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Drôle de Truc

Publié le 16 avril 2008 par Cyrilboyer

Drôle de Truc
Avant-hier, j'ai appris un nouveau belgicisme. Comme quoi, même après 7 ans de partage de bien des choses avec des descendants du peuple le plus brave de toute la Gaule, on a encore des surprises.
Je connaissais la différence de nombre entre LA toilette d'outre Quiévrain (quand on regarde au nord) et LES toilettes d'outre Quiévrain (quand on regarde au sud). En France, en effet, les commodités de la conversation vont toujours au moins par deux, ce qui est une bonne précaution pour espérer en trouver une de propre dans un aéroport, mais ce qui est plus étonnant quand il n'y a manifestement qu'une seule cuvette. C'est généralement le cas dans les maisons particulières. En Belgique, on va, par contre, à la toilette, ou aux WC (pronconcez ouécé, comme dans ouagonnet ou béhémoué) ce qui a le mérite de la précision.
Par contre, je ne savais pas que le modèle que tout le monde, des deux côtés du Quiévrain, redoute de trouver au détour d'une aire de repos d'autoroute, au fond d'un vieux café PMU, en colonie de vacances ou dans un pays lointain, portait deux noms différents, selon que l'on est mangeur de chicons au gratin ou d'endives au jambon.
Pour d'obscures raisons, qui ne contribueront certainement pas à favoriser l'entrée future de ce pays dans l'Union européenne, le Français les appelle "à la turque", comme le café, le bain de Jean-Auguste-Dominique Ingres ou la marche de Mozart. Le Belge, quant à lui, les nomme "à pédales", comme les voitures, les pianos ou les poubelles. Lorsque j'ai entendu l'expression la première fois, j'ai mis quelques secondes pour visualiser à quoi pouvait bien ressembler une telle "toilette à pédales". Mais, finalement, le terme me semble plus correct, ne serait-ce que parce que seuls les français attribuent à la Turquie l'invention de la toilette à position accroupie, par ailleurs semble-t-il la meilleure possible en terme d'hygiène et de physiologie. Egalement parce que cela donne une connotation sportive au dispositif, ce qui n'est pas tout à fait infondé. Et, enfin, parce que cela permet de visualiser plus clairement la chose, en soulignant le perfectionnement du trou originel par l'adjonction des deux fameuses pédales qui, pour tout immobiles qu'elles soient, n'en sont pas moins précieuses.


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