Je ne peux m’empêcher de réfléchir, depuis quelques jours, aux dilemmes qu’ont du affronter les jurys d’assise de ces dernières semaines. On a beaucoup parlé du procès d’A. Aït Oud et de celui de ‘l’infirmier assassin. Le doute était-il inscrit au coeur des débats ? Comment l’absence de preuve absolue peut-elle amener rationnellement à contourner la règle qui voudrait que plutot que de mettre un innocent en prison, il vaut mieux laisser un criminel en liberté ?
Je ne me prononce pas sur le fond de ces décisions, j’ai eu la chance de ne pas devoir y participer. Mais un article paru aujourd’hui sur le site Sociological Images, et relayé par Diane Levin dans MediationChannel nous rappelle toute la faiblesse de notre capacité de jugement lorsque nous sommes confrontés à une majorité qui s’obstine dans l’erreur.
L’expérience de Asch réalisée dans les années 70, introduisait un sujet “naïf” comme cinquième juré au milieu d’un groupe de 5 “compères”. Aux premiers tests auxquels ils sont confrontés, les compères donnent les réponses exactes… et le “naïf” fait de même. Soudainement, les compères commencent à donner la même réponse fausse à une question. Dans la majorité écrasante des cas, le naïf fini (après zéro, une ou deux résistances) à s’aligner sur l’erreur manifeste de ses voisins.
Ce qui est très intéressant, c’est que le site Sociological Images nous propose de comparer le test original avec un remake, trente ans plus tard… A vous de découvrir si le monde a vraiment changé.