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ELLIOTT POWER – Interview

Publié le 29 février 2016 par Le Limonadier @LeLimonadier
Weekly Shot | Electro Sour #6 MarzAttack | Première

L’écurie Mo’Wax, le label de James Lavelle (Unkle) revient sur le devant de la scène avec le premier album du nouveau prodige de la musique électronique, le compositeur britannique ELLIOTT POWER. Un opus impatiemment attendu par notre équipe, très en émoi à l’écoute des premiers titres fort prometteurs dévoilés sur la toile.

Cet album, né de la collaboration du musicien londonien Elliott Power et du talentueux producteur Dorian Lutz (aussi connu pour son savoureux projet solo sous le nom de Mïnk), voit enfin le jour et est intitulé Once Smitten.

Telle une bourrasque, Elliot Power nous avait coupé le souffle avec l’éblouissant « Sword Souls ». Découvrons ou redécouvrons, ce fabuleux morceau dark et ensorcelant.

Une douce dualité émane de l’univers d’Elliott Power, et le rend si addictif et fascinant. Leurs compositions, comme enrobés d’une brume ténébreuse et effrayante, sont soudain baignées d’une fulgurante clarté, fantasmagorique et rassurante. Les voix suaves et torrides de Dorian et Elliott nous murmurent à l’oreille des paroles mystiques, chaleureuses, contrastant avec une production racée et glaçante, furieusement accrocheuse.

Nous avons eu le plaisir d’interviewer Elliott Power en exclusivité, quelques jours avant la sortie de ce premier album tant attendu…

Salut Elliott, pourrais-tu me raconter l’histoire de ton projet ELLIOTT POWER?

J’ai rencontré Dorian (Mïnk) il y a onze ans, on s’est connu grâce à Luke, un ami en commun. J’avais 15 ans et Dorian 14, il m’a amené au studio de son oncle situé sur road dans le Shepard’s Bush. A ce moment-là, la musique était juste quelque chose que je faisais pour le fun, je me retrouvais pour la première fois dans un studio avec une table de mixage et une cabine vocale. Le plus fascinant dans cette histoire, c’est que Dorian savait utiliser une table de mixage ! Ce jour a changé ma vie, je savais qu’il avait un talent rare. Nous avons expérimenté la musique 5-6 ans, mais ce n’est qu’à 21 ans que j’ai décidé de m’y consacrer réellement, de concentrer mon énergie sur la composition.

Ta musique est teintée de fantastique et de surnaturel, la science-fiction est-elle un thème qui t’inspire ?

J’ai passé ma vie à nier que j’étais secrètement un nerd de la science-fiction, la SF et le fantastique sont des thèmes qui m’ont suivi depuis l’enfance. Mon père me laissait regarder des films comme Akira ou Terminator 2 quand j’étais petit, il écoutait de la Drum’N’Bass, ça me paraissait normal à l’époque, mais tout ça c’est très science-fictionnel pour moi. J’habite dans une petite ville à l’ouest de Londres nommée Brentford et c’est très bétonné, très gris, très SF d’un point de vue dystopique.

Le mystère plane sur les paroles de tes chansons, tu écris d’une manière ésotérique et cela donne l’impression que tes morceaux développent une interprétation différente selon celui qui l’écoute, est-ce quelque chose de voulu ? Sur quels thèmes écris-tu ?

Oui les paroles de mes chansons sont ouvertes à différentes interprétations selon l’auditeur, c’est quelque chose que je voulais faire, je veux que les gens bâtissent leur propre signification, leur propre message, qu’ils se connectent à elles à leur manière. Le but de la musique est d’émouvoir, que les personnes ressentent quelque chose de bon ou de mauvais. J’écris habituellement sur mes sentiments, mon humeur, mes préoccupations, bonnes ou mauvaises. Il m’arrive d’écrire une chanson autour d’un seul mot, c’est différent à chaque fois. L’autre jour, j’ai vu des corbeaux donner des coups de bec à un autre oiseau mort, cette image m’a frappé, j’en ai fait une chanson.

