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Kevin Brooks : Captifs

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Captifsde Kevin Brooks   5/5 (27/02/2016)

Captifs (321 pages) est paru le 10 mars 2016 aux Editions Super 8 (traduction : Marie Hermet).

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L’histoire (éditeur) :

Linus, 16 ans, se réveille un matin sur le sol d’un sinistre bunker souterrain. Sans eau, sans nourriture… et sans la moindre explication. Manifestement, il a été kidnappé. Pour quel motif ? Et qu’attend-on de lui ? Les jours passent. D’autres détenus, n’ayant apparemment rien en commun, sont amenés par un ascenseur,. Une petite fille. Un vieil homme malade. Un toxicomane. Un autre homme, une autre femme. Capturés en pleine rue, comme lui et désormais, constamment surveillés. Incapables de comprendre ce qu’ils font en ce lieu. Bientôt, et tandis que le temps commence à perdre sa réalité, une horrible vérité se fait jour. Il ne s’agit plus de sortir – c’est manifestement impossible. Il s’agit de survivre. Ensemble. Le plus longtemps possible. En espérant obtenir une réponse à la seule question qui vaille : Pourquoi ? Honoré outre-Manche par la très prestigieuse médaille Carnegie, Captifs a été l’objet, à la suite de cette récompense, d’une virulente polémique. On lui a notamment reproché sa violence et son absolu nihilisme. « Monumental », déclarait dans le même temps le Times. « Tout le monde devrait lire ce roman. »

Mon avis :

Captifs à ce je ne sais quoi qui donne l’impression n de lire un roman pour jeunes adultes. Sans doute à cause de son narrateur et protagoniste, Linus un jeune garçon de 16 ans, et aussi par la manière dont l’intrigue est développée. Loin d’être un reproche, c’est au contraire un atout qui lui permet de voir son lectorat plus étendu et varié. Aussi parce que bien que le roman soit particulièrement violet et cruel, il aurait pu être bien pire (la série Saw, entre autres, a démontré qu’en terme de sadisme on pouvait faire très fort !).

Captifs marche ici aussi bien avec le côté physique de la violence que son coté psychologique, parce que particulièrement crédible et proche du réel, l’empathie  est forte et l’esprit  travaille ici beaucoup, amplifiant le stress latent.

Aucune explication n’est apportée. Les raisons  de cette « expérience », de ce « jeu », de cette « folie » (on peut tout envisager ici) ne sont pas évoquées et bon dieu qu’est-ce- que ça peut être  dérangeant ! On se retrouve face à 6 victimes d’horizons, d’âges et de conditions différentes, de l’ado SDF au vieillard usé et malade, en passant par le junkie, la fillette, la jeune femme sur d‘elle et le consultant en mangement.  Et, à mesure que les jours s’enchaînent, que les punitions tombent, que les doutes et agacements s’émincent, que la routine perfide s’installe, la peur devient de plus en plus tenace et agressive.

L’empathie, l’angoisse et le malaise sont forts. On apprend à connaître certains personnage, on s’y attache (et on s’agace du comportement de certains) et surtout en se met à leur place. C’est GLACANT !

Kevin Brooks signe là un thriller hautement machiavélique. Les pages tournent aussi vit que la pression  monte pour arriver à un dénouement auquel on ne s’attend pas…ou plutôt que l’on n’espérait pas…

Du haut de ses 16 ans, Linus est un narrateur qui fait preuve d’une humanité intéressante et d’une maturité impressionnante. Impossible de savoir quelles auraient été nos réactions ici tant certains détails sont extrêmes et vicieux. Le fait d’être confronté à tant de personnes différentes laisse aussi une grande part de diversité dans les réactions face à ce désir de survie. Où nous situerions-nous dans ce bunker ?

Captifs est une excellente lecture aussi bien en terme de divertissement (terrifiante) que de réflexion. Parce qu’elle est très convaincante, elle affecte le lecteur quel qu’il soit (adulte ou jeune mis en garde) et laisse une désagréable sensation, entre frustration et soulagement de ne pas faire partie de ce bunker.

En deux mots : Voilà un huis clos angoissant, troublant, triste et additif.


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