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Le talent d'un artiste génère 22 fois plus qu'il ne lui rapporte

Publié le 15 mars 2016 par Philippe Delaide

Le site de l'ADAMI met en évidence la problématique chronique de l'insignifiance de la rémunération des artistes avec l'avènement du numérique et, plus spécifiquement, du streaming.

Image ADAMI 201603

L'infographie présentée par l'ADAMI est on ne peut plus démonstrative : pour rapporter 100 € à un artiste, un titre doit faire l'objet de 250 000 streamings sur un site payant et... 1 000 000 de streamings sur un site gratuit. Sur 9,99 € d'abonnement à un site de streaming comme Deezer ou Spotify, l'artiste perçoit 0,46 €, soit près de 22 fois moins...

Les web radios n'échappent pas à cette "exception numérique" où l'équivalent de la répartition 50/50 existant dans le domaine de la diffusion radio hertzienne n'est toujours pas d'actualité.

La musique devient donc un service de "commodity", pour lequel les auditeurs attribuent de moins en moins de valeur. Le plus ironique dans ces nouveaux "modèles" économiques est que la question de la pérennité des plates-formes numériques elle-même peut également se poser (risque d'un modèle "perdant - perdant" - cf. le report de l'introduction en Bourse de Deezer).

Le projet de loi Liberté de création est sensé apporter une réponse à ce déséquilibre invraisemblable. Toutefois, il semble que les pistes explorées visant à un partage plus équitable, ne permettent pas de rééquilibrer suffisamment ce modèle.

Seuls les concerts et la synchronisation se révèlent les pistes permettant d'assurer un revenu minimal aux artistes, les enregistrements étant alors des vecteurs de promotion de leurs créations et non, pour l'instant, une source de revenus.


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