Tu as étudié la photographie et l’histoire de l’art, as-tu une influence sur l’image de ELLIOTT POWER d’un point de vue artistique ? Travailles-tu sur les clips ?

Je m’occupe entièrement de la partie créative du projet, cela m’a pris du temps de construire l’esthétique ELLIOTT POWER. Je sais ce que j’aime et ce que je veux, j’ai eu la très grande chance de collaborer avec tant de talentueux créatifs si tôt dans ma carrière : Warren Du Preez & Nick Thornton Jones, Ben Drury et Alex Hulsey pour ne citer qu’eux. Mes clips vidéos sont toujours des collaborations, il y a toujours une discussion, c’est important que tout le monde transmette ses idées.

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Es-tu proche de la scène musicale londonienne?

Honnêtement, je ne fais partie d’aucune scène musicale londonienne, il n’y a plus de réelle Mecque de la musique désormais, c’est triste.

Internet semble jouer un rôle prépondérant pour les musiciens, tu as choisi de mettre de la distance entre le monde d’internet et toi, tu de dis d’ailleurs technophobe (la peur des nouvelles technologies ndlr), ça peut paraître paradoxal mais aujourd’hui, s’en éloigner cultive justement le mystère autour de l’artiste, quel est ton point de vue par rapport à cela?

Internet est un outil formidable pour les créatifs et pour connecter les gens, parfois je travaille sur des morceaux avec des personnes via échange de mails. Je pense qu’à cette époque de partage et d’information, parfois en donnant moins, on se détache davantage du lot.

A l’heure où nous parlons, ton album n’est pas encore sorti, tu as dévoilé certains morceaux, comment décrirais-tu les chansons que nous sommes sur le point de découvrir? As-tu exploré de nouvelles sonorités ?

Mon album est plus vaste que ce à quoi les gens s’attendent, les auditeurs peuvent s’attendre à de jolies instrumentations, des arrangements de cordes, des percussions… C’est un axe des temps de la musique électronique britannique, mais pas coincé dans le passé, c’est nostalgique mais moderne, à la fois familier et étranger.

Une chanson t’a-t-elle particulièrement marqué durant son écriture ?

« Surveillance » est ma chanson préférée en ce moment, ça change tout le temps. Je trouve que la chanson est très bien équilibrée, la production est super, de bonnes cordes et batteries, j’aime comment s’y appose ma voix.

Qu’écoutes-tu en ce moment ?

En ce moment, j’écoute mon pote Mïnk, le nouveau single de Thinkpiece intitulé « No Stain ». J’attends le nouvel album de Autolux, j’écoute aussi les anciens morceaux de Three Six Mafia.

Mïnk a publié des morceaux très prometteurs et de jolis clips dernièrement, on aimerait en entendre plus ! Une sortie est-elle prévue?

Il les poste juste comme ça, pour que les personnes les écoute et les télécharge, pas de sortie prévue, pas de marketing, pas de politique, c’est juste de la bonne musique par les gens pour les gens. On verra ce qui se passe.

Il est maintenant temps de te poser la question du Limonadier : si tu étais une boisson laquelle serais-tu?

Je serais une pinte de Guinness Black & White douce amère.

Un grand merci à toi Elliott pour cette interview !

Sorti le 26 février, le premier opus de ELLIOTT POWER est disponible en téléchargement sur son site officiel, juste ici.

Retrouvez le également sur sa page officielle Twitter et sur Soundcloud.

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Amatrice d'électro et de sons gloomy, je suis chroniqueuse, correctrice et traductrice pour le Limonadier.
Du Krautrock à la Bossa Nova, j'aime tout particulièrement dénicher les perles parmi les samples les plus improbables.
Mon Cocktail Préféré :
Un Monbazillac bieen sweet.
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