiton, un navire d’une trentaine de mètres, effectue sa traversée inaugurale entre La Rochelle et Saint-Martin-de-Ré (Île de Ré). Ce vapeur appartient à deux frères, Franck et Julien Delmas, fils du pasteur Louis Delmas en charge du temple de La Rochelle. Le succès aidant, un second navire identique, l’Aufredi, est déployé en 1870 entre La Rochelle et l’Île d’Oléron. Et ce n’est qu’un début.En 1871, le frère aîné, Émile, qui est entré en se mariant dans la famille d’un industriel de Mulhouse, refuse de devenir allemand et rentre à La Rochelle. Il décide de rejoindre ses frères dans leur aventure navale. C’est lui qui aura l’idée d’utiliser la roue de moulin qui figure dans les armoiries de la Ville de Mulhouse. « Dans un premier temps, cette roue apparaîtra en blanc sur les cheminées noir, le noir étant utilisé pour symboliser la perte de l’Alsace-Lorraine... Bien plus tard, le fameux bleu Delmas sera retenu», explique Jean-Pierre Bauvin, administrateur à l’association French Lines et spécialiste de la compagnie Delmas. « Rapidement, des navires seront achetés pour transporter vers La Rochelle du charbon provenant de Cardiff au Pays de Galles... » ajoute Jean-Pierre Bauvin, qui est également un ancien cadre salarié de Delmas. Les frères Delmas vont avoir l’idée ingénieuse de développer une nouvelle activité avec le transport de vins d’Algérie vers la France métropolitaine.UN DÉVELOPPEMENT RAPIDE EN AFRIQUE DE L’OUESTUn nouveau nom apparaît dans cette saga qui ne fait que commencer, celui de la famille Vieljeux. Un officier en garnison à La Rochelle, Léonce Vieljeux, épouse Hélène Delmas. Avec le frère d’Hélène, Maurice Delmas, Léonce Vieljeux développe la compagnie. Au passage, elle change d’appellation, devenant de 1919 à 1935 la compagnie Delmas Frères et Vieljeux, puis en 1935 la Compagnie Delmas Viejeux. La Société navale Delmas Vieljeux (SNCDV) va s’imposer de 1939 à 1970 en Afrique, dans les colonies et ex-colonies françaises. « Ce sont des liaisons maritimes étroitement liées au transport de grumes, puis progressivement liées au cacao, au café. À l’époque, l’Afrique de l’Ouest n’est pas équipée de ports à proprement parler, à cause d’un rivage de dunes et de lagunes. Il fallait donc que les navires mouillent en rade et qu’ils déchargent leurs marchandises sur des barges... Les navires Delmas avaient leurs propres moyens de déchargement à bord. »Après la Seconde Guerre mondiale, faute de navires neufs, la compagnie est contrainte d’utiliser des Liberty-Ship qui se révéleront particulièrement bien adaptés pour assurer les lignes.Petit-fils de Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle et grand résistant, Tristan Vieljeux marquera de son empreinte la compagnie de 1964 jusqu’en 1991, date à laquelle Vincent Bolloré prendra le contrôle de Delmas. En 2005, c’est CMA CGM qui deviendra l’actionnaire majoritaire de Delmas avant d’en prendre définitivement le contrôle en 2012.F. H.http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/5143188/delmas-au-havre-la-fin-d-un-grand-armement-francais#.VseilbThCUk

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