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Rotting Christ – Rituals

Par Darkstein

Rotting Christ - RitualsRevoilà nos grecs préférés avec un album directement dans la lignée de Κατά τον δαίμονα εαυτού : un métal tribal bien éloigné des clichés black métal – étiquette dont ils sont affublés quand bien même leur précédent opus lorgnait plutôt du côté du folk. Car si Katá ton Daímona Eaf̱toú nous menait d’une mythologie à l’autre dans une sarabande infernale, Rituals est « darker, louder, heavier » selon le désormais célèbre précepte du « ce que je suis crie tellement fort que je n’entends plus ce que je dis » (ou vice-versa). Si l’album concentre sa thématique autour du satanisme (ce ne sont pas « In Nomine Dei Nostri » ou « Les Litanies de Satan » qui me feront dire le contraire), Rotting Christ conserve cette particularité de taper worldwide. Que ce soit en yiddish (« זה נגמר (Ze Nigmar) »), en grec (« Ἐλθὲ κύριε (Elthe Kyrie) », « Ἄπαγε Σατανά (Apage Satana) », « Του θάνατου (Tou Thanatou) »), en anglais, en français (« Les litanies de Satan », cette relecture d’un texte de Charles Baudelaire par Vorph, chanteur du groupe suisse Samael) ou même en hindi (à moins que ce ne soit du tamoul ou du bengali – l’hypnotique « देवदेवं (Devadevam) » – ah non, on me dit que c’est du marathi), on est dans le tribal, pas dans la finesse. Point de soli à rallonge, ça blast, ça casse pas trois pattes à un canard mais ça le rôtit sur le grill infernal. On a même droit à une obscure reprise du cultissime Aphrodite’s Child, le feu groupe de l’homme qui deviendra Vangelis et de l’inénarrable Demis Roussos. Et pour les pigeons qui comme moi se sont précipités sur l’édition limitée à 5000 exemplaires (avec le pin’s, le patch et les autocollants), le bonus titre en orcish (sic !) : « Lok’tar Ogar » qui signifie « La victoire ou la mort » et qui est fortement dispensable.

Bon, oui, mais, alors, cet album, il est bon ou pas ? A mon sens, Rotting Christ est devenu au métal ce que Bathory en son temps l’était au black : le précurseur d’un genre (le viking metal pour Bathory). La bande à Sakis aurait-elle inventé le hellenic metal, fait de choeurs martiaux et de rythmiques barbares ? Il s’agit là d’une musique qui va droit aux tripes ; et si certains créent des ambiances tout en travaillant leurs textes (Nile par exemple, oui, encore eux, excusez-moi), d’autres préfèrent la jouer « 300 » à fond.



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