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Qu’est-ce que penser ?

Publié le 12 juin 2008 par Jcgbb

Qu’on valorise ou non la culture personnelle et la connaissance des auteurs du programme, il n’y a pas de bonne copie de philosophie qui ne témoigne de l’effort de la pensée. On doit y voir une pensée au travail, en acte. On doit pouvoir en suivre le mouvement et en reconnaître la trace. Mais comment ? N’est-ce pas une exigence difficilement appréciable ? A quoi reconnaît-on la pensée ?

Platon, il y a fort longtemps, nous donnait une belle image. Penser, c’est dialoguer avec soi-même, écrivait-il. Penser véritablement, c’est se tenir à soi-même des discours, et devenir son propre interlocuteur. La pensée exige cette sorte de dédoublement, par lequel j’examine mes idées en même temps qu’elles me viennent à l’esprit.

Car que vaut une idée qui n’est pas soumise à l’épreuve ? Que vaut la certitude immédiate, impulsive que les opinions et le plaisir sont relatifs, la beauté ou le bonheur subjectifs ? Sans doute nos idées ne sont-elles pas arbitraires, mais leur évidence ne suffit pas à les garantir. Ce pourquoi réfléchir, c’est questionner. Penser n’est pas simplement affirmer et toute pensée est en son fond interrogative. Elle demande : que signifie exactement ce que je dis ? Est-ce bien certain ? Comment puis-je le justifier ?

Mais attention, le philosophe précise bien qu’il ne s’agit pas de tout questionner sans fin. La pensée est un mouvement de questions et de réponses, un va-et-vient continu qui va des questions aux réponses et des réponses à de nouvelles questions. Il veut dire qu’on ne réfléchit que lorsqu’on pose des questions qui réclament des réponses, qui les attendent et les exigent. Un problème devient philosophique lorsqu’il pose des questions dont les réponses ne sont ni évidentes, ni indifférentes…

Penser, c’est donc chercher à y voir plus clair et s’efforcer d’argumenter – efforts parfaitement visibles dans une copie ! Pas d’hypothèse sans justification, ni tentative de clarification donc. Les idées doivent être précisées et justifiées. Mais pas non plus d’affirmation gratuite, sans cause ni raison. Chaque idée doit répondre à une question implicite, à un problème sous-jacent - et si possible nécessaire, voire urgent.

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