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Les Hooverphonic en concert à La Maroquinerie

Publié le 13 juin 2008 par Luc24

C'était Samedi 6 juin, les Hooverphonic , groupe belge, revenaient enfin à Paris pour un concert à La Maroquinerie. Avant de parler du spectacle, revenons donc sur ce groupe au parcours des plus intéressants.

Les Hooverphonic en concert à La Maroquinerie

Le nom du groupe au départ était Hoover, suite à une blague d'un ami qui parlait de musique d'aspirateur. Mais ils ne pouvaient garder cette appellation à cause de problèmes de droits...Hoover devient donc Hooverphonic et sort en 1996 son premier album, le désormais mythique A New Stereophonic Sound Spectacular. On y découvre des pépites trip hop telles que Inhaler, 2Wicky (chanson employée dans le film Beauté volée et plus récemment dans la série Tell Me You love Me) ou Cinderella. Comme l'indique le titre de leur album, leur son est assez spectaculaire et planant. Le genre de musique aérienne qui vous fait quitter la terre et vous emporte dans des espaces imaginaires et très cinématographiques. Suit dans la foulée en 98 un nouvel opus, Blue Wonder Power Milk. C'est l'occasion de faire un changement de chanteuse, Liesje Sadonius cédant sa place à Geike Arnaert, plus classe et plus blonde. Mais les fondateurs du groupe resteront les mêmes à savoir Alex Callier (bassiste et programmeur), Raymond Geerts (guitariste) et Frank Duchêne (clavier).

Les Hooverphonic en concert à La Maroquinerie

L'année 2000 est celle de la consécration pour le groupe. Leur troisième album, The magnificient Tree, connait un succès retentissant en Europe, porté par le titre culte Mad about you. Passage sur toutes les grandes radios, concerts pleins à craquer, reconnaissance du public et de la critique : de quoi faire tourner la tête. Les Hooverphonic s'impose comme un digne représentant de la musique trip hop auprès du grand public même s'il s'égare parfois dans des mélodies pop un peu trop sucrées.

Les Hooverphonic en concert à La Maroquinerie

Décidément très productif, le groupe revient en 2002 avec Hooverphonic presents Jackie Cane. Un album à la pochette un peu rétro qui mélange les genres : toujours inspirés par les mélodies du Melody Nelson de Gainsbourg, le groupe mélange trip-hop, pop, pop-rock...De très beaux titres sur ce disque, de l'entêtant Sometimes au majestueux majestueux One en passant par le pop The world is mine. Jackie Cane marque un virage dans leur musique. Ils se cherchent et semblent décidés à s'éloigner des sonorités trip hop qui les ont fait connaitre. Les mauvaises langues diront qu'il s'agit là de leur album le plus "commercial" et elles n'auront peut être pas si tort...

Les Hooverphonic en concert à La Maroquinerie

En 2005, nouvel album et un nouveau concept. Cela s'appelle No more sweet music. Plus élégant et raffiné que leur opus précédent, cet album propose deux fois les mêmes titres mais dans des versions différentes. Soit 11 petits bijoux x 2 à découvrir et alterner selon les humeurs. La première partie s'appelle "More sweet music" et la seconde "No more sweet music" mais il est assez difficile de trancher pour savoir laquelle est la meilleure. Se démarque tout de même du lot l'impressionant You love me to death, No more sweet music (dont le sample apparaitra dans le prochain film de James Gray, Two Lovers) et Music Box. Malgré la qualité et l'originalité indéniable de ce nouveau disque, le succès n'est pas au rendez vous. On ne pourra ainsi commander le CD qu'en import en France et pas de concerts...

Les Hooverphonic en concert à La Maroquinerie

L'industrie du disque ne fait pas de cadeaux, on le sait bien. Les Hooverphonic doivent donc se résoudre à quitter leur major Sony BMG. Après un traditionnel album "Best of", ils reviennent en 2007 en Belgique et en 2008 en France (décidément, on est en retard!) avec leur dernier bébé, The president of the LSD Golf Club signé sur un label indépendant. Si le groupe revendique un changement de style qui se rapprocherait plutôt vers le psychédélique et le rock, à l'écoute rien de bien flagrant. Un titre comme Stranger nous rappelle en effet ce qu'ils ont fait de meilleur avec leur premier opus, A new stereophonic sound spectacular. Oui, The President of the LSD Golf Club s'apparente plus à une synthèse maitrisée de leurs différents albums, plutôt qu'à un véridique virage. Et ce n'est pas plus mal : les titres charment de suite nos oreilles et difficile de se défaire de 50 Watt, Expedition Impossible, Circles et autres Strictly out of Phase.

Les Hooverphonic en concert à La Maroquinerie

Photo Voisin Blogueur

Voilà donc pour la discographie d'un groupe qui nous a souvent mis la tête dans les nuages. Leurs pochettes reprennent souvent le bleu, comme le ciel ou une irrésistible plongée aquatique. Couleur majoritairement reprise dans les éclairages de leur concert du 6 juin à Paris. La salle de La Maroquinerie n'est pas très grande et le public était venu en nombre pour se souvenir de tous les voyages musicaux qu'ils avaient pu faire grâce à ce groupe charmant et très sympathique en live. Le spectacle commence par les morceaux de The president of the LSD Golf Club (joués dans le même ordre que celui du disque). La chanteuse, Geike Arnaert, est plus belle et vamp que jamais et interprète avec brio les différents titres. Un véritable bonheur. Entre deux chansons, Alex Callier lance des vannes et tente d'instaurer un véritable dialogue avec son auditoire. C'est sincère et chaleureux, et c'est assez rare pour être souligné. Il nous parle de la belle époque où ils mangeaient des patisseries de grandes marques , l'époque Sony BMG. Et il nous parle avec humour d'aujourd'hui où le groupe doit se contenter d'un Big Mac avant le concert...Plus fauchés qu'avant, les Hooverphonic n'en demeurent pas moins talentueux. On sent quand même que ce virage forcé vers un label plus indépendant est assez douloureux. En témoigne ce désir de vouloir à tout prix prendre des distances avec leurs opus précédents. Et pourtant, ils n'ont pas à en avoir honte. Et ils savent bien que la majorité du public venu ce soir-là est là pour entendre surtout ces anciens titres. Ainsi , lors de leur rappel ils laissent le public décider de ce qu'ils vont jouer. On a droit à Mad about you, à une reprise de Sometimes mêlée avec la musique de Imagine de John Lennon (fabuleux) , The magnificient tree, 2Wicky...Au total, plus de deux heures de concert et deux rappels. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils auront été généreux (la place coutait à peine 20 euros) et qu'ils ont su communier avec un public qui est reparti avec des étoiles pleins les yeux. On savait les Hooverphonic doués, on sait désormais qu'ils sont en plus super sympas...

 

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