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L’épine calcanéenne : ce qu’il faut savoir du traitement

Publié le 27 février 2016 par Khaled Benokba

épine calcanéenne L’épine calcanéenne, « épine de Lenoir » ou bien « l’aponévrosite plantaire » est une pathologie du pied très répondue. Elle touche plus les femmes que les hommes, préférentiellement au delà de 4O ans.

L’épine n’est en réalité que la traduction de l’apronévrosite plantaire, due au microtraumatismes répétés à l’insertion calcanéenne de l’apronévrose plantaire, cette dernière relie le talon à l’avant pied.

L’épine calcanéenne est à l’origine d’une douleur plantaire ou talalgie sous-calcanéenne, d’installation progressive, survient à la marche, parfois décrite comme une « sensation de clou », à l’origine d’une gêne fonctionnelle variable et d’une boiterie.

La palpation retrouve un point douloureux précis plantaire, localisé sur la partie médiale (Fig. 1), plus rarement à la partie moyenne ou latérale du talon. Parfois, la douleur est plus diffuse.

talon du pied

(Fig. 1) Point douloureux à la palpation en avant de l’insertion médiale sur la tubérosité inférieure du calcanéum.

Radiologie

La radiographie standard – les deux pieds de profil en charge met en évidence l’épine ou l’enthésophyte , une ossification sous-calcanéenne : homogène, à bout acéré, bien limitée, sans érosion osseuse associée. Elle n’est que le reflet des efforts de traction de l’aponévrose plantaire sur l’insertion osseuse. L’épine est souvent bilatéral, même si la douleur est unilatérale.

Traitement

1 . La mise au repos de l’aponévrose plantaire demeure le préalable à tout autre traitement : arrêt des activités sportives contraignantes pendant une durée variant de quelques semaines à une saison entière; mise en décharge avec béquillage dans les formes aiguës.

2 . L’adaptation des chaussures est une autre mesure de base : semelle épaisse constituée de matériaux absorbant les chocs, surélévation talonnière; choix de la chaussure selon la statique (pied plat ou creux, valgus ou varus de l’arrière-pied) et la dynamique du pied (varus dynamique de l’arrière-pied, hyperpronation de l’avant-pied).

L’orthèse plantaire est le plus souvent une talonnette visco-élastique en sifflet de 5 à 10 mm selon le poids du sujet et la compressibilité du matériau. Certains y rajoutent une zone d’exclusion d’appui à l’aplomb de l’endroit douloureux ou une structure bidensité. Dans tous les cas, la présence d’un défaut statique doit être corrigée.

3 . Toute surcharge pondérale sera réduite.

4 . Parmi les moyens de physiothérapie antalgique, les ultrasons et les massages transverses profonds sont les plus classiques. Les ondes de choc extra-corporelles sont une option thérapeutique très utilisée dans les milieux sportifs.

5 . L’infiltration de corticoïdes est justifiée s’il s’agit d’une forme aiguë, ou après échec des autres traitements. Chez le sportif, elle doit être associée à une période de repos, afin d’éviter le risque de rupture. Le patient étant installé en décubitus ventral, l’injection se fait perpendiculairement à la plante, en regard du point douloureux jusqu’au contact périosté, ou tangentiellement, éventuellement sous guidage échographique. Le geste peut être répété 2 à 3 fois à 8 jours d’intervalle.

6 . Les indications chirurgicales sont exceptionnelles, dans les cas rebelles aux ressources médicales. L’intervention consiste en une désinsertion de l’aponévrose plantaire, associée à une excision des zones kystiques ou nécrosées, parfois une neurolyse si l’on pense à une neuropathie du nerf calcanéen ou du nerf du muscle abducteur du 5. Les complications sont rares : cicatrices chéloïdes, conflit avec la chaussure et névromes douloureux, effondrement de l’arche médiale si résection trop large.

Les médicaments anti-inflammatoires par voie orale sont souvent décevants dans les talalgies mécaniques.


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